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Partenariats pour la réussite
Sommaire
Bienvenue dans le webinaire Partenariats pour la réussite, du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à établir des partenariats pour assurer la réussite de votre destination. Plus spécifiquement, le webinaire vise à développer les compétences suivantes :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées au tourisme dans votre région.
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire.
- Expliquer aux entreprises et acteurs touristiques l’importance que revêt le tourisme culinaire pour répondre aux besoins des visiteurs.
Vous apprendrez aussi à :
- Expliquer pourquoi l’établissement de partenariats est particulièrement important pour le tourisme culinaire.
- Expliquer l’éventail de partenaires du tourisme culinaire, en citant à titre d’exemples diverses ressources auxquelles les partenaires peuvent contribuer
- Décrire les éléments à la base d’un partenariat solide en matière de tourisme culinaire, avec des exemples précis à l’appui; et
- Reconnaître les enjeux et les occasions associés aux partenariats en matière de tourisme culinaire.
Transcription
Bienvenue dans le webinaire Partenariats pour la réussite, du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Programme
Avant de commencer, veuillez noter la section qui se situe dans la barre latérale de votre écran. Tout au long du webinaire, vous y trouverez des feuilles de travail, des ressources et des études de cas à télécharger.
Nous aimerions aussi prendre cette opportunité pour reconnaître l’incroyable apport des peuples autochtones à l’industrie du tourisme de partout au Canada. Les terres et territoires traditionnels des Premières Nations, des Métis et des Inuits sont le lieu d’expériences culinaires uniques qui améliorent grandement l’expérience touristiques dans toutes les destinations canadiennes.
Grâce aux efforts concertés de plusieurs organisations, y compris de l’Association touristique autochtone du Canada et de l’Indigenous Culinary of Associated Nations, l’art culinaire autochtone a gagné en popularité et est devenu un réel moteur du développement du tourisme au Canada.
Enrichir l’expérience canadienne
Le secteur du tourisme est un joueur clé dans l’économie canadienne. Les occasions d’en tirer le meilleur parti ne manquent pas, c’est-à-dire d’étaler aux touristes, tant ceux du Canada que de l’étranger, tout notre savoir-faire en matière d’art culinaire, et d’élargir nos offres de produits et expériences durant la saison hivernale et intermédiaire.
Financé par le gouvernement du Canada, le programme Enrichir l’expérience canadienne a été conçu pour aider les organisations de marketing de destination et les entreprises touristiques à développer des stratégies visant à stimuler le tourisme culinaire, ainsi que le tourisme hivernal et intermédiaire à travers le Canada.
Résultat d’un travail d’équipe, le programme a permis de mener des études approfondies et des discussions sur des questions communes. Le but était de dégager des stratégies pour permettre à l’industrie de continuer de s’épanouir comme pilier de l’économie au Canada.
Partenariats pour la réussite : Objectifs du webinaire
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à établir des partenariats pour assurer la réussite de votre destination. Plus spécifiquement, le webinaire vise à développer les compétences suivantes :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées au tourisme dans votre région.
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire.
- Expliquer aux entreprises et acteurs touristiques l’importance que revêt le tourisme culinaire pour répondre aux besoins des visiteurs.
Vous apprendrez aussi à :
- Expliquer pourquoi l’établissement de partenariats est particulièrement important pour le tourisme culinaire.
- Expliquer l’éventail de partenaires du tourisme culinaire, en citant à titre d’exemples diverses ressources auxquelles les partenaires peuvent contribuer
- Décrire les éléments à la base d’un partenariat solide en matière de tourisme culinaire, avec des exemples précis à l’appui; et
- Reconnaître les enjeux et les occasions associés aux partenariats en matière de tourisme culinaire.
Module 1 : Introduction au tourisme culinaire
Avant de vous lancer dans la création de partenariats à proprement parler, il importe d’abord que vous et votre entreprise ou destination soyez conscients du creux qui existe entre l’industrie de la restauration et celle du tourisme. De la sorte, vous serez mieux positionné pour créer des ponts entre ces deux industries, pour les emmener à la table, pour ainsi ouvrir de nouvelles portes pour le développement d’expériences culinaires attrayantes pour les touristes au Canada.
Convier les industries du tourisme et de la restauration à la même table
Même si les restaurateurs ne se considèrent pas comme des entreprises touristiques, il est essentiel que l’industrie de la restauration soit ouverte et prête à l’idée de répondre aux besoins des touristes.
À l’inverse, ce ne sont pas toutes les entreprises touristiques qui accordent de l’importance à l’art culinaire locale et à sa valeur comme produits et services touristiques.
Prenons les musées en exemples. On y vend très souvent de la nourriture, mais cette nourriture n’a bien souvent rien à voir avec le site touristique.
Cette situation est répandue partout dans le monde, pas seulement au Canada. En fait, partout dans le monde, des sites touristiques continuent de proposer des aliments qui correspond à ce qu’ils croient que les touristes veulent. Selon nos recherches, il existe néanmoins une très forte demande des consommateurs pour des expériences culinaires de haute qualité qui reflètent la destination.
Vous vous demandez peut-être ce que ça donne au juste de convier ces deux industries à la même table pour développer ainsi le tourisme culinaire?
En bref, ça permet d’offrir des expériences à grande valeur et multisensorielles qui sont authentiques et qui sont à l’image de la destination. Ça permet aussi de stimuler la demande touristique et de renforcer les retombées économiques pour votre entreprise ou destination touristique.
Dans le contexte actuel, les deux industries ont tout intérêt à adopter une approche axée sur le tourisme culinaire afin de renforcer leur résilience et la viabilité du tourisme au Canada, notamment en prévision de l’après-COVID.
Maintenant que nous sommes conscients de l’écart qui existe entre ces deux industries, prenons quelques minutes pour définir ce qu’est le tourisme culinaire. On entend par tourisme culinaire toute expérience culinaire qui suppose une interaction avec des aliments et des boissons qui reflètent l’histoire, le patrimoine ou la culture d’un lieu.
Le tourisme gourmand et le tourisme gastronomique sont d’autres façons de désigner le tourisme culinaire. Certaines destinations privilégient néanmoins un terme plutôt qu’un autre, comme « tourisme gastronomique » en Europe.
Peu importe le terme employé, l’important est de nous rappeler que le tourisme culinaire suppose une relation significative entre l’alimentation et le lieu.
La gamme d’activités et d’expériences qui peuvent être associées au tourisme culinaire est infinie. En voici quelques exemples :
- cueillette de pommes dans une ferme ou un verger local
- manger de la tire d’érable pendant une randonnée en hiver
- faire un pique-nique, composé de produits de saison et locaux dans une zone à l’écart ou un site de conservation
En étant conscients de la portée et de la diversité des expériences associées au tourisme culinaire, vous comprendrez ainsi que les expériences culinaires, c’est bien plus que des aliments et des boissons. En effet, il existe toute une gamme d’expériences culinaires entrelacées, dont vous avez tout intérêt à tenir compte parce qu’elles contribuent à attirer les touristes gourmands dans votre destination.
Chaîne de valeur dans le tourisme culinaire
Une vaste gamme d’entreprises touristiques peuvent se servir des produits et des expériences culinaires pour tirer parti de la popularité croissante du tourisme culinaire. C’est ce qui a donné lieu au développement de la chaîne de valeur dans le tourisme culinaire. La chaîne de valeur a été conçue précisément pour accroître l’avantage concurrentiel des destinations et entreprises touristiques.
Étant donné la capacité limitée d’un seul fournisseur de service ou d’un seul site touristique, les entreprises ont avantage à collaborer entre elles pour offrir une valeur ajoutée à la clientèle. En collaborant, les entreprises peuvent compter les unes sur les autres : chacune d’entre elles mise sur ce qu’il fait de mieux, mais l’ensemble gagne ainsi en productivité et en efficacité.
L’expérience des visiteurs est alors enrichie, et ce à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Dans ce contexte, les entreprises et organisations du secteur culinaire de votre destination peuvent former des partenariats stratégiques pour offrir des expériences multisensorielles qui dépassent les attentes des visiteurs.
Par chaîne de valeur, nous entendons donc n’importe quelle entreprise touristique qui propose la découverte d’un lieu ou d’une expérience culinaire, y compris :
- les lieux d’hébergement;
- les attractions touristiques;
- les producteurs de boissons;
- les écoles culinaires;
- les fermiers et marchés fermiers;
- les festivals et événements;
- les maraîchers, les producteurs et les fournisseurs;
- les restaurants;
- les commerces de détail; et
- les voyagistes.
Qui est le touriste gourmand?
À la question « Qui est le touriste gourmand? » nous vient souvent une image commune un peu caricaturale. C’est-à-dire l’image d’une personne attablée dans un restaurant chic, prenant des photos de son repas pour son compte Instagram ou écrivant un billet sur ses expériences culinaires pour un blogue de foodies.
Cette personne est un touriste gourmand, mais ce type de tourisme et de touristes ne représente qu’une toute petite partie du très vaste segment de marché du tourisme culinaire. En effet, le profil des touristes gourmands est très diversifié. Les touristes gourmands voyagent pour vivre des expériences et sont en quête de vrais liens avec les lieux visités.
En somme, le touriste gourmand est un « touriste qui planifie ses voyages, en partie ou en totalité, en raison de son désir de découvrir les saveurs locales ». Il peut s’agir d’une personne qui cherche exclusivement des expériences dînatoires dans de grands restaurants, mais tout aussi bien d’une autre personne qui souhaite découvrir la gastronomie de la rue et les étals du marché. On trouve aussi parmi eux les touristes en milieu rural qui veulent plus particulièrement retourner aux sources de la chaîne alimentaire.
Les expériences culinaires peuvent être la principale motivation d’un voyage, mais tous les voyageurs vivent des expériences culinaires de manière tout à fait spontanée.
Autrement dit, souvenez-vous que tous les touristes sont des touristes gourmands, qu’ils se qualifient comme tel ou pas.
Après tout, quel que soit le but du voyage, on doit tous se nourrir. Si nous laissons de côté le stéréotype du touriste gourmand de type « foodie », alors nous découvrons une foule d’occasions pour attirer de nouveaux clients dans les destinations.
Futur du tourisme culinaire
Avant la COVID, le tourisme expérientiel était en plein essor. Selon les études, cette tendance n’est pas prête de disparaître une fois que nous aurons passé à travers de la pandémie.
Nous savons en effet qu’il y a, en ce moment, une demande refoulée de la part des touristes et des consommateurs en ce moment et nous savons que dès qu’ils le pourront, ils partiront à la recherche de contacts humains comme jamais auparavant. Et le tourisme culinaire leur proposera précisément des expériences concrètes et multisensorielles dans des entreprises et sites locaux, qui leur permettront de connecter avec les destinations de manière bien plus réelles.
Comme nous en sommes témoins depuis quelque temps, et notamment dans le contexte de la pandémie, les consommateurs sont de plus en plus conscients du système alimentaire au niveau local. Et les voyageurs au Canada ne font pas exception : ils veulent savoir d’où proviennent les aliments qu’ils consomment.
Les touristes gourmands sont très friands d’expériences concrètes qui leur permettent d’interagir avec les gens et avec l’histoire des lieux qu’ils visitent. Pour eux, c’est une façon de mieux découvrir ces lieux.
À cause de la pandémie, les voyages en voiture seront privilégiés par rapport aux voyages en avion, notamment pour les voyages culinaires. Cela nous donne l’occasion de cibler les voyageurs canadiens qui voyageraient normalement à l’étranger, mais qui cherchent aujourd’hui des destinations plus près de chez eux.
La question de la sécurité est aussi très importante dans la prise de décision relative à la destination, aux dates de voyage, à la raison du voyage et à la façon de voyager pour le loisir. Sachant cela, les entreprises doivent développer des stratégies de communication pour renseigner les voyageurs sur leurs protocoles sanitaires.
En outre, dans le contexte de la COVID, les attraits ou sites en plein air, à l’écart des foules, seront plus attrayants pour les voyageurs. Voilà tout autant de facteurs à prendre en considération dans le développement d’expériences touristiques culinaires au niveau régional.
Module 2 : Fondements du partenariat
Définition
Alors, la grande question maintenant : en quoi consiste un partenariat? Pour comprendre les bases du partenariat dans le contexte du tourisme culinaire au Canada, définissons d’abord ce que l’on entend par partenariat. Ce faisant, nous verrons les différents types de partenariat et les avantages de la collaboration entre les entreprises de l’industrie du tourisme.
La clé du partenariat est que toutes les parties concernées jouissent des retombées de la mise en commun des ressources, quelles soient financières ou autres, et qu’elles puissent ainsi atteindre leurs objectifs communs. Le partenariat peut donner accès à de nouveaux marchés, donner lieu à la création de nouveaux produits ou services, et aider à atteindre une productivité accrue ou à faire des économies d’échelle.
Formes de partenariat
Quelles formes peut prendre le partenariat?
Selon l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies, il existe sept formes de partenariat à considérer dans le contexte du développement du tourisme culinaire. D’emblée, précisons que les bourses, les acquisitions, les contributions uniques ou les fusions ne constituent pas des partenariats, pour la simple raison que le partenariat repose sur le partage des risques et des retombées par toutes les parties concernées.
La première forme de partenariat est la mise en commun de ressources pour en tirer des avantages auxquels les parties n’auraient pas accès individuellement autrement, comme la capacité à développer de nouveaux produits, services et expériences.
C’est ce qu’on appelle un partenariat de consortium.
La deuxième forme de partenariat consiste à réunir le savoir-faire ou les ressources des entreprises afin d’explorer une nouvelle opportunité. C’est ce que l’on appelle la coentreprise. Dans ce type d’initiatives, on forme normalement une entité distincte.
La troisième forme de partenariat consiste généralement en une entente à long terme visant à atteindre des objectifs communs. C’est le partenariat par alliance stratégique. On qualifie ce partenariat de « stratégique » parce que les objectifs des partenaires sont au cœur de la stratégie d’affaires et de la stratégie de développement du marché.
La quatrième forme de partenariat consiste le plus souvent en une entente visant à mettre en marché les produits ou services des partenaires par des activités de promotion croisée. C’est le partenariat par le marketing coopératif. En règle générale, on se sert de cette forme de marketing pour optimiser la distribution dans les réseaux des divers partenaires. Cela permet d’élargir le marché respectif des parties.
La cinquième forme de partenariat a généralement lieu quand les entreprises sont issues de différentes industries, mais qu’elles partagent un savoir-faire complémentaire ou relié qui peut constituer une valeur ajoutée. Dans cette forme de partenariat fondé sur la chaîne de valeur, on trouve généralement plusieurs activités reliées entre elles qui concernent différentes facettes de l’entreprise.
La sixième forme de partenariat consiste en la création d’une alliance entre plusieurs entreprises qui visent à collaborer et à développer des initiatives pour atteindre des objectifs communs. C’est ce que l’on appelle le partenariat de réseau.
La dernière forme de partenariat repose sur le besoin de faire appel à un fournisseur de services tiers pour fournir des services secondaires. C’est de la sous-traitance, ou un partenariat de réseau.
Pour en savoir plus sur les formes de partenariat, veuillez consulter les ressources proposées dans la barre latérale.
Avantages du partenariat
Voyons maintenant quels sont les avantages du partenariat.
Dans un premier, le partenariat permet de mettre en commun des ressources avec des partenariats de façon à amplifier les efforts visant à atteindre un objectif ou encore à réduire le coût de tels efforts.
Le partenariat vous permet aussi de pallier les manques de votre entreprise en établissant des partenariats avec des entreprises qui proposent un produit, un service ou une expérience qui correspond aux besoins de votre marché cible. Autrement dit, votre partenaire propose quelque chose que vous n’offrez pas vous-même à vos clients, que ce soit à cause d’un manque de capacité, de ressources ou de temps.
Un autre avantage du partenariat est le fait de pouvoir bénéficier de l’expertise de vos partenaires et d’en profiter pour apprendre d’eux et de leurs aptitudes, de manière à améliorer votre rendement et votre bassin de compétences.
Le partenariat est aussi une excellente stratégie pour renforcer la crédibilité de votre entreprise. En établissant des partenariats avec des entreprises et des organisations dont la réputation et la marque sont reconnues au sein de l’industrie, vous aurez l’occasion de renforcer l’image de votre propre entreprise.
Le partenariat permet de créer des campagnes de marketing collaboratif, ce qui est une bonne façon de rejoindre plus de consommateurs et d’augmenter la visibilité de votre entreprise ou de votre marque.
Le partenariat peut aussi être l’occasion de promouvoir ou de favoriser la créativité et l’innovation au sein de votre entreprise. En collaborant avec une entreprise qui propose des choses différentes de la vôtre, il est beaucoup plus facile de cerner de nouveaux produits et expériences uniques à développer, ainsi que de les développer pour consolider votre proposition de valeur.
Enfin, vous pouvez aussi ainsi contribuer à de plus grandes retombées économiques au niveau local. En établissant un partenariat avec des entreprises locales, vous soutenez non seulement l’économie locale, mais vous veillez aussi à ce que chaque dollar investi dans le tourisme culinaire reste dans la destination.
Outre les retombées financières, le partenariat avec des entreprises locales renforce le sentiment de fierté et d’appartenance. Cette fierté et appartenance améliore les expériences de tourisme culinaire, parce que les touristes peuvent la ressentir.
Module 3 : Cocréation de valeur
Huit formes d’investissement
En établissant plusieurs partenariats, votre entreprise peut cocréer une valeur. Il existe différentes stratégies de cocréation de valeur. Avant de conclure des partenariats, il importe donc de cerner les formes d’investissement qui font défaut dans votre entreprise et de comprendre les formes d’investissement que vous et vos partenaires êtes en mesure de fournir dans le cadre d’un partenariat pour créer une valeur.
En 2009, des experts ont établi une liste de huit formes d’investissement. Cette liste permet de cerner les modèles d’apport de ressources à travers le monde et comprendre ainsi la diversité des interactions et transactions en cours à l’échelle mondiale.
En somme, le modèle reconnaît ainsi qu’il existe d’autres formes d’investissement que les investissements en capitaux et que la croissance du capital financier se fait souvent au détriment d’autres attributs. Un exemple est la perte de ressources naturelles au profit d’un gain en capital.
Le modèle des huit formes d’investissement a été développé par Ethan Roland et Gregory Landua, auteurs de Regenerative Enterprise: Optimizing the Multi-Capital Abundance, developed the 8 forms of capital. Les huit formes d’investissements sont :
- Capital social
- Capital matériel
- Capital en argent
- Capital en ressources organiques
- Capital intellectuel
- Capital expérience
- Capital spirituel et culturel
Ces huit formes d’investissement peuvent être échangées dans le cadre d’échanges intracapitaux ou intercapitaux. Par exemple, dans le cadre d’un échange intercapital, une entreprise peut échanger du capital spirituel contre du capital matériel, et dans le cadre d’un échange intracapital, une entreprise peut échanger son capital spirituel contre le capital spirituel d’une autre entreprise.
À mesure que nous décrirons, dans les prochaines minutes, les huit formes d’investissement, songez aux formes d’investissement que vous pouvez offrir à des partenaires potentiels et à celles que pourraient vous offrir vos partenaires.
Le capital social correspond à l’influence, au réseau d’affaires ou au réseau de relations. Supposons par exemple qu’une personne veut percer dans le monde de la restauration, mais qu’elle n’a aucune relation d’affaires dans le milieu. Elle cherche alors une personne qui a de bonnes relations dans le milieu et qui a des contacts clés qui sont nécessaires pour se lancer en affaires. Elle crée ainsi un partenariat fondé sur le capital social.
On entend par capital matériel, toute chose physique et inanimée, comme les matériaux bruts, les produits, les infrastructures et la technologie.
En guise d’exemple, mentionnons une entreprise qui fournit du capital matériel dans le contexte d’un festival culinaire. Plutôt que de louer ou d’acheter des tentes et des tables, le festival s’associe à cette entreprise qui fabrique le matériel nécessaire, soit les tentes et les tables. Il s’ensuit que le fabricant de matériel fait connaître ses services, et que le festival réduit les coûts de participation au festival.
Le capital en argent désigne la monnaie ou les devises qui favorisent l’échange des marchandises et services. Cette forme d’investissement comprend aussi les monnaies virtuelles, comme les Bitcoins.
Parmi les exemples courants de forme d’investissement en argent, mentionnons le besoin d’un petit restaurant d’obtenir de l’argent pour financer la rénovation de sa cuisine ou remplacer les appareils. En raison de contraintes financières, le restaurateur cherche des partenaires pour investir dans le restaurant ou lui consentir un prêt.
Le capital en ressources organiques comprend l’accès à de la terre, à de l’eau, à des animaux et à des plantes, et à la santé humaine ou à celle d’autres organismes. Cela comprend finalement toutes les choses organiques liées à l’activité humaine qui existe dans l’écosystème.
Voici l’exemple d’un restaurant qui souhaite offrir une expérience culinaire en pleine nature. Il établit un partenariat avec une organisation ou une personne dont le mandat est la conservation de la nature, qui lui fournit un accès à un site naturel. Le restaurant a ainsi accès à un capital en ressources organiques.
Le capital intellectuel désigne les idées, les concepts ou le savoir que l’on acquiert à l’école, au collège ou à l’université. Il peut s’agir de « propriété intellectuelle ». Cela relève essentiellement de l’esprit. C’est une ressource qui possède une très grande valeur dans notre société.
Disons, par exemple, que le restaurateur de notre exemple précédent veut s’instruire sur la façon d’offrir son expérience culinaire en plein air. Il trouve un partenaire qui possède une expertise dans ce domaine, ce qui lui permet d’avoir accès aux connaissances de ce partenaire ou d’acquérir auprès de lui les connaissances naissances pour développer son idée.
Le capital expérience est le savoir-faire ou l’expérience d’une personne qui permet de passer à l’action.
Reprenons l’exemple du restaurateur qui souhaite créer une expérience en plein air. Comme c’est une toute nouvelle expérience, le restaurateur ne connaît pas très bien les techniques de préparation et de cuisson en plein air. Mais plutôt que de chercher du capital intellectuel dans ce cas-ci, soit des connaissances, il va plutôt établir un partenariat avec un chef spécialisé dans la préparation de repas gastronomique en plein air. C’est du capital expérience.
Le capital spirituel correspond à la foi, au karma, à la réflexion ou à la prière. On le définit comme une relation interne avec une entité spirituelle ou une prise de conscience d’un ensemble plus vaste que soi. Cela suppose souvent un ensemble de relations complexes avec le contexte culturel.
Les partenariats fondés sur le capital spirituel pourraient concerner des repas halal ou kasher. Par exemple, si notre restaurateur veut s’assurer que les viandes servies ont été chassées dans le respect de l’animal, tout comme les poissons qui ont été pêchés, et que les produits qui ont cueillis l’ont été dans le respect de la nature, il peut s’associer, dans le cadre d’un partenariat fondé sur le capital spirituel, avec un boucher local ou un site de conservation local de manière à avoir un approvisionnement en ingrédients éthiques.
Enfin, la dernière forme d’investissement est le capital culturel, c’est-à-dire l’histoire, les légendes, le folklore musical ou les arts. Il s’agit d’expériences à la fois internes et externes que partage un groupe de personnes. C’est le produit d’échanges complexes alliant diverses formes d’investissements ayant lieu au sein d’une collectivité, d’un village, d’une ville, d’une région, voire d’un pays dans son ensemble.
Dans notre exemple, l’expérience culinaire en plein air pourrait se conclure par la présentation d’œuvres locales qui tissent un lien entre l’expérience, les saveurs qu’elle a mises en scène et la communauté où elle a eu lieu. Pendant le repas, on peut aussi inviter des locaux à raconter l’histoire de chaque plat et le lien entre ces plats et la région, de même que des légendes.
L’établissement de partenariats avec des entreprises, des organisations ou des personnes, comme des artistes ou des historiens, permet d’avoir accès à du capital culturel.
Module 4 : Création de solides partenariats
Composantes clés
Voyons ensuite les composantes clés d’un solide partenariat en matière de tourisme culinaire.
Pour créer un solide partenariat, vous devez d’abord fixer des buts et objectifs précis. Cela comprend de déterminer les rôles et responsabilités de chaque partenaire, ainsi que les activités qui leur incombent.
Il importe de noter que les responsabilités et activités peuvent changer tout au long de l’entente de partenariat en raison de changements dans le marché. Par conséquent, nous vous recommandons de définir clairement les rôles, dans une entente écrite, dans un protocole d’entente ou dans un accord quelconque.
Le deuxième élément est la communication ouverte et soutenue entre les partenaires. Il est important que vous entreteniez un dialogue continu avec votre partenaire en lui demandant son avis et ses impressions sur les décisions prises dans le cadre du partenariat. La communication ouverte favorise le partage et les échanges d’idées novatrices, mais aussi des préoccupations de manière constructive.
Il importe également de prendre en considération des facteurs comme le moment opportun de la communication, l’efficacité de la communication, ainsi que la quantité d’informations qu’un partenaire parvient à assimiler à la fois. Par exemple, quand vous communiquez avec un partenaire dont la langue dominante n’est pas la même que la vôtre, il y a un risque de malentendu ou de mauvaise interprétation. Fournir trop d’information en même temps peut donner lieu à de la confusion et à des opportunités manquées.
La troisième composante clé de la création de solides partenariats est le renforcement des capacités par l’apprentissage continu. Dans les partenariats prolongés, on arrive à cerner les forces et les faiblesses des parties concernées, ce qui permet de combler les lacunes de connaissances et tirer parti de l’expertise de chacun.
En outre, à mesure que le partenariat progresse et que des facteurs externes changeants exercent une influence sur le partenariat, de nouvelles lacunes en matière de connaissances, qui sont essentielles à la viabilité du partenariat, peuvent surgir. Pour assurer la viabilité du partenariat à long terme, il sera alors essentiel de combler ces lacunes dès qu’on en prend conscience. En guise d’exemple, pensons à l’évolution rapide des nouvelles technologies et des outils. Les entreprises qui ne s’adaptent pas ou n’apprennent pas à utiliser la technologie avancée risquent de perdre leur marque et leur place dans le marché.
La quatrième composante consiste à définir des indicateurs et des mesures de base pour évaluer l’efficacité du partenariat. Les indicateurs et mesures permettent de déterminer, de manière objective, si l’investissement a eu des retombées positives, tant sur le plan financier que non financier.
Il peut s’agir d’indicateurs et de mesures quantitatifs ou qualitatifs, pourvu qu’ils reflètent les objectifs du partenariat.
Un autre avantage des indicateurs et mesures est qu’ils fournissent aux potentiels investisseurs des données fiables sur le rendement de votre entreprise et de vos partenariats.
La cinquième composante pour créer de solides partenariats est l’accès à des ressources adéquates. Assurez-vous de la disponibilité suffisante des ressources humaines et financières pour la réalisation des buts et objectifs fixés.
Dans certains cas, malgré leur intérêt et volonté à faire prospérer le partenariat, les partenaires se retrouvent bien souvent confrontés aux impératifs des tâches quotidiennes à exécuter. C’est alors plus difficile pour eux d’accomplir leurs responsabilités ou de renforcer les capacités comme prévu dans l’entente de partenariat. Pour assurer la réussite du partenariat, il faut donc veiller à disposer de ressources suffisantes, comme du temps ou du capital financier, pour assumer pleinement vos responsabilités.
La sixième et dernière composante pour créer de solides partenariats est la planification et la gestion des ressources. Comme le secteur du tourisme culinaire est soumis à de nombreux facteurs externes et imprévisibles – pensons à la pandémie de la COVID –, il est essentiel de planifier les changements éventuels et de cerner les mécanismes de gestion de risques.
Le vieil adage est alors de mise : soyez proactifs plutôt que réactifs en ce qui a trait au développement de partenariats stratégiques. Voilà pourquoi il importe que chaque partenaire fasse preuve d’ouverture et d’honnêteté à l’égard de leurs capacités, ainsi qu’aux risques constants associés à leurs activités.
Les partenariats qui évaluent tant les risques que les occasions, et ce, de manière continue, sont mieux outillés pour faire face aux perturbations externes qui affectent l’industrie du tourisme.
Module 5 : Enjeux et occasions du partenariat
Cinq principaux enjeux
Dans la section précédente, nous avons vu qu’il existe plusieurs enjeux communs en matière de partenariat dans le secteur du tourisme. Or, ces enjeux peuvent devenir des occasions. Voici comment.
Le premier grand enjeu à relever lorsque l’on forme des partenariats est l’établissement d’un lien de confiance entre les partenaires. Une bonne stratégie pour y parvenir consiste à maintenir une communication ouverte et honnête avec vos partenaires quant aux idées et aux occasions à saisir, mais aussi quant aux enjeux auxquels vous êtes confrontés.
Le deuxième enjeu courant porte sur la fiabilité de votre partenaire en ce qui a trait au respect des engagements. Afin d’atténuer les risques à ce chapitre, chaque partenaire doit demeurer réaliste quant aux attentes qu’il a envers l’autre.
À cette fin, veillez à bien comprends les ressources et le temps que chaque partenaire est en mesure de fournir et servez-vous de ces paramètres pour fixer les objectifs. N’oubliez pas qu’être un partenaire fiable renforce non seulement votre crédibilité en tant que partenaire, mais favorise aussi un climat de confiance.
Le troisième enjeu porte sur la flexibilité au sein de votre partenariat. En effet, il importe de faire preuve de souplesse dans le cadre de votre partenariat afin de pouvoir faire face aux facteurs externes changeants qui ont une influence sur le tourisme et qui peuvent par conséquent avoir une incidence tant sur votre entreprise que sur les buts et objectifs du partenariat.
Pour surmonter cet enjeu, nous vous recommandons d’être proactif dès le début du partenariat. Si vous et vos partenaires fixez à l’avance des rencontres régulières, cela vous permettra de passer en revue vos actions et de les ajuster lorsque nécessaire.
Le quatrième enjeu est de stimuler l’innovation et la créativité. Stimuler l’innovation et la créativité est essentiel à la croissance de votre entreprise et au développement du partenariat. Il importe donc que votre partenariat ait une certaine tolérance à la prise de risques afin qu’on puisse considérer des approches ou des outils à la fois nouveaux et innovants.
Par exemple, on peut envisager d’intégrer de nouveaux participants au partenariat, d’ajouter de nouveaux produits ou services à votre offre ou d’explorer de nouveaux marchés à exploiter. Lorsqu’on cerne les lacunes du partenariat, cela nous donne l’occasion de développer des solutions créatives et novatrices. Pour en récolter les avantages potentiels, toutes les parties doivent néanmoins être en mesure de prendre des risques calculés.
Le cinquième enjeu à relever lors de la formation de partenariats est de garder les canaux de communication ouverts. Établir un lien de confiance, faire preuve de souplesse, être fiable, ainsi que stimuler l’innovation et la créativité nécessite le maintien d’une excellente communication entre tous les partenaires.
Comme mentionné précédemment, une communication ouverte et honnête est indispensable à tout partenariat; un manque de communication peut nuire à la réussite du partenariat.
Module 6 : Conclusion
Dans cette dernière section, nous proposons de réfléchir à ce que nous avons appris et plus particulièrement à la façon d’appliquer ces connaissances dans le contexte de votre entreprise. Utilisez la feuille de travail accessible dans la barre latérale pour noter vos réflexions.
Plus particulièrement, répondez aux questions suivantes :
- Quels types de partenariats ai-je déjà conclus?
- Y a-t-il certains aspects de ces partenariats qui pourraient faire l’objet de discussion avec mes partenaires en vue de les améliorer?
- Y a-t-il de nouvelles opportunités de partenariat que je devrais explorer?
- Y a-t-il du capital que je pourrais investir dans une nouvelle opportunité de partenariat?
Cinq étapes pour passer à l’action
Enfin, pour conclure ce webinaire, nous vous proposons cinq étapes pour passer à l’action et créer de solides partenaires.
La première consiste à déterminer vos capacités d’investissement en capital et le type d’investissement que vous êtes en mesure d’offrir dans le cadre d’un partenariat.
La deuxième consiste à répertorier les partenariats actuels et à en déterminer l’efficacité. Veillez à avoir un regard critique sur les points forts de votre entreprise et ce qu’il y a lieu d’améliorer, puis discutez de ces aspects avec votre partenaire afin de déterminer de quelle manière renforcer le tout.
La troisième étape consiste à cerner les lacunes et obstacles de vos offres et services actuels. Relevez tous les aspects à améliorer ou besoins à combler en vue d’assurer la réussite de votre entreprise ou organisation.
Après avoir cerné les lacunes liées aux offres et services actuels, la prochaine étape est de répertorier les occasions pour les combler. Bien souvent, il est possible de transformer une lacune ou un obstacle en opportunité. N’ayez pas peur d’explorer de nouvelles avenues et d’innover.
Enfin, la dernière étape consiste à répertorier les entreprises et organismes locaux avec lesquels un partenariat pourrait être établi.
En formant des partenariats avec d’autres entreprises ou organisations de la communauté, vous soutiendrez non seulement la communauté locale en contribuant à la rétention des capitaux dans la région, mais vous proposerez aussi une valeur ajoutée à vos offres et services qui seront locaux et favoriseront un sentiment de fierté.
Remerciements
Merci de votre participation! Nous vous invitons à consulter les autres webinaires sur le tourisme culinaire, accessibles sur la plateforme Enrichir l’expérience canadienne.
Pour toute question ou demande d’information, rendez-vous sur le site culinarytourismalliance.com.
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Attirer les touristes gourmands
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Bienvenue dans le webinaire Attirer les touristes gourmands du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à établir des partenariats pour assurer la réussite de votre destination. Plus spécifiquement, le webinaire vise à développer les compétences suivantes :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées au tourisme dans votre région.
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire.
- Expliquer aux entreprises et acteurs touristiques l’importance que revêt le tourisme culinaire pour répondre aux besoins des visiteurs.
Vous apprendrez aussi à :
- Faire la distinction entre les différents types de touristes gourmands, en expliquant notamment l’évolution de ce segment de marché
- Définir les cultures culinaires et les associer aux attentes des touristes gourmands, y compris en tenir compte dans votre proposition de valeur actuelle
- Repérer les occasions de générer une demande accrue de visiteurs en attirant les touristes gourmands
- Appliquer les meilleures pratiques et stratégies marketing fondamentales pour attirer le touriste gourmand.
Transcription
Bienvenue dans le webinaire Attirer les touristes gourmands du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Programme
Avant de commencer, veuillez noter la section qui se situe dans la barre latérale de votre écran. Tout au long du webinaire, vous y trouverez des feuilles de travail et d’autres ressources à télécharger.
Nous aimerions aussi prendre cette opportunité pour reconnaître l’incroyable apport des peuples autochtones à l’industrie du tourisme de partout au Canada. Les terres et territoires traditionnels des Premières Nations, des Métis et des Inuits sont le lieu d’expériences culinaires uniques qui améliorent grandement l’expérience touristique dans toutes les destinations canadiennes.
Grâce aux efforts concertés de plusieurs organisations, y compris de l’Association touristique autochtone du Canada et de l’Indigenous Culinary of Associated Nations, l’art culinaire autochtone a gagné en popularité et est devenu un réel moteur du développement du tourisme au Canada.
Enrichir l’expérience canadienne
Le secteur du tourisme est un joueur clé dans l’économie canadienne. Les occasions d’en tirer le meilleur parti ne manquent pas, c’est-à-dire d’étaler aux touristes, tant ceux du Canada que de l’étranger, tout notre savoir-faire en matière d’art culinaire, et d’élargir nos offres de produits et expériences durant la saison hivernale et intermédiaire.
Financé par le gouvernement du Canada, le programme Enrichir l’expérience canadienne a été conçu pour aider les organisations de marketing de destination et les entreprises touristiques à développer des stratégies visant à stimuler le tourisme culinaire, ainsi que le tourisme hivernal et intermédiaire à travers le Canada.
Résultat d’un travail d’équipe, le programme a permis de mener des études approfondies et des discussions sur des questions communes. Le but était de dégager des stratégies pour permettre à l’industrie de continuer de s’épanouir comme pilier de l’économie au Canada.
Partenariats pour la réussite : Objectifs du webinaire
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à établir des partenariats pour assurer la réussite de votre destination. Plus spécifiquement, le webinaire vise à développer les compétences suivantes :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées au tourisme dans votre région.
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire.
- Expliquer aux entreprises et acteurs touristiques l’importance que revêt le tourisme culinaire pour répondre aux besoins des visiteurs.
Vous apprendrez aussi à :
- Faire la distinction entre les différents types de touristes gourmands, en expliquant notamment l’évolution de ce segment de marché
- Définir les cultures culinaires et les associer aux attentes des touristes gourmands, y compris en tenir compte dans votre proposition de valeur actuelle
- Repérer les occasions de générer une demande accrue de visiteurs en attirant les touristes gourmands
- Appliquer les meilleures pratiques et stratégies marketing fondamentales pour attirer le touriste gourmand.
Module 1 : Introduction au tourisme culinaire
Avant de vous lancer dans la création de partenariats à proprement parler, il importe d’abord que vous et votre entreprise ou destination soyez conscients du fossé qui existe entre l’industrie de la restauration et celle du tourisme. De la sorte, vous serez mieux positionné pour créer des ponts entre ces deux industries, pour les emmener à la table, pour ainsi ouvrir de nouvelles portes pour le développement d’expériences culinaires attrayantes pour les touristes au Canada.
Convier les industries du tourisme et de la restauration à la même table
Même si les restaurateurs ne se considèrent pas comme des entreprises touristiques, il est essentiel que l’industrie de la restauration soit ouverte et prête à l’idée de répondre aux besoins des touristes. À l’inverse, ce ne sont pas toutes les entreprises touristiques qui accordent de l’importance à l’art culinaire locale et à sa valeur comme produits et services touristiques.
Il s’ensuit que dans des sites touristiques, comme des musées, on vend très souvent de la nourriture qui n’a bien souvent rien à voir avec la destination touristique.
Cette situation est répandue partout dans le monde, pas seulement au Canada. En fait, partout dans le monde, des sites touristiques continuent de proposer des aliments qui correspondent à ce qu’ils croient que les touristes veulent. Selon nos recherches, il existe néanmoins une très forte demande des consommateurs pour des expériences culinaires de haute qualité qui reflètent la destination.
Vous vous demandez peut-être ce que ça donne au juste de convier ces deux industries à la même table pour développer ainsi le tourisme culinaire?
En bref, ça permet d’offrir des expériences à grande valeur et multisensorielles qui sont authentiques et qui sont à l’image de la destination. Ça permet aussi de stimuler la demande touristique et de renforcer les retombées économiques pour votre entreprise ou destination touristique.
Dans le contexte actuel, les deux industries ont tout intérêt à adopter une approche axée sur le tourisme culinaire afin de renforcer leur résilience et la viabilité du tourisme au Canada, notamment en prévision de l’après-COVID.
Maintenant que nous sommes conscients de l’écart qui existe entre ces deux industries, prenons quelques minutes pour définir ce qu’est le tourisme culinaire. On entend par tourisme culinaire toute expérience culinaire qui suppose une interaction avec des aliments et des boissons qui reflètent l’histoire, le patrimoine ou la culture d’un lieu.
Le tourisme gourmand et le tourisme gastronomique sont d’autres façons de désigner le tourisme culinaire. Certaines destinations privilégient néanmoins un terme plutôt qu’un autre, comme « tourisme gastronomique » en Europe.
Peu importe le terme employé, l’important est de nous rappeler que le tourisme culinaire suppose une relation significative entre l’alimentation et le lieu.
La gamme d’activités et d’expériences qui peuvent être associées au tourisme culinaire est infinie. En voici quelques exemples :
- cueillette de pommes dans une ferme ou un verger local
- manger de la tire d’érable pendant une randonnée en hiver
- faire un pique-nique, composé de produits de saison et locaux dans une zone à l’écart ou un site de conservation.
En étant conscients de la portée et de la diversité des expériences associées au tourisme culinaire, vous comprendrez ainsi que les expériences culinaires, c’est bien plus que des aliments et des boissons. En effet, il existe toute une gamme d’expériences culinaires entrelacées, dont vous avez tout intérêt à tenir compte parce qu’elles contribuent à attirer les touristes gourmands dans votre destination.
Chaîne de valeur dans le tourisme culinaire
Pour mieux comprendre, pensez à la manière dont le tourisme rural est mis en valeur lorsqu’il est combiné à une expérience de tourisme culinaire, comme une tournée des vignobles locaux en VR — avec un conducteur désigné, bien entendu!
N’oubliez pas aussi comment le tourisme culinaire peut rehausser les aventures en plein air. Par exemple, songez à une expédition de pêche qui se termine par un pique-nique sur la grève, préparé par un chef local à partir d’ingrédients saisonniers provenant des producteurs alimentaires de la région.
Une vaste gamme d’entreprises touristiques peuvent se servir des produits et des expériences culinaires pour tirer parti de la popularité croissante du tourisme culinaire. C’est ce qui a donné lieu au développement de la chaîne de valeur dans le tourisme culinaire. La chaîne de valeur a été conçue précisément pour accroître l’avantage concurrentiel des destinations et entreprises touristiques.
Étant donné la capacité limitée d’un seul fournisseur de service ou d’un seul site touristique, les entreprises ont avantage à collaborer entre elles pour offrir une valeur ajoutée à la clientèle. En collaborant, les entreprises peuvent compter les unes sur les autres : chacune d’entre elles mise sur ce qu’il fait de mieux, mais l’ensemble gagne ainsi en productivité et en efficacité.
L’expérience des visiteurs est alors enrichie, et ce à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Dans ce contexte, les entreprises et organisations du secteur culinaire de votre destination peuvent former des partenariats stratégiques pour offrir des expériences multisensorielles qui dépassent les attentes des visiteurs.
Par chaîne de valeur, nous entendons donc n’importe quelle entreprise touristique qui propose la découverte d’un lieu ou d’une expérience culinaire, y compris :
- les lieux d’hébergement;
- les attractions touristiques;
- les producteurs de boissons;
- les écoles culinaires;
- les fermiers et marchés fermiers;
- les festivals et événements;
- les maraîchers, les producteurs et les fournisseurs;
- les restaurants;
- les commerces de détail; et
- les voyagistes.
Futur du tourisme culinaire
Avant la COVID, le tourisme expérientiel était en plein essor. Selon les études, cette tendance n’est pas prête de disparaître une fois que nous aurons passé à travers de la pandémie.
Nous savons en effet qu’il y a, en ce moment, une demande refoulée de la part des touristes et des consommateurs et nous savons que dès qu’ils le pourront, ils partiront à la recherche de contacts humains comme jamais auparavant. Et le tourisme culinaire leur proposera précisément des expériences concrètes et multisensorielles dans des entreprises et sites locaux, qui leur permettront de connecter avec les destinations de manière bien plus réelles.
Comme nous en sommes témoins depuis quelque temps, et notamment dans le contexte de la pandémie, les consommateurs sont de plus en plus conscients du système alimentaire au niveau local. Et les voyageurs au Canada ne font pas exception : ils veulent savoir d’où proviennent les aliments qu’ils consomment.
Les touristes gourmands sont très friands d’expériences concrètes qui leur permettent d’interagir avec les gens et avec l’histoire des lieux qu’ils visitent. Pour eux, c’est une façon de mieux découvrir ces lieux.
À cause de la pandémie, les voyages en voiture seront privilégiés par rapport aux voyages en avion, notamment pour les voyages culinaires. Cela nous donne l’occasion de cibler les voyageurs canadiens qui voyageraient normalement à l’étranger, mais qui cherchent aujourd’hui des destinations plus près de chez eux.
La question de la sécurité est aussi très importante dans la prise de décision relative à la destination, aux dates de voyage, à la raison du voyage et à la façon de voyager pour le loisir. Sachant cela, les entreprises doivent développer des stratégies de communication pour renseigner les voyageurs sur leurs protocoles sanitaires.
En outre, dans le contexte de la COVID, les attraits ou sites en plein air, à l’écart des foules, seront plus attrayants pour les voyageurs. Voilà tout autant de facteurs à prendre en considération dans le développement d’expériences touristiques culinaires au niveau régional.
Module 2 : Qu’est-ce qui attire les touristes gourmands?
Alors, qu’est-ce qui attire les voyageurs vers les destinations rurales et éloignées?
Nous savons que les régions urbaines cherchent souvent à attirer une large gamme de voyageurs qui n’ont pas encore visité leur destination ou à peine. On pense tout de suite à un voyageur international, venant du Royaume-Uni ou des États-Unis par exemple, qui pourrait ne visitera sans doute le Canada qu’une ou deux fois dans sa vie.
Mais il y a aussi l’explorateur rural qui vient généralement d’une grande zone urbaine et qui cherche à fuir l’agitation de la ville. Les explorateurs ruraux aiment faire des excursions d’une journée dans les petites communautés environnantes et souhaitent profiter au maximum de leur temps libre en famille ou en couple. Ces types de voyageurs recommanderont souvent les expériences uniques de tourisme culinaire ou d’agritourisme qui sont offertes dans les régions avoisinantes à un parent ou à un ami en visite.
Les explorateurs ruraux recherchent des expériences uniques et de qualité qu’ils veulent découvrir et qui, ils l’espèrent, les surprendront positivement. Les régions rurales sont tout indiquées pour répondre à leurs besoins, car les explorateurs ruraux recherchent précisément de petits joyaux, des paysages pittoresques et tranquilles et des expériences d’hospitalité propres aux petites villes.
Rappelez-vous que ces voyageurs ne recherchent pas les endroits les plus luxueux ou populaires; ils cherchent plutôt à faire des découvertes hors des sentiers battus, à se rapprocher de la nature et à créer des souvenirs mémorables avec leurs proches. Ils ont à cœur de soutenir les entreprises et les attraits locaux et recherchent souvent des expériences de la ferme à la table.
Pour finir, les explorateurs ruraux sont plus susceptibles de partager leurs aventures avec d’autres explorateurs ruraux que ne le sont les voyageurs internationaux. Le potentiel de visites répétées et de ventes supplémentaires de produits est donc beaucoup plus intéressant, et ce même une fois les explorateurs ruraux de retour en ville.
Avant de poursuivre, nous vous encourageons à utiliser la feuille de travail dans la barre latérale.
Notez-y quelques réflexions sur l’un de vos voyages mémorables et ce dont vous vous souvenez des expériences culinaires que vous y avez vécues.
Répondez entre autres aux questions suivantes :
- De quelle manière les aliments et les boissons ont-ils contribué à en faire un voyage mémorable?
- Pourquoi les voyageurs devraient-ils se rendre dans cette destination spécifiquement pour les aliments et boissons qu’on y découvre?
Module 3 : Cerner et comprendre le touriste gourmand
Foodie et Touriste conscient des aliments qu’il consomme
Définissons maintenant le touriste gourmand.
À la question « Qui est le touriste gourmand? » nous vient souvent une image un peu caricaturale. C’est-à-dire l’image d’une personne attablée dans un restaurant chic, prenant des photos de son repas pour son compte Instagram ou écrivant un billet sur ses expériences culinaires pour un blogue de foodies. C’est l’image typique du foodie qui fait partie du segment de marché du tourisme culinaire, mais il n’est pas le seul.
Cette personne est certes un touriste gourmand, mais ce type de tourisme et de touristes ne représente qu’une partie du très vaste segment de marché du tourisme culinaire. En effet, le profil des touristes gourmands est très diversifié. Les touristes gourmands voyagent pour vivre des expériences et sont en quête de vrais liens avec les lieux visités.
En somme, le touriste gourmand est un « touriste qui planifie ses voyages, en partie ou en totalité, en raison de son désir de découvrir les saveurs locales ». Il peut s’agir d’une personne qui cherche exclusivement des expériences dînatoires dans de grands restaurants, mais tout aussi bien d’une autre personne qui souhaite découvrir la gastronomie de la rue et les étals du marché. On trouve aussi parmi eux les touristes en milieu rural qui veulent plus particulièrement retourner aux sources de la chaîne alimentaire.
Avant de définir les autres segments de touristes gourmands, examinons de plus près celui des foodies.
Les foodies représentent le marché classique des touristes gourmands qui planifient certains voyages spécifiquement autour de l’expérience culinaire. Lorsqu’ils voyagent pour une autre raison, comme pour affaires ou des vacances en famille, ils cherchent quand même à intégrer les saveurs locales dans leur séjour.
Les foodies sont motivés par la nourriture et les boissons, évidemment, mais aussi par les activités liées à l’art culinaire et les offres d’agrotourisme d’une destination. Ces consommateurs sont bien renseignés et planifient bon nombre de leurs expériences et de leurs visites d’attraits avant leur arrivée à une destination, y compris les réservations d’hébergement et de transport à l’avance.
Le tourisme culinaire est un type de tourisme culturel, ce qui fait aussi des foodies des touristes culturels. Pour attirer ce genre de voyageurs dans votre destination ou votre entreprise, assurez-vous de mettre clairement en évidence la culture locale, les expériences culinaires uniques et le tourisme expérientiel que vous proposez.
Vous devez également avoir une forte présence en ligne, notamment un site Web informatif et accessible qui permet aux voyageurs de bien planifier leur séjour.
Le deuxième groupe de touristes gourmands est celui des touristes conscients des aliments qu’ils consomment.
Rappelez-vous que ce ne sont pas tous les touristes gourmands qui se considèrent comme des touristes gourmands. Contrairement aux foodies qui prennent souvent des décisions de voyage en fonction des aliments et des boissons à découvrir, les touristes conscients des aliments qu’ils consomment voient les expériences culinaires comme un complément agréable du voyage, qui le fait passer au niveau supérieur, mais qui n’est pas nécessairement un facteur déterminant dans le choix d’une destination.
Du coup, le touriste conscient des aliments qu’il consomme ne planifie généralement pas toutes ses expériences culinaires à l’avance et il est possible d’attirer ces consommateurs dans votre destination et votre entreprise après son arrivée à la destination.
Pour vous aider à comprendre, prenez en exemple un voyageur qui visitera un marché fermier parce que le propriétaire du gîte où il séjourne le lui a recommandé. Ce voyageur ne recherchait peut-être pas spécifiquement ce genre d’expérience, mais la suggestion de visite a ajouté un élément multisensoriel à son séjour, ce qui a rendu le voyage encore plus mémorable.
Le troisième type de touristes gourmands est le touriste en milieu agricole, qui représente un créneau particulier du tourisme culinaire.
De manière générale, les touristes gourmands apprécient les activités d’agritourisme, comme la cueillette de petits fruits et les kiosques à la ferme. La passion du touriste en milieu agricole pour les aliments et les boissons est néanmoins un peu plus développée. Il cherche en effet à vivre des expériences directes, par exemple en assistant à des démonstrations, en visitant une ferme ou en se portant volontaire pour les vendanges.
Le touriste en milieu agricole s’intéresse à la production alimentaire et veut en savoir plus sur les personnes, les lieux et les pratiques agricoles d’une destination.
Aux exploitants qui aimeraient attirer ce genre de touristes gourmands dans leur destination, nous vous suggérons de regarder le webinaire Cultiver l’agrotourisme du programme Enrichir l’expérience canadienne. Vous trouverez le lien dans la barre latérale.
Le dernier groupe de touristes gourmands comprend tous les autres types de voyageurs.
En ayant une vision élargie de ce qu’est le tourisme culinaire, les destinations sont mieux positionnées pour répartir les profits au sein de la destination. En effet, tous les voyageurs doivent se nourrir et, en ce sens, tous les voyageurs sont des touristes culinaires et les entreprises et les destinations touristiques ont la possibilité de stimuler le tourisme au moyen d’expériences culinaires uniques.
Même si la principale motivation du voyageur n’est pas culinaire, mais plutôt de vivre une expérience en plein air ou à la campagne, vous pouvez en tant qu’entreprise améliorer son séjour en lui offrant des aliments et des boissons locaux. Cela est vrai pour les restaurants et les producteurs alimentaires, mais également pour les attraits, les hébergements, les festivals, etc.
Il suffit parfois de bien raconter une histoire pour faire comprendre à un visiteur pourquoi il vaut la peine de payer un dollar de plus pour un produit local. L’important est de créer un lien entre les voyageurs et les artisans du tourisme culinaire, comme les cultivateurs, les producteurs et les brasseurs.
Grâce au pouvoir de la vente incitative locale, vous transformerez ce visiteur en touriste gourmand et vous l’encouragez à soutenir l’économie locale de votre destination par la même occasion.
Autres types de touristes et de tourisme
Les foodies sont les seuls touristes qui choisissent leur destination principalement sur la base des expériences culinaires. Mais nous sommes d’avis que le tourisme culinaire ne se fait pas en vase clos et qu’il est souvent un complément à d’autres activités touristiques.
Et c’est une bonne nouvelle, car les destinations ne sont pas toutes en mesure d’offrir une expérience touristique exclusivement basée sur l’art culinaire. Cela dit, l’art culinaire peut néanmoins être une partie très importante de l’offre. D’ailleurs, 88,2 % des destinations considèrent la gastronomie comme un élément stratégique de leur image et de leur marque, même si elle n’est pas le principal attrait de la région.
Prenons comme exemple un passionné d’histoire qui se rend dans une destination pour y visiter les sites patrimoniaux et les musées. Pendant la visite d’une ville historique, il pourra déguster une crème glacée maison. Ses contacts avec les saveurs locales contribuent à créer une expérience complète et mémorable.
C’est pourquoi toute destination et entreprise devrait développer une offre d’expériences culinaires parallèlement à ses principaux attraits touristiques.
Module 4 : Attirer les marchés spécialisés dans son entreprise
On n’attire pas les foodies, les touristes conscients des aliments qu’ils consomment et les touristes en milieu agricole de la même manière qu’on incite les voyageurs internationaux à se rendre dans une grande destination comme Toronto, Montréal ou Vancouver.
Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que les voyageurs ajoutent automatiquement votre entreprise, en particulier un petit restaurant ou une ferme, à leur itinéraire par le simple fait qu’elle présente un attrait immédiat. Vos produits et services constituent sans doute plus des attraits complémentaires que des attraits principaux du voyage et les voyageurs en feront probablement l’expérience en dehors de leur itinéraire établi.
Ce faisant, en sachant que votre entreprise est un endroit que le visiteur découvrira une fois sur place ou à un arrêt spécial en cours de route, vous devez adapter votre stratégie marketing en conséquence. Collaborer avec les attraits principaux et les entreprises touristiques et créer des forfaits uniques est une autre façon d’attirer les touristes culinaires.
Lorsque vous offrez des expériences multisensorielles authentiques qui sont propres aux personnes et aux lieux de votre destination, vous avez la possibilité de faire en sorte que votre entreprise devienne un moment marquant et inattendu du voyage.
Avant de poursuivre, nous aimerions revenir sur vos réponses concernant votre voyage mémorable et la manière dont les aliments et les boissons l’ont rendu mémorable. Utilisez la deuxième feuille de travail qui se trouve dans la barre latérale pour approfondir vos réflexions, notamment en répondant aux questions suivantes :
- De quelle manière l’offre d’aliments et de boissons peut-elle influencer l’offre de la destination?
- De quelle manière peut-on renforcer l’offre de cette destination en exploitant la chaîne de valeur du tourisme culinaire?
- Savez-vous d’où viennent ces aliments et boissons? Si oui, indiquez-le.
Expériences authentiques et immersives
En général, les touristes sont à la recherche d’authenticité et de belles expériences dans la destination qu’ils visitent. C’est pourquoi vous devez créer des offres culinaires immersives et authentiques qui créent des liens entre les ingrédients, la production et les processus, d’une part, et la culture et les traditions locales, d’autre part.
Prenons l’exemple du marché flottant de Bangkok, où les canaux sont remplis de stands de cuisine de rue. À Bangkok, cette tradition existe depuis des décennies et fait partie de la vie quotidienne des habitants locaux. Pour le visiteur, elle est une expérience immersive de type « de la ferme à la table » qui est unique et spécifique à cette destination.
Expériences multisensorielles
Afin d’attirer les touristes gourmands dans votre entreprise, vous devez ensuite élaborer des expériences multisensorielles. Les saveurs que vous servez sont tout aussi importantes que les décors, les odeurs, l’ambiance sonore et les sensations tactiles.
Autrement dit, les aliments et boissons sont rehaussés par les expériences sensorielles qui les accompagnent. Dans l’exemple du marché flottant de Bangkok, on sait par exemple que la nourriture n’est qu’une partie de l’attrait. C’est la combinaison de la promenade en bateau, des odeurs et des sons du marché animé et les scènes atypiques qu’on y découvre qui rendent cette expérience vraiment mémorable.
Bref, une expérience multisensorielle éveille tous les sens, et les saveurs locales constituent la seule offre touristique capable de les éveiller tous à la fois. C’est pourquoi il importe que les entreprises ayant des produits culinaires uniques proposent des expériences authentiques et immersives qui stimulent tous les sens, comme des dégustations dans une ferme.
Aux exploitants qui aimeraient créer des expériences multisensorielles, nous vous suggérons de regarder le webinaire Cultiver l’agrotourisme du programme Enrichir l’expérience canadienne. Vous trouverez le lien dans la barre latérale.
Risques et obstacles
Nous avons discuté des façons d’attirer les marchés spécialisés dans votre entreprise, mais qu’en est-il des obstacles?
Il importe aussi de connaître les facteurs qui pourraient dissuader les touristes de participer à une expérience culinaire immersive.
La sécurité est l’une des principales préoccupations des voyageurs en ce qui a trait au tourisme culinaire ou aux expériences d’agritourisme. Pensons entre autres au marché flottant de Bangkok et aux risques d’accident liés à l’eau, ou encore à la visite d’une ferme canadienne et aux risques liés aux activités agricoles.
Qu’il s’agisse de cueillir des fruits, des légumes ou des champignons ou de flotter sur une rivière en découvrant de nouvelles saveurs, il y a des risques perçus et des risques réels liés au tourisme culinaire. Cela est d’autant plus vrai à la suite dans le contexte mondial de la crise de la COVID-19.
Pour réduire la peur et établir un climat de confiance, vous devez prendre les mesures pour réduire ces risques à l’avance et communiquer clairement la façon dont vous privilégiez la sécurité. Soyez conscient des risques liés à vos expériences et n’oubliez pas que, même si votre expérience vous semble la plus sûre qui soit, elle peut être totalement nouvelle pour un touriste et le faire sortir de sa zone de confort.
Rappelez-vous que les touristes, comme la plupart des consommateurs, sont plus susceptibles de choisir quelque chose avec lesquels ils sont familiers plutôt qu’une activité comportant trop d’incertitudes sur les plans de la sécurité et du confort.
Attirer les marchés spécialisés dans son entreprise
Alors, la question qui suit est : comment pouvez-vous transposer la notion d’authenticité de la cuisine et des traditions locales dans votre entreprise? Comment pouvez-vous créer des expériences multisensorielles dans votre destination?
Vous devez d’abord identifier la culture culinaire de votre destination et déterminer d’où proviennent vos ingrédients, puis déterminer pourquoi ces produits sont importants et de quelle manière ils sont liés à la culture et aux traditions de votre destination. Réfléchissez à ce qui rend ces offres uniques pour votre entreprise et votre communauté.
Les entreprises qui proposent des expériences authentiques et immersives offrent une valeur ajoutée à travers leurs produits et services, mais à travers les récits que les propriétaires, le personnel et même leurs clients locaux racontent à leur sujet et au sujet de l’entreprise.
Module 5 : Définir la culture culinaire
Avant de nous lancer dans ce prochain module, nous vous invitons à penser à nouveau à votre voyage mémorable. Téléchargez la troisième feuille de travail qui apparaît dans la barre latérale et notez-y vos réflexions. Pour répondre aux questions suivantes, pensez plus spécifiquement aux expériences culinaires que vous y avez vécues.
- Étiez-vous curieux d’en apprendre davantage sur la façon de préparer les aliments et les boissons?
- Avez-vous réfléchi aux ingrédients utilisés et à leur provenance?
- Avez-vous réfléchi aux liens entre les techniques de cuisson et pratiques agricoles, d’une part, et les cultures et traditions locales, d’autre part?
Lorsque nous réfléchissons au chemin parcouru par les aliments que l’on consomme jusqu’à notre assiette, c’est toute une histoire qui prend forme sous nos yeux.
Les multiples versions de la tourtière au Québec en sont un bon exemple. Chaque version est supposément l’originale et se distingue par ses histoires et ses saveurs uniques qui dépendent de la région et de la saisonnalité des ingrédients.
La tourtière, le cipaille et le pâté à la viande sont des types de tourte à la viande, mais les recettes varient tellement d’une région à l’autre, tant au niveau des ingrédients, notamment des types de viandes et d’épices, qu’on ne s’entend pas sur ce qu’est une tourtière la Québec.
Demandez à un Saguenéen ce qu’est une tourtière et sa réponse sera très différente de celle d’un Gaspésien, alors qu’un chef de la Montérégie affirmera que sa recette est la plus authentique. Voilà un excellent exemple d’expérience de tourisme culinaire directement liée à une destination, car les tourtières reflètent les cultures et traditions locales.
Dans cette ère de mondialisation, pourquoi associons-nous encore le sirop d’érable au Canada, les tacos au Mexique, le risotto à l’Italie et les won tons à la Chine?
Même si ces plats et aliments sont disponibles dans les marchés et les restaurants du monde entier, les voyageurs continuent de parcourir de très grandes distances pour les déguster dans leur lieu d’origine. C’est que l’histoire des aliments et des boissons a souvent une origine régionale et que les ingrédients sont intimement liés à l’histoire, à la culture et au paysage locaux.
Autrement dit, les tacos, le risotto et les won tons ne sont pas qu’une affaire d’ingrédients, ils sont la manifestation d’une destination et de sa culture culinaire régionale.
Alors, qu’est-ce que la culture culinaire?
On peut définir la culture culinaire comme :
- Un lien entre l’agriculture et les habitants d’un lieu;
- Un moteur de la culture et des traditions régionales;
- Le principal facteur qui contribue à façonner le paysage et les moyens de subsistance des communautés du Canada.
Voilà pourquoi le tourisme culinaire joue un rôle aussi important dans la célébration et la protection du patrimoine rural des destinations touristiques.
La culture culinaire est dynamique. Elle évolue en fonction des conditions sociales, économiques et environnementales, ce qui explique pourquoi chaque destination a toutes sortes d’histoires uniques liées à la culture culinaire. La culture culinaire comprend le qui, le quoi, l’endroit, le quand, le pourquoi et le comment de la nourriture. C’est grâce à la culture culinaire que la nourriture devient partie intégrante du tissu social d’une communauté.
Toute bonne expérience de tourisme culinaire doit donc tenir compte de la culture culinaire. Réfléchissez aux fournisseurs que vous soutenez avec votre offre d’aliments et de boissons pour les voyageurs :
- D’où viennent les ingrédients qu’ils utilisent?
- Quel est leur lien avec votre destination et vos traditions locales?
Les visiteurs veulent qu’on leur dise cela. Ne manquez pas l’occasion de partager ces histoires et de mettre en vedette la culture culinaire locale dans vos expériences.
Saveurs locales
Nous devons également mentionner les saveurs locales, puisqu’elles créent un lien direct entre les habitants et les visiteurs et la culture culinaire. Elles représentent les interactions et les expériences qui donnent vie aux histoires qui se cachent derrière les aliments et boissons de votre région.
Cela dit, il n’existe pas une seule saveur locale dans une destination. La tourtière n’est pas associée exclusivement au Québec, tout comme elle ne reflète pas complètement l’offre culinaire des nombreuses destinations du Québec. Voyez plutôt les saveurs locales comme l’ensemble d’expériences et d’interactions avec les aliments et les boissons qui sont offerts dans une destination.
Rappelez-vous que ce n’est pas qu’une affaire d’ingrédient et de saveur d’un plat. Les saveurs locales, c’est aussi le lien qu’on établit entre les voyageurs et les artisans, les lieux et la culture culinaire d’une destination.
Atouts intangibles
Au demeurant, les saveurs locales ne sont pas toujours comestibles! Elles peuvent inclure des choses intangibles comme l’hospitalité en milieu rural, les paysages agricoles, le sentiment de collectivité et l’entregent. C’est par le partage des histoires que l’on peut relier tous ces éléments et les rendre plus visibles auprès des visiteurs.
Si votre entreprise offre des expériences mémorables qui ont un lien direct avec la région, vous contribuerez à offrir des expériences uniques et significatives qui tissent de véritables liens avec la culture culinaire et établissent un lien fort entre le voyageur et la destination.
Aliments locaux
Le tourisme culinaire peut transformer un voyage génial en voyage inoubliable. Grâce aux aliments et boissons, on ajoute un élément sensoriel supplémentaire aux souvenirs, celui du goût. Les aliments locaux sont une excellente façon de parvenir à offrir ce genre d’expérience.
Le concept « de la ferme à la fourchette » ou « de la mer à la table » consiste à créer un lien entre différentes sources d’approvisionnement locales et des expériences culinaires authentiques. Elle ajoute une plus-value qui est prisée par les touristes et pour laquelle ils sont souvent prêts à payer davantage, que ce soit de payer un dollar de plus pour une bière artisanale locale ou de privilégier les détaillants d’aliments et de boissons qui proposent des produits spécialisés et une atmosphère unique différente de celle de l’épicerie moyenne.
Différence entre la culture culinaire des personnes et la culture culinaire d’une région
La nourriture locale n’est néanmoins pas l’alpha et l’oméga du tourisme culinaire. Par exemple, la façon originale dont se sont développées des recettes dans une région est aussi un élément important de la culture culinaire d’une région et mérite votre attention. Par exemple, un restaurant indien de l’île de Vancouver peut servir un lassi aux bleuets de la région, en plus de son lassi classique à la mangue.
C’est un exemple de fusion culturelle qui reflète l’influence des ingrédients locaux sur les recettes traditionnelles. Même si les aliments et les boissons locales contribuent grandement à déterminer la culture culinaire d’une région, l’approvisionnement local n’est pas toujours essentiel au développement du tourisme culinaire. Il faut parfois plutôt mettre en valeur la culture culinaire de la région ou des personnes qui y vivent.
Pour les voyageurs qui s’intéressent à la culture culinaire, la nourriture est plus qu’un simple moyen de subsistance. La mise en valeur de la culture culinaire par le biais d’histoires est importante dans la sensibilisation sur les saveurs de la région aux visiteurs. On illustre ainsi les expériences culinaires des personnes et on rend l’expérience du consommateur plus significative.
En guise d’exemple, pensez à un menu dans lequel on explique le lien entre l’histoire du restaurant familial et les plats qu’on y propose, et la culture culinaire qui fait en sorte que les ingrédients de ces plats peuvent arriver jusqu’à l’assiette du visiteur.
Astuces pour intégrer la culture culinaire
Dans ce qui suit, nous vous proposons cinq astuces pour vous aider à intégrer la culture culinaire dans le développement du tourisme culinaire de votre destination. Vous pouvez télécharger la liste complète de conseils en cliquant sur le lien dans la barre latérale.
Conseil 1 : Proposez un « goût du lieu » ou une facette unique de la région et bien comprendre la place de votre entreprise dans le tourisme culinaire régional. Plus important encore, faites savoir aux visiteurs que votre but est précisément d’attirer les touristes gourmands dans votre entreprise;
Conseil 2 : Déterminez l’origine des ingrédients et des produits et faites la promotion des fournisseurs (en ligne et en personne, y compris à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise).
Conseil 3 : Mettez en vedette vos partenariats au sein de la communauté, y compris en ligne;
Conseil 4 : Partagez des récits sur les recettes et les plats proposés (leurs liens avec la région ou la tradition familiale), et ce autant dans votre entreprise qu’en ligne;
Conseil 5 : Proposez des dégustations, des formations et des activités éducatives qui donnent l’occasion à vos employés de vendre les aliments et boissons de votre entreprise (le personnel doit néanmoins être en mesure de raconter les histoires en l’absence du propriétaire).
Module 6 : Communiquer avec les marchés cibles
Nous avons discuté des stratégies pour attirer les marchés spécialisés comme les touristes gourmands. Voyons maintenant comment rejoindre ces marchés.
Mais avant, prenons le temps de revenir sur voyage mémorable. Utilisez la feuille de travail qui apparaît dans la barre latérale pour noter vos réflexions sur ce qui suit :
- Avant d’inclure cette expérience dans votre itinéraire de voyage, comment en avez-vous appris l’existence?
- Aviez-vous prévu cette expérience avant votre voyage ou était-ce une expérience organisée à l’improviste et en marge d’une autre expérience?
Utiliser les bons réseaux
Nous avons de plus en plus de nouvelles manières de nous informer auprès de médias non traditionnels, comme :
- Buzzfeed;
- Les applications de nouvelles;
- Les sites d’avis des voyageurs.
Il n’est plus suffisant d’avoir un site Web. Rappelez-vous que même si un client a consulté votre site Web et qu’il est prêt à acheter un produit ou une expérience, il a sans doute déjà été attiré par de nombreuses autres formes de médias. Votre site Web est le dernier échelon qui mène à l’achat. La question est donc de savoir comment diriger le marché vers votre site Web.
Votre public est avide de contenu facile à digérer, engageant et esthétique, et il utilise des outils et des applications modernes pour le trouver. Cela démontre l’importance de communiquer avec consommateurs en utilisant les bons médias, ainsi que du contenu pertinent qui instruit, divertit et inspire.
On doit également souligner les tendances actuelles en matière de médias sociaux populaires. Les éléments visuels tels que les images et les vidéos captivantes sont plus engageants et suscitent plus de partages, de mentions « J’aime » et de commentaires.
Contenu dans les réseaux sociaux
L’information et la sensibilisation sont des éléments clés pour créer une impression durable. Les médias sociaux peuvent favoriser la vente, certes, mais n’essayez pas de vendre un produit dans vos publications. Tentez plutôt d’informer, de guider et d’éduquer vos abonnés.
Sur Internet, les consommateurs sont bombardés de publicités et de messages de vente à chaque instant. Pour vous démarquer, cherchez à attirer les voyageurs sur votre site Web en racontant des histoires inspirantes et éducatives sur votre destination et vos expériences.
Vos publications n’ont pas besoin d’être parfaites; un contenu intéressant et attrayant incitera les visiteurs à vouloir en savoir plus sur vos produits et services. Par exemple, un agriculteur peut partager une vidéo sur Facebook, Instagram ou TikTok dans laquelle il explique le processus de culture des pommes. Parallèlement, le propriétaire d’un magasin de fruits de mer local peut écrire un blogue sur la façon dont sa première pêche au homard l’a amené à se lancer dans une carrière de pêcheur.
C’est ce genre d’histoires et de contenus qui créera un engouement pour votre destination et vos entreprises. La clé est de mettre en valeur le lien entre les ingrédients, le lieu, les techniques agricoles et les personnes qui sont à l’origine des expériences culinaires que vous proposez.
Promotion par les agences de voyage en ligne
Les organismes de marketing de destination et les organismes de marketing provincial et territorial, TripAdvisor, Yelp et Expériences AirBnB sont des exemples d’agences de voyage en ligne et de canaux de médias sociaux du tourisme.
Mettre en valeur votre contenu sur ces plateformes vous permettra de connecter directement avec les consommateurs et visiteurs potentiels. N’oubliez pas que les clients écriront des commentaires sur votre entreprise dans ces plateformes. Pour tirer le meilleur parti des plateformes, il est donc essentiel de passer en revue les pages des entreprises de votre destination et de répondre rapidement aux critiques des consommateurs, qu’elles soient positives ou négatives.
Pour gagner du temps, vous pouvez préparer vos messages à l’avance, mais essayez de personnaliser le plus possible chaque commentaire… En effet, vous ne voulez pas avoir l’air d’un robot! Soyez réceptif, spontané et drôle lorsque cela est indiqué, mais surtout respectueux, authentique et compatissant.
Communiquer avec les consommateurs par l’entreprise d’agences de voyage en ligne est l’occasion idéale de mettre en valeur l’ensemble de l’expérience culinaire, pas seulement l’expérience gustative. On a souvent tendance à publier des photos du commerce, du restaurant, de la grange, de paysages pittoresques, et, ce faisant, on oublie souvent que ce qui attire le plus les touristes gourmands, c’est la nourriture et l’ambiance d’une destination.
Concentrez-vous sur ce que vous servez, pas sur votre infrastructure, et n’ayez pas peur de mettre en valeur les ingrédients que vous utilisez et leur origine, surtout s’ils sont locaux.
Astuces sur le positionnement de la marque et la mise en place du récit
Pour finir, nous vous proposons quelques astuces pour vous aider à établir un positionnement de marque fort et à attirer les touristes culinaires grâce au pouvoir de la mise en récit. Vous pouvez télécharger ces astuces à partir de la barre latérale.
Conseil 1 : Renforcez votre présence en ligne à l’aide de photos de haute qualité de vos produits et expériences culinaires;
Conseil 2 : Dans les réseaux sociaux, partagez des mises à jour axées sur l’alimentation et encouragez les clients à en faire autant;
Conseil 3 : Recueillez activement les commentaires des clients sur vos produits et expériences culinaires;
Conseil 4 : Favorisez le partage d’avis positifs sur vos produits et expériences culinaires sur des sites d’évaluation et répondez de manière constructive et appropriée aux commentaires;
Conseil 5 : Assurez-vous de bien connaître les composantes clés du récit culinaire de votre entreprise et destination et partagez ce récit de manière continue;
Conseil 6 : Utilisez divers moyens pour partager votre histoire, en personne et en ligne;
Conseil 7 : Veillez à ce que les visiteurs quittent votre entreprise avec une vision claire de votre histoire culinaire;
Conseil 8 : Faites en sorte que les membres de votre personnel soient des ambassadeurs pour la région et qu’ils fassent la promotion d’autres expériences culinaires de la région auprès des visiteurs.
Remerciements
Merci de votre participation. Nous vous suggérons de consulter les différents webinaires sur le tourisme culinaire disponibles sur la plateforme Enrichir l’expérience canadienne.
Pour plus d’information ou pour toute question, veuillez visiter le site culinarytourismalliance.com.
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Dépasser les attentes
Sommaire
Bienvenue dans le webinaire Dépasser les attentes, du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à établir des partenariats pour assurer la réussite de votre destination. Plus spécifiquement, le webinaire vise à développer les compétences suivantes :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées au tourisme dans votre région.
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire.
- Expliquer aux entreprises et acteurs touristiques l’importance que revêt le tourisme culinaire pour répondre aux besoins des visiteurs.
Vous apprendrez aussi à :
- Utiliser ses connaissances des attentes des visiteurs et des tendances touristiques pour ajouter une valeur ajoutée à ses expériences culinaires
- Reconnaître que le renforcement de la fierté d’appartenance au lieu et la célébration des cultures et des cuisines locales augmente la qualité de l’expérience du visiteur
- Adapter son expérience touristique culinaire en tirant des leçons d’exemples de réussites à travers le monde
- Se servir des récits pour offrir une valeur intangible à l’expérience du visiteur
Transcription
Bienvenue dans le webinaire Dépasser les attentes, du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Programme
Avant de commencer, veuillez noter que tout au long du webinaire, vous trouverez des feuilles de travail et des ressources dans la barre latérale du webinaire.
Nous aimerions aussi prendre cette opportunité pour reconnaître l’incroyable apport des peuples autochtones à l’industrie du tourisme de partout au Canada. Les terres et territoires traditionnels des Premières Nations, des Métis et des Inuits sont le lieu d’expériences culinaires uniques qui améliorent grandement l’expérience touristique dans toutes les destinations canadiennes.
Grâce aux efforts concertés de plusieurs organisations, y compris de l’Association touristique autochtone du Canada et de l’Indigenous Culinary of Associated Nations, l’art culinaire autochtone a gagné en popularité et est devenu un réel moteur du développement du tourisme au Canada.
Enrichir l’expérience canadienne
Le secteur du tourisme est un joueur clé dans l’économie canadienne. Les occasions d’en tirer le meilleur parti ne manquent pas, c’est-à-dire d’étaler aux touristes, tant ceux du Canada que de l’étranger, tout notre savoir-faire en matière d’art culinaire, et d’élargir nos offres de produits et expériences durant la saison hivernale et intermédiaire.
Financé par le gouvernement du Canada, le programme Enrichir l’expérience canadienne a été conçu pour aider les organisations de marketing de destination et les entreprises touristiques à développer des stratégies visant à stimuler le tourisme culinaire, ainsi que le tourisme hivernal et intermédiaire à travers le Canada.
Résultat d’un travail d’équipe, le programme a permis de mener des études approfondies et des discussions sur des questions communes. Le but était de dégager des stratégies pour permettre à l’industrie de continuer de s’épanouir comme pilier de l’économie au Canada.
Dépasser les attentes : Objectifs du webinaire
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à établir des partenariats pour assurer la réussite de votre destination. Plus spécifiquement, le webinaire vise à développer les compétences suivantes :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées au tourisme dans votre région.
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire.
- Expliquer aux entreprises et acteurs touristiques l’importance que revêt le tourisme culinaire pour répondre aux besoins des visiteurs.
Vous apprendrez aussi à :
- Utiliser ses connaissances des attentes des visiteurs et des tendances touristiques pour ajouter une valeur ajoutée à ses expériences culinaires
- Reconnaître que le renforcement de la fierté d’appartenance au lieu et la célébration des cultures et des cuisines locales augmente la qualité de l’expérience du visiteur
- Adapter son expérience touristique culinaire en tirant des leçons d’exemples de réussites à travers le monde
- Se servir des récits pour offrir une valeur intangible à l’expérience du visiteur
Module 1 : Introduction au tourisme culinaire
Avant même de vouloir dépasser les attentes des visiteurs, il importe que votre entreprise ou votre destination comprenne qu’il existe un fossé entre l’industrie de la restauration et celle du tourisme. De la sorte, vous serez mieux positionné pour créer des ponts entre ces deux industries, pour les emmener à la table, pour ainsi ouvrir de nouvelles portes pour le développement d’expériences culinaires attrayantes pour les touristes au Canada.
Convier les industries du tourisme et de la restauration à la même table
Même si les restaurateurs ne se considèrent pas comme des entreprises touristiques, il est essentiel que l’industrie de la restauration soit ouverte et prête à l’idée de répondre aux besoins des touristes. À l’inverse, ce ne sont pas toutes les entreprises touristiques qui accordent de l’importance à l’art culinaire locale et à sa valeur comme produits et services touristiques.
Prenons les musées en exemples. On y vend très souvent de la nourriture, mais cette nourriture n’a bien souvent rien à voir avec le site touristique.
Cette situation est répandue partout dans le monde, pas seulement au Canada. En fait, partout dans le monde, des sites touristiques continuent de proposer des aliments qui correspondent à ce qu’ils croient que les touristes veulent. Selon nos recherches, il existe néanmoins une très forte demande des consommateurs pour des expériences culinaires de haute qualité qui reflètent la destination.
Vous vous demandez peut-être ce que ça donne au juste de convier ces deux industries à la même table pour développer ainsi le tourisme culinaire?
En bref, ça permet d’offrir des expériences à grande valeur et multisensorielles qui sont authentiques et qui sont à l’image de la destination. Ça permet aussi de stimuler la demande touristique et de renforcer les retombées économiques pour votre entreprise ou destination touristique.
Dans le contexte actuel, les deux industries ont tout intérêt à adopter une approche axée sur le tourisme culinaire afin de renforcer leur résilience et la viabilité du tourisme au Canada, notamment en prévision de l’après-COVID.
Maintenant que nous sommes conscients de l’écart qui existe entre ces deux industries, prenons quelques minutes pour définir ce qu’est le tourisme culinaire. On entend par tourisme culinaire toute expérience culinaire qui suppose une interaction avec des aliments et des boissons qui reflètent l’histoire, le patrimoine ou la culture d’un lieu.
Le tourisme gourmand et le tourisme gastronomique sont d’autres façons de désigner le tourisme culinaire. Certaines destinations privilégient néanmoins un terme plutôt qu’un autre, comme « tourisme gastronomique » en Europe.
Peu importe le terme employé, l’important est de nous rappeler que le tourisme culinaire suppose une relation significative entre l’alimentation et le lieu.
La gamme d’activités et d’expériences qui peuvent être associées au tourisme culinaire est infinie. En voici quelques exemples :
- cueillette de pommes dans une ferme ou un verger local
- manger de la tire d’érable pendant une randonnée en hiver
- faire un pique-nique, composé de produits de saison et locaux dans une zone à l’écart ou un site de conservation.
En étant conscients de la portée et de la diversité des expériences associées au tourisme culinaire, vous comprendrez ainsi que les expériences culinaires, c’est bien plus que des aliments et des boissons. En effet, il existe toute une gamme d’expériences culinaires entrelacées, dont vous avez tout intérêt à tenir compte parce qu’elles contribuent à attirer les touristes gourmands dans votre destination.
Pour mieux comprendre, pensez à la manière dont le tourisme rural est mis en valeur lorsqu’il est combiné à une expérience de tourisme culinaire, comme une tournée des vignobles locaux en VR — avec un conducteur désigné, bien entendu!
N’oubliez pas aussi comment le tourisme culinaire peut rehausser les aventures en plein air. Par exemple, songez à une expédition de pêche qui se termine par un pique-nique sur la grève, préparé par un chef local à partir d’ingrédients saisonniers provenant des producteurs alimentaires de la région.
Chaîne de valeur dans le tourisme culinaire
Une vaste gamme d’entreprises touristiques peuvent se servir des produits et des expériences culinaires pour tirer parti de la popularité croissante du tourisme culinaire. C’est ce qui a donné lieu au développement de la chaîne de valeur dans le tourisme culinaire. La chaîne de valeur a été conçue précisément pour accroître l’avantage concurrentiel des destinations et entreprises touristiques.
Étant donné la capacité limitée d’un seul fournisseur de service ou d’un seul site touristique, les entreprises ont avantage à collaborer entre elles pour offrir une valeur ajoutée à la clientèle. En collaborant, les entreprises peuvent compter les unes sur les autres : chacune d’entre elles mise sur ce qu’il fait de mieux, mais l’ensemble gagne ainsi en productivité et en efficacité.
L’expérience des visiteurs est alors enrichie, et ce à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Dans ce contexte, les entreprises et organisations du secteur culinaire de votre destination peuvent former des partenariats stratégiques pour offrir des expériences multisensorielles qui dépassent les attentes des visiteurs.
Par chaîne de valeur, nous entendons donc n’importe quelle entreprise touristique qui propose la découverte d’un lieu ou d’une expérience culinaire, y compris :
- les lieux d’hébergement;
- les attractions touristiques;
- les producteurs de boissons;
- les écoles culinaires;
- les fermiers et marchés fermiers;
- les festivals et événements;
- les maraîchers, les producteurs et les fournisseurs;
- les restaurants;
- les commerces de détail; et
- les voyagistes.
Qui est le touriste gourmand?
À la question « Qui est le touriste gourmand? » nous vient souvent une image commune un peu caricaturale. C’est-à-dire l’image d’une personne attablée dans un restaurant chic, prenant des photos de son repas pour son compte Instagram ou écrivant un billet sur ses expériences culinaires pour un blogue de foodies.
Cette personne est un touriste gourmand, mais ce type de tourisme et de touristes ne représente qu’une toute petite partie du très vaste segment de marché du tourisme culinaire. En effet, le profil des touristes gourmands est très diversifié. Les touristes gourmands voyagent pour vivre des expériences et sont en quête de vrais liens avec les lieux visités.
En somme, le touriste gourmand est un « touriste qui planifie ses voyages, en partie ou en totalité, en raison de son désir de découvrir les saveurs locales ». Il peut s’agir d’une personne qui cherche exclusivement des expériences dînatoires dans de grands restaurants, mais tout aussi bien d’une autre personne qui souhaite découvrir la gastronomie de la rue et les étals du marché. On trouve aussi parmi eux les touristes en milieu rural qui veulent plus particulièrement retourner aux sources de la chaîne alimentaire.
Les expériences culinaires peuvent être la principale motivation d’un voyage, mais tous les voyageurs vivent des expériences culinaires de manière tout à fait spontanée. Autrement dit, souvenez-vous que tous les touristes sont des touristes gourmands, qu’ils se qualifient comme tel ou pas.
Après tout, quel que soit le but du voyage, on doit tous se nourrir. Si nous laissons de côté le stéréotype du touriste gourmand de type « foodie », alors nous découvrons une foule d’occasions pour attirer de nouveaux clients dans les destinations.
Futur du tourisme culinaire
Avant la COVID, le tourisme expérientiel était en plein essor. Selon les études, cette tendance n’est pas prête de disparaître une fois que nous aurons passé à travers de la pandémie.
Nous savons en effet qu’il y a, en ce moment, une demande refoulée de la part des touristes et des consommateurs en ce moment et nous savons que dès qu’ils le pourront, ils partiront à la recherche de contacts humains comme jamais auparavant. Et le tourisme culinaire leur proposera précisément des expériences concrètes et multisensorielles dans des entreprises et sites locaux, qui leur permettront de connecter avec les destinations de manière bien plus réelles.
Comme nous en sommes témoins depuis quelque temps, et notamment dans le contexte de la pandémie, les consommateurs sont de plus en plus conscients du système alimentaire au niveau local. Et les voyageurs au Canada ne font pas exception : ils veulent savoir d’où proviennent les aliments qu’ils consomment.
Les touristes gourmands sont très friands d’expériences concrètes qui leur permettent d’interagir avec les gens et avec l’histoire des lieux qu’ils visitent. Pour eux, c’est une façon de mieux découvrir ces lieux.
À cause de la pandémie, les voyages en voiture seront privilégiés par rapport aux voyages en avion, notamment pour les voyages culinaires. Cela nous donne l’occasion de cibler les voyageurs canadiens qui voyageraient normalement à l’étranger, mais qui cherchent aujourd’hui des destinations plus près de chez eux.
La question de la sécurité est aussi très importante dans la prise de décision relative à la destination, aux dates de voyage, à la raison du voyage et à la façon de voyager pour le loisir. Sachant cela, les entreprises doivent développer des stratégies de communication pour renseigner les voyageurs sur leurs protocoles sanitaires.
En outre, dans le contexte de la COVID, les attraits ou sites en plein air, à l’écart des foules, seront plus attrayants pour les voyageurs. Voilà tout autant de facteurs à prendre en considération dans le développement d’expériences touristiques culinaires au niveau régional.
Module 2 : Tendances et expériences du visiteur
Tendances générales en matière de tourisme
Abordons maintenant quelques tendances importantes au sein des secteurs du tourisme et de la restauration. En fait, en comprenant bien ce que les visiteurs recherchent, nous comprendrons mieux qui ils sont.
Dans cette partie du webinaire, nous vous invitons à penser à ce que ces tendances signifient en matière d’exploitation et à comment elles permettent de dépasser les attentes des visiteurs.
La première tendance générale du tourisme que nous avons identifiée est le voyage dans un but précis. Dans la foulée de la pandémie de la COVID, de nombreuses personnes réévaluent leurs priorités et sont du coup en quête d’expériences et de connexions porteuses de sens. Le « voyage dans un but précis » est une façon d’y arriver.
Les voyages peuvent nous enseigner bien des choses. Pour certains visiteurs, apprendre est une motivation fondamentale du désir de voyager. En fait, acquérir de nouvelles compétences et interagir avec les communautés locales afin de découvrir différentes cultures constitue un principal objectif de voyage de bon nombre de voyageurs.
Les visiteurs n’ont pas à se déplacer très loin pour apprendre quelque chose de nouveau. C’est d’ailleurs un argument de poids dans le contexte de la relance postpandémie. On peut proposer différentes expériences de tourisme culinaire qui s’adressent à la population locale et aux résidents des régions avoisinantes. Cela permet de rétablir le lien entre les locaux et les produits et les expériences de leur coin de pays.
Que ce soit dans le cadre d’un atelier de cuisine, d’une dégustation de bières ou encore d’une cueillette de champignons sauvages, le tourisme culinaire incite les locaux à partager avec fierté les histoires et les récits de chez eux. Le tourisme culinaire présente des occasions qui favorisent l’apprentissage et l’établissement de relations. Lorsque cet apprentissage et cette connexion sont positifs, cela peut donner lieu à de véritables expériences transformatrices et de croissance personnelle pour le visiteur.
Les visites gastronomiques et les ateliers de cuisine font partie des cinq catégories de visites guidées qui connaissent la croissance la plus rapide sur le site Tripadvisor. Ce sont donc des activités par lesquelles les visiteurs assouvissent leur désir voyager dans un but précis.
Les activités qui incluent l’art de la table font maintenant partie des « expériences Airbnb » les plus populaires. Elles représentent près de 30 % des réservations sur la plateforme en 2018. Lorsque vous envisagez le développement d’expériences de tourisme culinaire dans votre destination, réfléchissez à la manière d’enrichir les expériences de manière à offrir des connaissances locales à ceux qui voyagent dans un but précis.
Pour les entreprises, cela signifie de proposer aux visiteurs des expériences qui favorisent l’apprentissage et la croissance personnelle. De plus en plus de voyageurs veulent sentir qu’ils vivent une expérience à la fois authentique et transformatrice, qu’ils en sortiront grandis et qu’ils quitteront la destination avec un sentiment d’avoir connecté avec le lieu et ses habitants. En cultivant des relations avec les visiteurs dans votre entreprise, vous contribuerez à répondre à ces attentes.
La deuxième tendance relève du voyage d’exploration. Voyager vers des destinations insolites pour découvrir des expériences uniques et hors du commun constitue aussi la priorité d’un nombre croissant de voyageurs, notamment plusieurs milléniaux.
Pour ces segments de marché, l’accès à des expériences « VIP », dans lesquelles on peut explorer des endroits peu connus, revêt un attrait indéniable. L’impression de découvrir quelque chose de nouveau plaît aux voyageurs de ce type. Une des étapes clés du développement d’expériences en matière de tourisme culinaire consistera donc à cerner les éléments qui distinguent votre expérience d’autres expériences et qui donnent aux visiteurs l’impression d’avoir découvert quelque chose de nouveau et de passionnant et qu’un lien unique existe entre les expériences vécues et la destination.
La stratégie fédérale du Canada en matière de tourisme met l’accent sur le développement du tourisme dans les destinations rurales et éloignées comme étant l’un des principaux piliers du développement pour la période allant de 2019 à 2021. Cela comprend notamment d’encourager les voyages d’exploration et d’encourager les visiteurs à aller plus loin que les zones urbaines populaires, et ce afin de réduire les effets négatifs du surtourisme.
Le développement d’expériences de tourisme culinaire en milieu rural est un moyen d’étendre les avantages du tourisme au-delà des centres urbains. Les offres qui intègrent de manière cohérente la nourriture et les boissons dans des expériences touristiques qui ne sont généralement pas liées à la gastronomie font également partie de cette catégorie.
Du point de vue des entreprises, cela signifie qu’il faut savoir ce qui rend vos expériences et votre destination uniques. Lorsque vous aurez défini ces éléments, vous devrez tirer parti de ces atouts pour amener le visiteur à réaliser que son expérience chez vous, dans votre entreprise, ne peut être reproduite ailleurs.
Même quelque chose d’aussi banal que l’expérience de manger à un stand de frites sur le bord d’une route peut être transformée en quelque chose de très spécial si on y ajoute une superbe vue et une conversation intéressante avec le propriétaire et les membres du personnel.
La troisième tendance générale en matière de tourisme est l’intendance liée à la destination. Dans les meilleures expériences culinaires, on a pris soin de tenir compte des effets des actions sur la durabilité de l’environnement, l’économie et la communauté dans son ensemble.
L’intégration de cet effort de durabilité dans la gestion et le marketing est un élément clé de la stratégique touristique des destinations. En effet, il existe un lien entre les voyages effectués dans un but précis et la sensibilisation aux questions sociales et environnementales : lors de leurs visites, les visiteurs sensibilisés à ces questions souhaitent avoir un effet positif sur les communautés locales.
Les initiatives en matière de durabilité peuvent prendre de nombreuses formes : elles vont de la priorité accordée aux aliments locaux à la promotion des entreprises locales en passant par le soutien aux initiatives de sécurité alimentaire dans la destination. Les destinations rurales et éloignées ont l’occasion d’éduquer les visiteurs sur les avantages économiques et sociaux associés à la visite de lieux qui cherchent à accroître la fréquentation par opposition à la visite de lieux qui sont envahis par les visiteurs.
Mis devant des options similaires, les options qui proposent une forme de tourisme durable joueront un rôle considérable dans la prise de décision par les touristes modernes. Intéressés et sensibilisés aux questions liées à l’alimentation, les voyageurs sont à la fois conscients des effets de leurs décisions et réfléchis dans leurs décisions, ce qui a un effet sur le choix de la destination et la manière dont ils voyagent. Ils aiment quitter une destination en ayant le sentiment que leur visite et leur argent profiteront à la fois à la communauté locale, aux gens et à l’environnement.
Pour les entreprises, cela signifie de mettre à profit les bonnes pratiques en matière de durabilité pour attirer les visiteurs et de demeurer honnête et transparent au sujet des initiatives de l’entreprise. Mentionnez les gens que votre entreprise emploie, les liens que vous entretenez avec la communauté et la terre, et toute initiative mise en place au profit de la durabilité.
Tendances en matière de tourisme culinaire
Discutons maintenant des tendances en matière de tourisme culinaire. Bien que nous ne connaissions pas encore l’ensemble des incidences de la COVID-19 sur les tendances culinaires, il est probable que certaines tendances se maintiendront, même si d’une manière quelque peu différente.
La première tendance est semblable au voyage dans un but précis, dans la mesure où l’on remarque un intérêt grandissant des consommateurs pour les procédés et l’« éthos » des produits qu’ils achètent et consomment.
Sachant cela, trouvez des façons d’intégrer dans votre expérience des récits sur les procédés et l’origine des produits de votre entreprise. De plus en plus de visiteurs s’attendent à avoir accès à ce genre d’information pour orienter leur décision d’achat. Diffuser des récits, en ligne comme en personne, constitue une bonne façon de transmettre aux visiteurs des informations sur la production.
La deuxième tendance est issue du deuxième rapport sur les tendances alimentaires de l’Université de Guelph dans lequel on annonce l’essor du flexitarisme. En effet, de plus en plus de Canadiens choisissent de consommer moins de viande, et lorsqu’ils en consomment, ils sont plus soucieux de choisir des coupes de meilleure qualité ou des produits d’origine plus éthique.
En tant qu’entreprise, c’est une réalité dont il faut être conscient, surtout si vous cherchez à attirer davantage de visiteurs en provenance des grands centres, où ces comportements ne cessent de gagner en importance. Pour répondre aux attentes, il faut donc avoir plus d’une offre végétarienne ou végétalienne au menu et s’efforcer de répondre à d’autres exigences alimentaires comme offrir des plats sans gluten ou lactose.
Donner accès à des options plus saines et composées principalement de légumes peut faire une grande différence en ce qui a trait à l’expérience. C’est une des rares fois où il peut être judicieux d’éviter de proposer uniquement des « mets locaux traditionnels ». Une offre plus variée rend en effet l’expérience plus accessible à un public plus large.
La tendance suivante concerne les sorties au restaurant, y compris les commandes à emporter.
Des données remontant à 2018 montrent que les Canadiens dépensent une part croissante de leur budget alimentaire à l’extérieur de leur foyer. Les Canadiens dépensent déjà 80 millions de dollars par an dans les restaurants, et les dépenses en restauration augmentent plus rapidement que celles dans les épiceries. De plus, quelque 47 % des Canadiens disent être toujours à l’affût de nouveaux restaurants.
À mesure que les restrictions liées à la pandémie s’assouplissent, nous bénéficierons de plus de données sur la popularité des commandes à emporter par rapport aux repas pris sur place. Quoi qu’il en soit, découvrir la nourriture et les boissons locales est un aspect important de l’expérience surtout pour les gens qui sont en vacances.
Dans un monde branché en permanence sur les réseaux sociaux, il devient particulièrement important pour les destinations de répondre aux attentes des visiteurs en matière de produits, d’hospitalité et de service à la clientèle.
En continu, les utilisateurs créent du contenu sur leurs réseaux sociaux, partageant leurs histoires et leurs expériences (positives ou négatives) avec les entreprises qu’ils visitent durant leurs voyages. Cela signifie que les médias sociaux et l’internet en général permettent aux consommateurs d’accéder à toutes sortes d’informations. Voilà une occasion en or pour les exploitants touristiques, les OMD et les petites entreprises.
Vous avez en effet l’occasion de transformer vos visiteurs en influenceurs et en ambassadeurs. C’est une stratégie efficace pour rejoindre un public plus large, et ce, d’une manière des plus authentique. Parmi les Canadiens qui utilisent leur téléphone intelligent pour trouver de l’inspiration en matière de nourriture ou de boissons, 55 % disent se servir de leur téléphone pour trouver des endroits où manger.
Les médias sociaux sont des outils importants pour beaucoup de voyageurs. Par exemple, ils regarderont des photos de l’expérience vécue par d’autres personnes dans votre entreprise pour décider si l’expérience en vaut la peine.
Tendances en matière de développement du tourisme culinaire dans les destinations rurales et éloignées
Pour différencier de manière évidente les destinations rurales et éloignées par rapport aux grands centres urbains, le développement du tourisme dans les zones rurales et éloignées doit s’appuyer fortement sur les charmes du milieu naturel comme motivation principale.
Dans les destinations rurales et éloignées, la culture constitue un atout secondaire qui permet aux visiteurs d’établir un lien plus étroit avec le lieu. Ainsi, la nourriture et les boissons sont des composantes importantes de l’offre touristique culturelle, particulièrement en matière de tourisme culturel expérientiel.
Pour le développement des expériences dans les destinations rurales et éloignées, une approche courante consiste à établir un lien entre le tourisme culinaire et les autres formes de tourisme. En tissant des liens solides avec la terre, par le biais d’ingrédients et de traditions, le tourisme culinaire devient ainsi un complément naturel aux offres du tourisme de plein air.
Le genre d’expériences de tourisme culinaire que l’on propose dans les destinations rurales et éloignées varie énormément selon la région du globe dans laquelle on se trouve. Les circuits gastronomiques, les séjours à la ferme, les festivals et les visites guidées sont quelques exemples de ce phénomène. À l’heure actuelle, les « expériences Airbnb » n’ont pas encore pris beaucoup de place dans les destinations rurales et éloignées. Cette réalité peut représenter une possibilité concrète pour ceux qui opèrent dans ce secteur.
Cela dit, la plupart de ces destinations mettent déjà à l’avant-scène leurs spécialités gastronomiques, particulièrement celles liées aux produits locaux, au patrimoine, à l’éloignement ou au paysage, notamment les aliments recherchés ou ceux avec une histoire qui s’est construite dans l’isolement.
En ce qui concerne la mise en valeur de l’environnement naturel dans les destinations rurales et éloignées, toute désignation de l’UNESCO ou les AOP (appellations d’origine protégée) constituent un facteur d’attraction de taille.
Pour finir, mentionnons que les problèmes de transport sont courants dans les destinations rurales et éloignées puisque les transports publics sont limités. Cela a une incidence sur les types de visiteurs qui peuvent profiter de la destination. Autrement dit, on attire principalement des voyageurs indépendants et mobiles qui ont accès à un véhicule.
Cependant, ce défi est aussi une occasion pour les destinations qui peuvent trouver des solutions de transport uniques qui rendent la destination accessible à des segments de visiteurs plus larges et qui ajoutent une valeur ajoutée à l’expérience touristique. On pense par exemple à la location de vélos, à de visites guidées en train ou même à de randonnées équestres.
Module 3 : Créer des liens entre l’expérience et le lieu
Comme mentionné précédemment, établir un lien entre l’expérience et le lieu à travers les paysages et les espaces extérieurs est particulièrement important dans les destinations rurales et éloignées. Cela fait partie de la proposition de valeur unique de ces destinations par rapport aux grandes villes et cela contribue à créer des expériences uniques.
Pour vous permettre de mieux comprendre comment le tourisme culinaire et, plus particulièrement, l’établissement de lien entre le visiteur et le lieu, permet de répondre aux attentes des visiteurs et de les dépasser, nous étudierons deux études de cas, la première de la Nouvelle-Écosse et la deuxième de Suède.
Le premier exemple, un repas sur fond marin au parc Burntcoat Head en Nouvelle-Écosse, donne un aperçu d’une expérience qui tire réellement parti du paysage local.
Sur le site Web de Tourism Nova Scotia, on trouve un résumé de l’offre, qui va comme suit :« Vivez l’ultime aventure culinaire sur le site des marées les plus hautes du monde. Savourez les meilleurs plats, bières et vins de Nouvelle-Écosse lors de cette expérience exceptionnelle. Découvrez d’abord les aliments sauvages de la Nouvelle-Écosse, puis participez à un festin de fruits de mer à l’heure du souper, où vous rencontrerez le chef et savourerez des plats et leurs accords bière et vin. Profitez d’une visite guidée du fond de l’océan, puis installez-vous à une table avec vue sur la marée montante pour un repas trois services intimes, suivi d’un feu de camp sur fond marin. »Dans la bande latérale, on vous propose un lien vers une courte vidéo qui décrit cette expérience culinaire.
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Étude de cas : Un pays à savourer, Suède
Le deuxième exemple nous vient de la Suède. Il s’agit de l’expérience d’un « pays à savourer ». On y propose un restaurant gourmet qui invite à l’autonomie (« do it yourself ») en vous faisant d’abord partir à la recherche de votre propre nourriture avant de la cuisiner au cœur de la nature suédoise.
C’est une expérience gastronomique qui s’appuie sur les ingrédients dénichés en pleine nature. Des tables sont disponibles pour réservation à travers la Suède. Afin d’enrichir l’expérience, on offre aux participants la possibilité de réserver des compléments tels que des guides et chefs locaux, une sélection de produits locaux et un décor de table inspirant. Certains emplacements proposent même des moyens de transport tels que le traîneau à chiens ou encore le canoë.
Une trousse de cuisine, comprenant tous les outils nécessaires à la préparation du repas en plein air, est comprise dans la réservation, ainsi qu’un panier d’ingrédients. Les suggestions au menu de cette expérience gastronomique sans pareil axée sur l’autonomie sont élaborées conjointement par quatre des plus grands chefs de la Suède.
Pour un aperçu de cette expérience culinaire développée par Visit Sweden, qui a été vécue par quelques blogueurs, nous vous invitons à regarder les vidéos 2 et 3 en cliquant sur les liens dans la barre latérale.
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Points de réflexion
Après avoir regardé les vidéos et pris connaissance de chaque expérience, il importe de se poser trois questions essentielles. La première est :Quel est le rôle du lieu dans l’expérience?
Parmi les réponses courantes, mentionnons :
- Prendre un repas sur fond marin est une expérience inoubliable de classe mondiale qui est liée au lieu. C’est quelque chose que l’on ne peut pas faire ailleurs dans le monde;
- En Suède, le paysage est le lieu d’origine de la nourriture; il est donc au premier plan tout au long de l’expérience.
- Dans les deux exemples, les invités font partie de l’expérience de cueillette des ingrédients qui sont utilisés dans les repas. Ils bénéficient d’un apprentissage interactif et transformateur.
La question suivante est : Y a-t-il quelque chose en particulier, notamment le lieu, qui contribue à rendre l’expérience spéciale?
Voici quelques réponses courantes à cette question :
- Dans l’exemple du repas sur fond marin, un élément de fébrilité s’ajoute au fait de vivre une expérience au rythme de la marée;
- Les repas servis pendant l’expérience en Suède varient en fonction de l’emplacement de la table réservée par le client;
- Les menus des deux expériences sont créés par des chefs locaux en fonction des produits disponibles dans la région.
Enfin, la dernière question est : Quels autres aspects de l’expérience ajoutent une valeur particulière?
Et quelques réponses courantes sont :
- Les participants prennent littéralement leurs repas au fond de l’océan en Nouvelle-Écosse et mangent des aliments provenant de cet endroit précis;
- Dans le cas de la Suède, les participants ont la possibilité de participer pleinement à l’expérience, de la recherche des ingrédients à la préparation des repas, ou de se détendre pendant que les plats sont préparés par un chef local.
- Les clients savent qu’il ne s’agit pas d’une offre culinaire cinq étoiles classique. Ils comprennent que la météo et les insectes font partie d’une expérience unique de restauration en plein air.
Module 4 : Adapter l’expérience
Points à retenir
Le concept visant à établir un lien entre l’expérience et le lieu est un thème clé qui ressort des études de cas de la Nouvelle-Écosse et de la Suède. Nous allons maintenant passer en revue les principaux points à retenir de ces exemples, ainsi que quelques idées sur la façon dont vous pouvez créer un lien entre votre expérience et votre destination.
Dans les deux études de cas, quatre éléments étaient présents dans les expériences, soit :
- Braquer les projecteurs sur la destination et les aspects locaux de la communauté, tels que le paysage, les ingrédients locaux, les traditions et les personnes;
- Tirer parti de l’ensemble des caractéristiques uniques pour rendre l’expérience difficile à reproduire ailleurs, comme les vastes étendues de forêt, les côtes accidentées ou les traditions culturelles;
- Développer et mettre en vedette les partenariats avec d’autres entreprises. L’exemple de la Nouvelle-Écosse incluait des chefs, des maîtres brasseurs et des vignobles locaux;
- Faire preuve de créativité et sortir des sentiers battus.
Pour amorcer votre réflexion et vous inspirer pour le développement de vos expériences adaptées à votre destination, pensez aux questions suivantes. Notez qu’une feuille de travail est disponible dans la barre latérale. Nous vous encourageons à répondre à ces questions par écrit et à y revenir dans le reste de la présentation.
Qu’est-ce qui rend la communauté ou la région spéciale aux yeux de ses habitants?
- S’agit-il des personnes que vous croisez au quotidien? Des points de vue sur la rivière? Des traditions locales?
Pourquoi choisit-on d’y vivre?
De quoi les habitants sont-ils les plus fiers par rapport à l’endroit où ils vivent?
- La fierté des locaux aide les visiteurs à ressentir un lien plus fort avec la destination et les personnes qui y vivent.
L’entreprise est-elle un ambassadeur pour la région?
- Pouvez-vous faire des recommandations éclairées aux visiteurs à partir de votre expérience personnelle dans la communauté?
Quelles sont les propositions touristiques des autres entreprises de la région?
- Il ne suffit pas de connaître ces offres; encore faut-il les avoir testées par vous-même.
- Par exemple, vous savez qu’il y a une brasserie artisanale à deux pas de votre entreprise, mais avez-vous essayé leur bière? Êtes-vous en mesure d’offrir aux visiteurs des recommandations qui s’appuient sur votre expérience dans cette brasserie?
Quelques sources d’inspiration
Dans la communauté ou la culture, y a-t-il des traditions qui peuvent être partagées avec les visiteurs?
- Une touche locale ou un nouveau contexte peut transformer un élément déjà connu des visiteurs en un élément spécial.
Quelles sont les choses qu’un visiteur ignore de votre communauté si on ne lui en parle pas?
Existe-t-il des choses qui semblent banales a priori aux locaux, mais qui peuvent sembler spéciales pour le visiteur ou qui sortent de l’ordinaire?
- Un petit ruisseau au bout d’une rue peut paraître banal quand on passe devant tous les jours, mais il peut être l’endroit idéal pour un visiteur qui cherche à faire une pause pour manger.
- Comme ces types d’endroits ne sont pas répertoriés dans les guides touristiques, une personne locale doit les recommander aux visiteurs pour qu’ils en connaissent l’existence, ce qui ajoute un élément d’exclusivité à l’expérience.
Rappelez-vous, vos expériences personnelles renforcent vos recommandations. Elles vous permettent également d’adapter vos suggestions aux attentes et besoins particuliers des visiteurs. Vos conseils peuvent transformer un trajet banal dans une destination en une aventure mémorable pour les voyageurs qui se rendent dans votre région.
La première série de questions avait pour but de stimuler votre réflexion. Les questions suivantes concernent les mesures que vous pouvez prendre pour développer des expériences adaptées à votre destination. Inscrivez vos réponses sur la deuxième feuille de travail qui est disponible dans la barre latérale.
Dans le cadre de l’expérience, le visiteur établit-il un lien avec le lieu grâce aux histoires qu’on y raconte?
- Cela peut se faire en personne, sur vos menus, vos tableaux, votre site Web ou vos médias sociaux.
Propose-t-on des aliments locaux et, le cas échéant, les met-on à l’honneur?
- Un approvisionnement en fromage, viande, légumes ou bière artisanale locaux fait partie de la proposition de valeur et mérite d’être mis en valeur;
- Les gens du coin peuvent savoir que certains produits proviennent de la région, mais pas les visiteurs. On doit donc attirer l’attention des visiteurs sur ce fait. Autrement, ils ne sauront pas que les produits qu’ils mangent et boivent sont liés à la destination et aux producteurs locaux.
L’expérience est-elle liée à un patrimoine familial ou régional?
- Si c’est le cas, on doit souligner ce lien. Si ce n’est pas le cas, il faut ajouter des liens personnels ou régionaux à votre expérience par le biais des saveurs que vous proposez, en servant par exemple une recette familiale ou une spécialité locale que l’on ne trouve nulle part ailleurs.
Passage à l’action
A-t-on établi des partenariats avec d’autres entreprises locales?
- Cela peut se faire de différentes manières, notamment par le biais d’événements, d’approvisionnement en ingrédients, de musique, d’art et de produits collaboratifs;
- Pour plus d’informations sur les partenariats avec les entreprises locales, nous vous encourageons à consulter le webinaire Partenariats pour la réussite qui est accessible sur la plateforme Enrichir l’expérience canadienne.
A-t-on intégré des détails locaux significatifs dans le décor?
- On peut utiliser des matériaux d’origine locale, comme un sentier en pierre de rivière, du bois de grange réutilisé ou une couronne de blé.
Propose-t-on une expérience qui séduit autant les locaux que les visiteurs?
- Lorsqu’on prend une expérience locale typique et on la dénature pour l’adapter aux touristes, on élimine l’authenticité de l’offre. Cela réduit son effet sur les visiteurs, ce qui diminue son attrait.
Module 5 : Intégrer une composante culinaire à l’expérience
Parlons maintenant des moyens d’enrichir l’expérience touristique grâce à la nourriture et aux boissons. Dans un premier temps, examinons comment intégrer des composantes culinaires à vos offres.
Pour créer des points de convergence nouveaux et créatifs dans le parcours touristique culinaire, on utilise généralement les trois outils suivants : la découverte de saveurs, les visites et les souvenirs à emporter. Notons que ces outils peuvent aussi être utilisés par des entreprises qu’on ne considère pas habituellement comme des fournisseurs de tourisme culinaire.
Découverte de saveurs
La découverte de saveurs peut consister à offrir un cocktail de bienvenue aux visiteurs à leur arrivée dans votre gîte, à leur servir du chocolat chaud après une randonnée en raquettes ou à offrir un verre de vin à un client si sa table n’est pas prête. Une friandise laissée sur l’oreiller peut facilement devenir une expérience de tourisme culinaire si on choisit d’offrir un petit sac de bonbons fabriqués par une entreprise locale.
Le souci du détail est l’élément le plus important parmi les trois. De prime abord, ce geste peut vous paraître peu important, mais ce genre d’offres peut avoir une incidence énorme sur l’expérience touristique, car il montre que vous vous souciez vraiment des consommateurs.
Visites
Les visites sont une opportunité de créer un lien bien plus concret entre les visiteurs et votre entreprise.
Un exemple est la distillerie Bombay Sapphire dans l’ancien moulin de Laverstoke à Whitchurch, au Royaume-Uni. Elle comporte une serre moderne qui contient des spécimens de tous les végétaux qui entrent traditionnellement dans la composition du gin Bombay. Les personnes participant à la visite de la distillerie ont non seulement l’occasion de découvrir le processus de fabrication du gin, mais aussi de la serre, ce qui ajoute un élément visuel et naturel unique qui donne vie au processus.
Beaucoup de visites à caractère non alimentaires — surtout celles qui durent longtemps — incluent d’une manière ou d’une autre de la nourriture et des boissons. Si votre entreprise offre ce type de visites, pensez à d’autres entreprises avec lesquelles vous pourriez collaborer pour proposer une offre alimentaire liée au lieu.
Dans le cas d’une visite à vélo offrant des sacs de collations, il est plus intéressant de proposer aux participants des produits de boulangerie d’origine locale plutôt qu’une bouteille d’eau et une barre granola et un biscuit préemballés de l’épicerie.
Souvenirs à emporter
Les visiteurs aiment rapporter des objets pour se souvenir de leur expérience ou les offrir en cadeaux à leurs proches. On peut donc, par exemple, annexer à son restaurant, brasserie ou ferme une petite section boutique dans laquelle les clients peuvent se procurer des produits locaux ou représentatifs de votre entreprise.
Un exemple original est le Fairmont Royal York à Toronto qui produit du miel sur le toit de l’hôtel et le sert dans son restaurant. Il a été le premier hôtel de la chaîne à mettre en œuvre cette initiative et désormais plus de 40 Fairmont à travers le monde en font autant.
À leur départ, on propose aux clients des petits pots de miel ou de confiture faite maison à emporter. Et comme les gens ont tendance à conserver les petits bocaux même après en dégusté le contenu, la marque a ainsi une durée de vie plus longue en termes de notoriété.
Module 6 : Valeur intangible et expérience touristique
Discutons maintenant de la valeur intangible et de la façon dont elle cadre dans l’expérience touristique, ce qu’elle y ajoute et en quoi elle peut consister.
La valeur intangible, ce sont des éléments pour lesquels les consommateurs n’ont pas payé. Ce sont les extras qui rehaussent l’expérience — c’est ce quelque chose d’unique qu’on ne peut pas reproduire. Lorsque vous combinez la valeur intangible aux points de convergence du tourisme culinaire que nous avons mentionnés, vos offres deviennent encore plus intéressantes.
En passant en revue les sept exemples de valeur intangible qui suivent, demandez-vous si un ou quelques-uns d’entre eux s’appliquent à vos offres.
- Accueil chaleureux
- Il peut s’agir simplement d’offrir aux visiteurs un cocktail de bienvenue ou un sac cadeau à leur arrivée dans votre entreprise ou attrait.
- Nouvelles rencontres
- Le fait de vous présenter et de prendre le temps d’apprendre le nom d’un visiteur a une incidence majeure sur l’expérience. Un propriétaire de restaurant qui prend le temps de se présenter à un nouveau client laisse une impression durable et fait en sorte que le client se sente important. N’oubliez pas de sensibiliser les membres de votre personnel pour qu’ils en fassent autant.
- Récits inédits
- Veillez à communiquer le plus d’informations personnelles ou régionales que possible, en fonction des intérêts de vos visiteurs, notamment en ce qui concerne la nourriture et les boissons que vous servez.
- Décor à saveur locale
- Il peut s’agir d’intégrer des éléments du paysage naturel à votre entreprise, de rendre hommage au patrimoine agricole de votre région, d’accrocher de vieilles photographies de clients ou de mettre en valeur l’art et les éléments culturels locaux.
- Attention aux détails
- Vous pouvez privilégier les ingrédients et les produits locaux plutôt que les produits importés ou offrir des échantillons gratuits à vos invités.
- Nouvelles connaissances
- Comme nous l’avons vu dans le module des tendances, le désir d’apprendre quelque chose de nouveau est maintenant un puissant incitatif au voyage. Les activités n’ont pas à être aussi complexes qu’un atelier pratique ou la cueillette de nourriture; elles peuvent être aussi simples que de raconter des histoires et de faire des démonstrations rapides pour éduquer les clients.
- Souvenirs mémorables
- En réunissant tous ces éléments et en intégrant une valeur immatérielle à des éléments multisensoriels, vous enrichissez l’expérience touristique et vous offrez aux visiteurs des souvenirs authentiques dont ils se souviennent longtemps après leur retour à la maison.
Remerciements
Merci de votre participation! Nous vous invitons à consulter les autres webinaires sur le tourisme culinaire, accessibles sur la plateforme Enrichir l’expérience canadienne.
Pour toute question ou demande d’information, rendez-vous sur le site culinarytourismalliance.com.
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Cultiver l’agrotourisme pour enrichir les expériences canadiennes
Sommaire
Bienvenue dans le webinaire Cultiver l’agrotourisme du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à développer l’agrotourisme dans votre destination. Cela inclut la capacité à :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées à votre région;
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire;
- Expliquer l’importance que revêt le tourisme culinaire pour les entreprises dont le mandat premier est de répondre aux besoins des visiteurs.
Le webinaire vous apprendra également à :
- Établir un lien entre l’agrotourisme et le tourisme, en expliquant pourquoi le concept ne fait pas l’objet d’une définition universelle;
- Décrire le touriste en milieu agricole et ses caractéristiques, ainsi que les types d’activités associées à l’agrotourisme;
- Défendre l’utilisation de l’agrotourisme comme stratégie de diversification économique pour les communautés agricoles en milieu rural;
- Expliquer les principaux défis et occasions en matière de développement de l’expérience agrotouristique.
Transcription
Bienvenue dans le webinaire Cultiver l’agrotourisme du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Programme
D’abord, sachez que tout au long de ce webinaire, nous vous proposons des liens, dans la barre latérale, vers des références externes et d’autres ressources.
Nous aimerions aussi commencer ce webinaire en reconnaissant l’incroyable apport des peuples autochtones à l’industrie du tourisme de partout au Canada. Les terres et territoires traditionnels des Premières Nations, des Métis et des Inuits sont le lieu d’expériences culinaires uniques qui améliorent grandement l’expérience touristique dans toutes les destinations canadiennes.
Grâce aux efforts concertés de plusieurs organisations, y compris de l’Association touristique autochtone du Canada, l’Indigenous Culinary of Associated Nations, des organisations de l’industrie touristique au niveau provincial et territorial, ainsi que des entreprises touristiques autochtones, l’art culinaire autochtone a gagné en popularité et est devenu un réel moteur du développement du tourisme au Canada.
Enrichir l’expérience canadienne
Le secteur du tourisme est un joueur clé dans l’économie canadienne. Les occasions d’en tirer le meilleur parti ne manquent pas, c’est-à-dire d’étaler aux touristes, tant ceux du Canada que de l’étranger, tout notre savoir-faire en matière d’art culinaire, et d’élargir nos offres de produits et expériences durant la saison hivernale et intermédiaire.
Financé par le gouvernement du Canada, le programme Enrichir l’expérience canadienne a été conçu pour aider les organisations de marketing de destination et les entreprises touristiques à développer des stratégies visant à stimuler le tourisme culinaire, ainsi que le tourisme hivernal et intermédiaire à travers le Canada.
Résultat d’un travail d’équipe, le programme a permis de mener des études approfondies et des discussions sur des questions communes. Le but était de dégager des stratégies pour permettre à l’industrie de continuer de s’épanouir comme pilier de l’économie au Canada.
Objectifs du webinaire
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à développer l’agrotourisme dans votre destination. Cela inclut la capacité à :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées à votre région;
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire;
- Expliquer l’importance que revêt le tourisme culinaire pour les entreprises dont le mandat premier est de répondre aux besoins des visiteurs.
Le webinaire vous apprendra également à :
- Établir un lien entre l’agrotourisme et le tourisme, en expliquant pourquoi le concept ne fait pas l’objet d’une définition universelle;
- Décrire le touriste en milieu agricole et ses caractéristiques, ainsi que les types d’activités associées à l’agrotourisme;
- Défendre l’utilisation de l’agrotourisme comme stratégie de diversification économique pour les communautés agricoles en milieu rural;
- Expliquer les principaux défis et occasions en matière de développement de l’expérience agrotouristique.
Module 1 : Introduction au tourisme culinaire
Avant de chercher à développer l’agrotourisme dans votre destination, il importe d’abord que vous soyez conscient du fossé qui existe entre les industries du tourisme et de la restauration. De la sorte, vous serez mieux positionné pour créer des ponts entre ces deux industries, pour les emmener à la table, pour ainsi ouvrir de nouvelles portes pour le développement d’expériences culinaires attrayantes pour les touristes au Canada.
Convier les industries du tourisme et de la restauration à la même table
Même si les restaurateurs ne se considèrent pas comme des entreprises touristiques, il est essentiel que l’industrie de la restauration soit ouverte et prête à l’idée de répondre aux besoins des touristes. À l’inverse, ce ne sont pas toutes les entreprises touristiques qui accordent de l’importance à l’art culinaire locale et à sa valeur comme produits et services touristiques.
Par conséquent, plusieurs attraits touristiques tels que les musées vendent fréquemment de la nourriture qui n’a aucun lien avec le lieu dans lequel ils opèrent.
Cette situation est répandue partout dans le monde, pas seulement au Canada. En fait, partout dans le monde, des sites touristiques continuent de proposer des aliments qui correspondent à ce qu’ils croient que les touristes veulent. Selon nos recherches, il existe néanmoins une très forte demande des consommateurs pour des expériences culinaires de haute qualité qui reflètent la destination.
Vous vous demandez peut-être ce que ça donne au juste de convier ces deux industries à la même table pour développer ainsi le tourisme culinaire?
En bref, ça permet d’offrir des expériences à grande valeur et multisensorielles qui sont authentiques et qui sont à l’image de la destination. Ça permet aussi de stimuler la demande touristique et de renforcer les retombées économiques pour votre entreprise ou destination touristique.
Dans le contexte actuel, les deux industries ont tout intérêt à adopter une approche axée sur le tourisme culinaire afin de renforcer leur résilience et la viabilité du tourisme au Canada, notamment en prévision de l’après-COVID.
Maintenant que nous sommes conscients de l’écart qui existe entre ces deux industries, prenons quelques minutes pour définir ce qu’est le tourisme culinaire. On entend par tourisme culinaire toute expérience culinaire qui suppose une interaction avec des aliments et des boissons qui reflètent l’histoire, le patrimoine ou la culture d’un lieu.
Le tourisme gourmand et le tourisme gastronomique sont d’autres façons de désigner le tourisme culinaire. Certaines destinations privilégient néanmoins un terme plutôt qu’un autre, comme « tourisme gastronomique » en Europe.
Peu importe le terme employé, l’important est de nous rappeler que le tourisme culinaire suppose une relation significative entre l’alimentation et le lieu.
La gamme d’activités et d’expériences qui peuvent être associées au tourisme culinaire est infinie. En voici quelques exemples :
- cueillette de pommes dans une ferme ou un verger local
- manger de la tire d’érable pendant une randonnée en hiver
- faire un pique-nique, composé de produits de saison et locaux dans une zone à l’écart ou un site de conservation.
En étant conscients de la portée et de la diversité des expériences associées au tourisme culinaire, vous comprendrez ainsi que les expériences culinaires, c’est bien plus que des aliments et des boissons. En effet, il existe toute une gamme d’expériences culinaires entrelacées, dont vous avez tout intérêt à tenir compte parce qu’elles contribuent à attirer les touristes gourmands dans votre destination.
Pour mieux comprendre, pensez à la manière dont le tourisme rural est mis en valeur lorsqu’il est combiné à une expérience de tourisme culinaire, comme une tournée des vignobles locaux en VR — avec un conducteur désigné, bien entendu!
N’oubliez pas comment le tourisme culinaire peut rehausser les aventures en plein air. Par exemple, songez à une expédition de pêche qui se termine par un pique-nique sur la grève, préparé par un chef local à partir d’ingrédients saisonniers provenant des producteurs alimentaires de la région.
Chaîne de valeur dans le tourisme culinaire
Une vaste gamme d’entreprises touristiques peuvent se servir des produits et des expériences culinaires pour tirer parti de la popularité croissante du tourisme culinaire. C’est ce qui a donné lieu au développement de la chaîne de valeur dans le tourisme culinaire. La chaîne de valeur a été conçue précisément pour accroître l’avantage concurrentiel des destinations et entreprises touristiques.
Étant donné la capacité limitée d’un seul fournisseur de service ou d’un seul site touristique, les entreprises ont avantage à collaborer entre elles pour offrir une valeur ajoutée à la clientèle. En collaborant, les entreprises peuvent compter les unes sur les autres : chacune d’entre elles mise sur ce qu’elle fait de mieux, mais l’ensemble gagne ainsi en productivité et en efficacité.
L’expérience des visiteurs est alors enrichie, et ce à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Dans ce contexte, les entreprises et organisations du secteur culinaire de votre destination peuvent former des partenariats stratégiques pour offrir des expériences multisensorielles qui dépassent les attentes des visiteurs.
Par chaîne de valeur, nous entendons donc n’importe quelle entreprise touristique qui propose la découverte d’un lieu ou d’une expérience culinaire, y compris :
- les lieux d’hébergement;
- les attractions touristiques;
- les producteurs de boissons;
- les écoles culinaires;
- les fermiers et marchés fermiers;
- les festivals et événements;
- les maraîchers, les producteurs et les fournisseurs;
- les restaurants;
- les commerces de détail; et
- les voyagistes.
Qui est le touriste gourmand?
À la question « Qui est le touriste gourmand? » nous vient souvent une image commune un peu caricaturale. C’est-à-dire l’image d’une personne attablée dans un restaurant chic, prenant des photos de son repas pour son compte Instagram ou écrivant un billet sur ses expériences culinaires pour un blogue de foodies.
Cette personne est un touriste gourmand, mais ce type de tourisme et de touristes ne représente qu’une toute petite partie du très vaste segment de marché du tourisme culinaire. En effet, le profil des touristes gourmands est très diversifié. Les touristes gourmands voyagent pour vivre des expériences et sont en quête de vrais liens avec les lieux visités.
En somme, le touriste gourmand est un « touriste qui planifie ses voyages, en partie ou en totalité, en raison de son désir de découvrir les saveurs locales ». Il peut s’agir d’une personne qui cherche exclusivement des expériences dînatoires dans de grands restaurants, mais tout aussi bien d’une autre personne qui souhaite découvrir la gastronomie de la rue et les étals du marché. On trouve aussi parmi eux les touristes en milieu rural qui veulent plus particulièrement retourner aux sources de la chaîne alimentaire.
Les expériences culinaires peuvent être la principale motivation d’un voyage, mais tous les voyageurs vivent des expériences culinaires de manière tout à fait spontanée. Autrement dit, souvenez-vous que tous les touristes sont des touristes gourmands, qu’ils se qualifient comme tel ou pas.
Après tout, quel que soit le but du voyage, on doit tous se nourrir. Si nous laissons de côté le stéréotype du touriste gourmand de type « foodie », alors nous découvrons une foule d’occasions pour attirer de nouveaux clients dans les destinations.
Futur du tourisme
Avant la COVID, le tourisme expérientiel était en plein essor. Selon les études, cette tendance n’est pas prête de disparaître une fois que nous aurons passé à travers de la pandémie.
Nous savons en effet qu’il y a, en ce moment, une demande refoulée de la part des touristes et des consommateurs et nous savons que dès qu’ils le pourront, ils partiront à la recherche de contacts humains comme jamais auparavant. Et le tourisme culinaire leur proposera précisément des expériences concrètes et multisensorielles dans des entreprises et sites locaux, qui leur permettront de connecter avec les destinations de manière bien plus réelles.
Comme nous en sommes témoins depuis quelque temps, et notamment dans le contexte de la pandémie, les consommateurs sont de plus en plus conscients du système alimentaire au niveau local. Et les voyageurs au Canada ne font pas exception : ils veulent savoir d’où proviennent les aliments qu’ils consomment.
Les touristes gourmands sont très friands d’expériences concrètes qui leur permettent d’interagir avec les gens et avec l’histoire des lieux qu’ils visitent. Pour eux, c’est une façon de mieux découvrir ces lieux.
À cause de la pandémie, les voyages en voiture seront privilégiés par rapport aux voyages en avion, notamment pour les voyages culinaires. Cela nous donne l’occasion de cibler les voyageurs canadiens qui voyageraient normalement à l’étranger, mais qui cherchent aujourd’hui des destinations plus près de chez eux.
La question de la sécurité est aussi très importante dans la prise de décision relative à la destination, aux dates de voyage, à la raison du voyage et à la façon de voyager pour le loisir. Sachant cela, les entreprises doivent développer des stratégies de communication pour renseigner les voyageurs sur leurs protocoles sanitaires.
En outre, dans le contexte de la COVID, les attraits ou sites en plein air, à l’écart des foules, seront plus attrayants pour les voyageurs. Voilà tout autant de facteurs à prendre en considération dans le développement d’expériences touristiques culinaires au niveau régional.
Module 2 : Agrotourisme, une forme de tourisme culinaire
Avantages de l’agrotourisme
De manière générale, l’agrotourisme connaît une croissance constante au sein du tourisme culinaire. Ce faisant, les entreprises agricoles ou de production contribuent de manière toujours plus importante au secteur du tourisme.
L’agrotourisme permet également de diversifier le bassin de parties prenantes avec lesquelles les destinations peuvent collaborer pour créer des expériences enrichissantes pour les visiteurs. En tant qu’outil pour le développement économique rural, l’agrotourisme contribue également à stimuler l’utilisation diversifiée des terres, en aidant les communautés rurales à :
- Combattre l’exode rural tout en préservant le patrimoine culturel;
- S’éloigner de la production de matières premières ou diversifier la production;
- Promouvoir l’innovation, la régénération et la résilience au niveau local.
Des sources de revenus plus diversifiées pour les entreprises de production stimuleront à leur tour l’emploi, permettront de faire connaître les producteurs alimentaires au public et créeront une demande pour les produits cultivés, élevés et récoltés localement.
L’agrotourisme favorise un contact privilégié et direct entre les résidents, les visiteurs et les producteurs. Dans ce contexte, les producteurs peuvent raconter leur histoire personnelle tout en vendant directement leurs produits aux consommateurs. Cela permet également de faire connaître les produits agricoles locaux aux visiteurs qui seront susceptibles d’en faire la demande dans leurs commerces locaux, une fois de retour chez eux.
En offrant aux consommateurs la possibilité d’interagir directement avec les producteurs alimentaires des destinations, l’agrotourisme propose une expérience immersive ce qui correspond exactement à ce que recherchent les voyageurs d’aujourd’hui. Les fermiers sont les artisans des lieux d’ici et les expériences touristiques axées sur l’agriculture ou les expériences agrotouristiques sont les manifestations des cultures locales et de ces lieux à l’état pur.
Comparaison entre l’agrotourisme et le tourisme culinaire
L’agrotourisme et le tourisme culinaire ont des ressemblances, mais ce ne sont pas tout à fait des synonymes.
Un produit de tourisme culinaire se compose de toute une gamme d’expériences gustatives que l’on propose aux résidents et visiteurs. En revanche, les produits et les expériences agrotouristiques n’intègrent pas toujours des éléments gustatifs.
Cela dit, beaucoup d’expériences touristiques relèvent du tourisme culinaire comme de l’agrotourisme. En effet, elles comportent des aspects des deux types de tourisme. Pensons par exemple, à des emplettes faites dans un marché fermier ou la visite guidée d’une ferme.
Il faut surtout se rappeler que la réussite des stratégies en matière de tourisme culinaire et d’agrotourisme se mesure à la façon unique d’exprimer la culture culinaire dans les entreprises et les communautés locales. Autrement dit, les histoires qu’on y raconte, le patrimoine et la culture qui se cachent derrière la nourriture d’une destination jouent un rôle essentiel.
Le développement conjoint de l’agrotourisme et du tourisme culinaire est un excellent moyen pour optimiser les retombées économiques en misant sur le capital diversifié des deux types de tourisme et leurs atouts touristiques respectifs. Cela est d’autant plus vrai dans les communautés rurales.
En raison de la spécificité des activités, des paysages et de la production agricole, l’agrotourisme varie d’une région à l’autre du monde. L’objectif reste néanmoins le même, quel que soit le contexte : les expériences d’agrotourisme visent toujours à rapprocher les secteurs du tourisme et de la production agricole.
Nous avons établi que l’agrotourisme présente une occasion de diversification économique pour les fermes, mais rappelons que l’agrotourisme ne peut pas exister sans un lien direct ou indirect avec le secteur de la production. Si de tels liens n’existent pas dans votre destination, les bâtir doit devenir une priorité pour vous.
Puisque la définition de l’agrotourisme n’est pas homogène, il est également important de bien identifier les expériences de votre destination qui en relèvent, ainsi que les entreprises, les parties prenantes et les marchés de visiteurs.
1re conférence mondiale sur l’agrotourisme
En 2018, des chercheurs et des exploitants réunis à Bolzano, en Italie, pour la 1re conférence mondiale sur l’agrotourisme ont discuté des différentes définitions de l’agritourisme à travers le monde et ont débattu de l’existence d’une définition universelle.
Menée sur plusieurs jours, la conférence a montré que l’agrotourisme se distingue par une expérience authentique de vacances à la ferme. Cela sous-entend que l’expérience se passe dans une ferme et qu’elle implique une activité complémentaire et durable pratiquée par des familles travaillant principalement dans l’agriculture. Dans le cadre de ce congrès, on a également constaté que l’agrotourisme peut :
- Être bénéfique pour les fermes familiales en région rurale ou en banlieue;
- Créer des avantages multiples pour le développement durable et local;
- Être un instrument efficace pour renforcer la vitalité des milieux ruraux.
Dans ce contexte, l’accent est mis sur la ferme, qu’elle soit en exploitation ou non. Or, dans une perspective plus large, on peut aussi considérer que l’agrotourisme s’appuie fortement sur son environnement et que par conséquent il existe plusieurs formes d’agrotourisme qui ont lieu ailleurs qu’à la ferme.
Le contexte local et régional est un facteur important dans la définition de l’agrotourisme et la détermination de ce qui le rend authentique au niveau local. La notion d’agrotourisme doit donc reposer sur les atouts agricoles et touristiques de vos destinations.
Une approche de développement de l’agrotourisme qui est axée sur le paysage mettra en valeur les cultures et les atouts régionaux, soit des aspects qui ne font peut-être pas partie des activités de la ferme à proprement parler. Pensons entre autres à des pratiques autochtones de gestion des terres, de production alimentaire et de récolte.
Module 3 : Composantes et activités de l’agrotourisme
Personnes, places et processus
Même si le terme « agrotourisme » fait l’objet de différentes définitions, les expériences d’agrotourisme réussies sont presque toujours celles qui réunissent des personnes, des places et des processus et qui mettent en valeur les histoires, les cultures et les connaissances à l’origine des aliments et des boissons.
Les 3 P ne servent pas qu’à établir un lien entre l’expérience d’un visiteur et un produit ou un moment. En proposant des expériences qui comportent les 3 P, vous permettrez aux visiteurs de mieux comprendre les histoires, les cultures et le savoir-faire de votre destination. Le résultat est une expérience touristique de bien meilleure qualité.
Comme vous le savez maintenant, il n’existe pas de consensus mondial autour de la définition de l’agrotourisme, principalement parce que l’agrotourisme dépend largement du contexte régional. Ainsi, chaque destination devra trouver sa propre approche de mise en œuvre d’expériences agrotouristiques.
Rappelez-vous surtout de faire preuve d’authenticité; de miser sur ce qui rend votre destination unique et sur la manière dont on y crée des liens avec les voyageurs.
Pour développer des activités d’agrotourisme efficaces, il est important d’être authentique et de mettre en valeur les personnes, les places et les processus qui rendent vos expériences uniques. Mais qu’est-ce qui caractérise une bonne activité d’agrotourisme au juste?
- Ce sont les moments privilégiés pour la photographie;
- Ce sont les récits passionnants sur la région, les artisans et les événements marquants;
- Ce sont les liens avec la nature;
- Ce sont les possibilités d’apprendre ou de rencontrer des maraîchers et des producteurs;
- Ce sont les souvenirs uniques que l’on peut rapporter chez soi.
Pour vous aider, nous allons vous présenter quelques exemples d’activités d’agrotourisme réussies et souligner leur portée et diversité. Ce faisant, portez une attention particulière à ce qui suit :
- La région et le contexte;
- Le cadre, c’est-à-dire que l’agritourisme peut se dérouler dans une ferme, où les visiteurs participent à un processus spécifique et en retirent des connaissances, mais tant autant dans des environnements agricoles hors exploitation, comme un musée agricole ou un marché fermier;
- Le rôle et le lien entre les visiteurs et les acteurs de l’agrotourisme, soit les agriculteurs, les maraîchers et les producteurs.
Exemples d’activités qui relèvent de l’agrotourisme
Dans le premier exemple, les voyageurs peuvent participer à une démonstration de production alimentaire.
L’entreprise Gunn’s Hill Artisanal Cheese dans le comté d’Oxford en Ontario utilise cette approche. On y anime des ateliers de fabrication du fromage. Les visiteurs peuvent ainsi se mettre dans la peau d’un artisan fromager local le temps de découvrir le processus de fabrication et de nouer des liens avec des passionnés de fromage.
Composantes et activités de l’agrotourisme
La pêche aux palourdes à l’Anse-des-Belliveau en Nouvelle-Écosse est un autre exemple d’agrotourisme immersif. Là-bas, les visiteurs ont la possibilité d’apprendre un talent particulier, la pêche à la palourde, qui se conclut par une activité de dégustation de palourdes, ce qui rehausse encore plus l’expérience des visiteurs.
Cette activité ne fait pas que mettre en valeur un lieu incontournable de la destination — la plage — elle met aussi en vedette le patrimoine et les traditions de la région.
Le restaurant Glenrosa, situé dans une ferme, à Victoria en Colombie-Britannique offre une expérience culinaire unique de type de la ferme à l’assiette. Même si cet exemple ne met pas autant l’accent sur l’apprentissage des processus, il aide les voyageurs à comprendre d’où viennent les aliments et comment ils sont produits.
Cette expérience est surtout axée sur le produit, mais les menus saisonniers, l’histoire de la ferme et le rôle qu’elle joue dans la destination contribuent à mettre en valeur les places, les personnes et les processus.
L’autocueillette de petits fruits à la ferme est une autre expérience en milieu agricole. Aux Jardins du Centre à Charlevoix au Québec, l’autocueillette de framboises est très populaire auprès des citadins. Elle leur donne une raison de sortir de la ville et de faire une excursion d’une journée dans une destination rurale.
Ce genre d’activité incite les visiteurs de destination urbaine à explorer les petites communautés avoisinantes et à interagir directement avec les producteurs locaux et leurs aliments. Des activités comme la cueillette de petits fruits ou de pommes peuvent également être prolongées hors site avec des ateliers de transformation comme la confection de confitures ou de conserves.
Il y a aussi des expériences agrotouristiques dans des fermes non exploitées, comme la visite d’un musée agricole ou d’un site patrimonial. Par exemple, le Melfort & District Museum en Saskatchewan propose aux visiteurs de découvrir les processus agricoles d’antan, tout en mettant en lumière le patrimoine et les traditions de la région. La visite de ce musée permet également aux voyageurs de se rapprocher des gens d’hier et d’aujourd’hui qui ont contribué à façonner le paysage de la région de Melfort.
Le dernier exemple d’activité de l’agrotourisme est la récolte de plantes comestibles à Turner Valley en Alberta. L’entreprise Full Circle Tours offre une randonnée guidée en forêt durant laquelle les participants se familiarisent avec les différents types de plantes que l’on peut manger. Il y a un lien entre le plein air, la nature et l’agrotourisme, ce qui permet aux voyageurs de vivre une expérience unique et d’acquérir un savoir-faire précieux.
Les circuits de récolte peuvent aider les visiteurs à voir le monde qui les entoure sous un angle nouveau. Et, comme la cueillette de petits fruits, ces expériences peuvent également se poursuivre avec des activités hors site comme des classes virtuelles et des ateliers. Enfin, ce type d’agrotourisme souligne le lien authentique entre la terre et la nourriture et fait connaître les entreprises locales et les membres de la communauté à l’origine de ce lien.
Pratiques courantes en matière d’agrotourisme
Vous avez pu le constater : chaque exemple offre la possibilité aux visiteurs de participer à différentes activités d’agrotourisme qui impliquait d’apprendre, de goûter, d’interagir, de créer et d’observer. De plus, toutes les expériences ont été élaborées en fonction du paysage, de l’histoire et de la culture de la destination.
Les expériences d’agrotourisme dépendront aussi des personnes qui en sont responsables, de l’endroit où elles ont lieu et de ce qui peut être partagé.
Autrement dit, une destination qui a un riche patrimoine et une histoire de la pêche n’a pas nécessairement le paysage ou les entreprises nécessaires pour proposer des expériences d’autocueillette. Elle sera néanmoins tout indiquée pour des musées maritimes, des excursions en bateau et d’autres expériences culinaires qui mettent en valeur les peuples, les lieux et les processus uniques des communautés de pêcheurs canadiens.
Module 4 : Touriste en milieu agricole
Qui est le touriste en milieu agricole?
L’un des objectifs de ce webinaire est de vous aider à mieux comprendre le marché de l’agrotourisme et les consommateurs les plus susceptibles de s’intéresser aux expériences et activités agrotouristiques. Ce faisant, vous comprendrez toute la valeur de l’agrotourisme en tant qu’agent de développement économique et de diversification des revenus dans votre destination.
Commençons par définir le touriste en milieu agricole.
En règle générale, les touristes en milieu agricole sont des voyageurs nationaux qui proviennent des zones urbaines à proximité de la destination agrotouristique. Ils sont friands d’expériences et de vacances enrichissantes qui supposent une part de culture, de nature, de plein air et de découverte.
Ces consommateurs sont également en phase avec la tendance actuelle pour les expériences touristiques authentiques et respectueuses de l’environnement. Ils ont un désir grandissant de sortir en plein air et de découvrir de nouvelles activités de loisirs à la campagne.
C’est d’autant plus vrai depuis la pandémie de COVID-19 et avec les restrictions relatives aux voyages nationaux et internationaux : les résidents urbains souhaitent maintenant explorer les milieux ruraux près de chez eux. Cela ouvre la porte à la mise sur pied de forfaits pour de petites escapades de proximité, dans des espaces de plein air moins achalandés.
Plus particulièrement, les touristes en milieu agricole sont des consommateurs soucieux de l’environnement. Ils ont une quarantaine d’années et ont une petite famille. Leur revenu se situe généralement autour de la moyenne nationale et ce sont majoritairement des voyageurs canadiens qui voyagent de manière indépendante plutôt que dans un groupe.
Dans l’ensemble, ils veulent connecter avec les agriculteurs, les producteurs, les cueilleurs et les maraîchers pour mieux comprendre l’origine des aliments qu’ils consomment. Cela peut se faire dans le cadre d’activités agricoles, de la visite d’attraits en plein air ou de repas ou on établit un lien direct avec le paysage et les pratiques culturelles de la destination.
D’où vient le touriste en milieu agricole?
Nous venons de dire que les touristes en milieu agricole sont majoritairement des citadins qui vivent à proximité des destinations agricoles rurales. Autrement dit, nous pouvons considérer que les touristes de proximité et les voyageurs nationaux sont les principaux segments de marché du tourisme agricole. Contrairement aux visiteurs étrangers, les Canadiens vont consacrer une plus grande partie de leur budget de voyage à la restauration plutôt qu’à l’hébergement.
De plus, même si les entreprises et les destinations s’efforcent toujours de gérer les effets de la crise et de s’en remettre, les indicateurs nationaux du tourisme indiquent que le marché intérieur du Canada continuera à être le principal moteur de l’économie touristique.
Selon Destination Canada, la demande touristique intérieure représentait 64 milliards de dollars en 2019. C’est plus de la moitié des 82,2 milliards de dollars générés par les activités touristiques à travers le Canada. Ces chiffres soulignent les possibilités offertes par l’élaboration d’expériences agrotouristiques partout au Canada.
Que recherche le touriste en milieu agricole?
Le touriste en milieu agricole est généralement en quête d’expériences authentiques et d’occasions d’interagir avec les traditions locales et l’hospitalité rurale. De nature curieuse, il souhaite explorer les attraits de la région dans le cadre d’expériences enrichissantes liées à la culture, à la nature et au plein air.
Le touriste en milieu agricole apprécie les expériences, telles qu’une activité de restauration à la ferme, et tout ce qui lui permet de nouer des liens plus solides avec sa famille et ses amis dans le cadre d’expériences avec la nourriture et l’environnement.
Module 5 : Développement de l’agrotourisme
Étude de cas : Tyrol du Sud, Italie
Nous avons maintenant un aperçu du touriste en milieu agricole et du genre d’activités qu’il recherche. Il est maintenant temps d’examiner une étude de cas qui montre la relation entre les expériences réussies et les organismes de marketing de destination.
Cette étude de cas vous aidera entre autres à cerner les principaux enjeux et occasions du développement de l’agrotourisme dans le contexte de la diversification de l’économie.
Le Tyrol du Sud est une région du nord de l’Italie, à la frontière avec l’Autriche, qui est connue pour son hébergement agriturismo, son riche patrimoine agricole et ses paysages spectaculaires dans le massif des Dolomites.
Dans ce cas, l’hébergement fait partie intégrante de l’agrotourisme, ce qui est habituellement perçu comme un frein aux activités d’agrotourisme dans les contextes régionaux.
Dans ce cas-là, on a néanmoins établi un programme, le programme Red Rooster, qui régit les exigences d’adhésion des fournisseurs agrotouristiques, la tarification et l’adhésion au niveau régional. Établie en 1997, cette certification a permis au Tyrol du Sud de se doter de sa propre définition de l’agrotourisme, et ce pour le bénéfice des exploitants et des visiteurs.
L’hébergement étant un élément essentiel de l’agrotourisme dans le Tyrol du Sud, les activités qui relèvent de l’agrotourisme sont définies et supervisées par le programme Red Rooster.
Comme mentionné précédemment, le programme régit la qualité, la tarification et l’adhésion des fournisseurs agrotouristiques dans la région. Le site Web du programme, le RedRooster.it, est le portail unique pour la planification du tourisme en milieu agricole dans le Tyrol du Sud, dans lequel figurent les membres certifiés seulement.
Pour qu’une exploitation agricole devienne une ferme Red Rooster désignée, plus de 30 % des matières premières utilisées dans les plats traditionnels proposés aux visiteurs doivent provenir de la ferme elle-même. Tout autre ingrédient doit provenir de la région environnante.
En 2020, seulement 41 fermes de la région remplissaient toutes les critères de certification. Sur le site, on répertorie aussi des fermes avec des maisons de vacances, de nouvelles fermes sans la classification, des appartements de vacances et des fermes artisanales.
En plus de l’utilisation d’ingrédients locaux, les critères du programme Red Rooster mesurent la qualité et l’authenticité des séjours en ferme de vacances, soit :
- L’hospitalité;
- Les produits frais de la ferme;
- L’aperçu de la vie à la ferme;
- L’expérience réelle de retour à la terre.
Le programme Red Rooster vise à « mettre les gens en contact avec le monde agricole du Tyrol du Sud », c’est-à-dire à relier les touristes en milieu agricole aux expériences d’agrotourisme dans la région. Parallèlement, le programme définit ce qu’est l’agrotourisme et les critères auxquels doivent adhérer les entreprises et les exploitants de la destination pour se qualifier d’agrotouristiques. En ce sens, le programme agit comme une ressource voyage pour les consommateurs qui souhaitent visiter la région.
Les consommateurs peuvent l’utiliser pour trouver des expériences dans des fermes de vacances et des activités à faire en famille, et même réserver un hébergement.
Le site comprend également une carte interactive avec les attraits, comme les fermes de vacances, les sites de randonnée et les activités hivernales. Cette carte régionale aide les voyageurs à planifier leurs vacances et à élaborer des circuits personnalisés d’agrotourisme.
Pour consulter le site Web de Red Rooster, cliquez sur le lien dans la barre latérale.
Le programme Red Rooster est un moyen très organisé d’établir des normes et de contrôler le développement de l’agrotourisme. Il contribue à assurer la qualité des expériences et à offrir aux visiteurs un canal unique pour réserver leurs vacances et planifier leurs activités touristiques, et ce, sous une marque claire et complète qui met en valeur la diversité régionale.
Le programme regroupe un grand nombre d’exploitants, d’entreprises et de parties prenantes du tourisme au niveau régional qui collaborent autour d’une vision commune de l’agrotourisme. Cela dit, un des enjeux de ce programme est la coordination de partenariats entre les différents acteurs, soit les exploitations agricoles eux-mêmes, ainsi que les administrations municipales, les opérateurs touristiques ou les décideurs politiques.
Bien entendu, le principal avantage de cette démarche est qu’on a créé une marque, une image et une voix fortes pour la destination, qui contribue au rayonnement de la région bien au-delà des régions avoisinantes.
Besoins liés au développement
Élaborée dans le cadre d’une recherche intitulée Growing an Agrotourism Business and Destination menée dans le Colorado, cette carte visuelle montre les besoins en matière de développement de l’agrotourisme.
Les trois éléments – communauté, demande agrotouristique et contexte agricole – sont liés au sein d’un contexte régional et sont influencés par :
- Le cadre naturel, comme les parcs provinciaux et la faune;
- Les attraits pittoresques, comme les routes panoramiques et les expériences en plein air;
- La proximité des destinations rurales par rapport aux zones urbaines;
- Le nombre probable de touristes en milieu agricole par rapport aux populations environnantes;
- Le revenu des populations environnantes;
- Le nombre d’autres destinations d’agrotourisme concurrentes.
Enjeux liés à l’agrotourisme
Bon nombre des caractéristiques qui différencient de manière positive les régions et communautés rurales des destinations urbaines, comme les grands espaces ouverts, la facilité d’accès à la nature, les petites agglomérations, la faible densité de population et les terres agricoles, constituent aussi des enjeux. Les caractéristiques qui sont aussi des enjeux sont :
- Le déclin de la population;
- La main-d’œuvre limitée;
- Le vieillissement démographique.
Comme dans l’étude du Tyrol du Sud, la réussite du développement de l’agrotourisme passe par la participation, la coordination et l’engagement de l’ensemble des parties prenantes de la destination, notamment les industries agricole et touristique, les fournisseurs d’aliments et de boissons et le gouvernement.
Avant d’entreprendre le développement de l’agrotourisme dans votre destination, vous devrez aborder une série d’enjeux afin d’unifier les différents acteurs concernés autour d’un objectif commun et d’ainsi assurer la réussite de votre projet. Examinons ces enjeux.
Le premier enjeu est de s’assurer que toutes les parties prenantes concernées aient la même compréhension de l’agrotourisme. Compte tenu de la multitude de facteurs, qui interviennent à différents niveaux, il faut absolument mettre en place un réseau de collaboration entre les parties prenantes qui repose sur une compréhension commune de la nature de l’agrotourisme dans la destination.
Comme le montrent les exemples précédents, cette démarche peut venir des exploitants et des entreprises, comme dans le cas des fermes d’autocueillette de Charlevoix, ou encore des organismes de développement économique et touristique, comme dans la région de Peterborough et les Kawarthas.
Le deuxième enjeu consiste à renforcer la connaissance et la compréhension des règles et des politiques, notamment :
- Les obligations en matière de santé et de sécurité liées à la présence de visiteurs dans les fermes en exploitation;
- la perturbation aux activités agricoles régulières pour répondre aux besoins des voyageurs;
- l’incidence d’un achalandage accru sur le voisinage et le milieu;
- La hausse des coûts de production, d’emballage et de taxes professionnelles;
- Le besoin accru de ressources pour développer, renforcer et commercialiser de nouveaux produits touristiques.
Les problèmes de transport sont également fréquents dans le contexte du développement de l’agrotourisme dans les régions rurales et éloignées. L’absence d’un système de transport public fiable limite la capacité d’attirer divers types de consommateurs qui n’ont pas accès à un véhicule.
En revanche, cet enjeu est l’occasion pour les communautés de trouver des solutions de transport uniques qui apportent une valeur ajoutée à l’expérience et facilitent l’accès à la destination. Les cheveux et les bicyclettes sont deux exemples de stratégies mises en œuvre par des communautés rurales pour résoudre le problème de transport en commun limité.
Le troisième enjeu consiste à garantir la qualité et l’authenticité des expériences agrotouristiques dans votre destination.
Les paramètres de qualité et d’authenticité doivent être au cœur de vos efforts concertés et du développement de vos capacités au niveau régional. Cet aspect est particulièrement important lorsqu’il est question d’une destination ou d’une image de marque dans son ensemble, où différents exploitants et entreprises collaborent pour commercialiser la région de manière cohérente.
Les risques liés à la création de nouvelles entreprises par le biais de l’agrotourisme constituent un autre enjeu courant pour les destinations. L’agrotourisme est une décision commerciale avec une vision à long terme qui peut ne pas être la solution idéale pour toutes les entreprises touristiques et agricoles de toutes les régions rurales.
En effet, le développement de l’agrotourisme peut nécessiter de la part de certains agriculteurs qu’ils acquièrent des compétences, telles que le service à la clientèle, l’hôtellerie, le marketing en ligne et le commerce électronique. Or, de nombreuses entreprises n’ont pas le temps, la capacité ou les ressources nécessaires pour investir dans l’acquisition de ces connaissances.
Le cinquième enjeu du développement agrotouristique est la présentation d’une image qui est à la fois authentique de la vie agricole et qui répond aux attentes des visiteurs. Très peu de touristes en milieu agricole ont déjà eu une expérience directe avec des lieux ou des processus agricoles. C’est pourquoi il faut créer des attentes réalistes chez les consommateurs avant leur visite.
L’agrotourisme peut améliorer la compréhension de l’agriculture et favoriser l’apprentissage, mais n’oubliez pas que les voyageurs sont en vacances et qu’ils cherchent aussi à se détendre et à profiter de leurs expériences. Autrement dit, même s’ils souhaitent se rapprocher des paysages et des modes de vie ruraux, la plupart d’entre eux n’ont pas envie de participer à des tâches agricoles très salissantes ou éreintantes.
Occasions liées à l’agrotourisme
Bien entendu, partout où il y a des enjeux, il y a aussi des occasions.
Lorsqu’ils sont bien exécutés, le développement de l’agrotourisme et l’établissement d’un consensus peuvent rassembler différents fournisseurs agrotouristiques au sein d’une même plateforme, comme un site Web régional ou un programme de promotion. Cela donne lieu à une expérience touristique authentique et de qualité qui répond aux normes légales et de sécurité et donne à la région une image et un contenu narratif plus diversifiés.
Le développement de l’agrotourisme représente une source de revenus supplémentaires pour les exploitations agricoles, ce qui contribue à la résilience agricole. Cette occasion est particulièrement pertinente pour l’agriculture à petite échelle.
Nous le savons, la diversification d’une ferme ne se fait pas du jour au lendemain. Elle peut d’abord se traduire par une simple offre de vente sur place. Avec le temps, de nouvelles initiatives d’agrotourisme sous forme d’expériences ou de produits collaboratifs pourront être envisagées comme des avenues viables.
Une autre occasion du développement de l’agritourisme est qu’il favorise une meilleure connaissance des pratiques agricoles et accroît la sensibilisation à l’environnement et aux systèmes alimentaires locaux. En faisant connaître la production alimentaire et les personnes, les lieux et les processus impliqués, l’agrotourisme enrichit le savoir sur l’agriculture d’une région.
L’agrotourisme est également considéré comme un outil d’éducation sur l’environnement et de création de contact avec la nature.
Le développement de l’agrotourisme permet également de protéger et de promouvoir le patrimoine et les traditions culturelles canadiennes. La réutilisation ou réaffectation d’une structure agricole sous-exploitée devient une véritable occasion pour revitaliser une entreprise ou une destination.
La Saskatchewan en fournit un exemple. On y a converti plusieurs silos à grains inutilisés en chalets, ce qui a redynamisé la région et a généré des revenus supplémentaires pour les entreprises locales.
Le développement de l’agrotourisme améliore les interactions interculturelles et réduit le fossé entre les zones rurales et les zones urbaines au Canada.
L’agrotourisme est une façon durable de rediriger les voyageurs des grandes destinations urbaines vers les petites communautés voisines. Par ailleurs, à mesure que se développe l’agrotourisme, on cerne des atouts, des traditions et des attraits régionaux qui peut avoir une incidence positive sur la fierté communautaire.
Lorsqu’il est inclusif, l’agrotourisme se veut un véritable portrait des récits, des lieux, des personnes et des processus uniques d’une destination. De plus, il peut attirer de nouveaux marchés dans une région quand son développement est fondé sur les besoins des touristes en milieu agricole.
Pour finir, l’agrotourisme soutient la continuité des entreprises locales et contribue à la poursuite des exploitations familiales pour les générations à venir.
L’agrotourisme permet aux entreprises agricoles et aux entreprises touristiques d’innover, ce qui contribue à la résilience d’une destination et de ses parties prenantes. Pensez par exemple aux jeunes générations qui s’intéressent à la technologie et aux médias sociaux. Leurs compétences et leurs connaissances peuvent servir à renforcer le service à la clientèle et les expériences touristiques, notamment par le développement de contenu créatif en ligne sur les récits uniques d’une région ou la création d’images captivantes pour appuyer la mise en œuvre d’un nouveau site Web.
Voici d’autres occasions liées au développement de l’agrotourisme :
- On peut transférer une part des revenus agricoles au tourisme et diminuer la dépendance aux marchés agricoles instables;
- On peut réaffecter des ressources agricoles sous-exploitées telles que des terrains de qualité inférieure ou des bâtiments anciens;
- On peut établir un lien direct entre les agriculteurs et les touristes pour permettre aux agriculteurs de raconter leur propre histoire;
- On peut inciter les consommateurs à rechercher des produits agricoles nationaux après une expérience d’agrotourisme.
Comme nous l’avons déjà dit, les parties prenantes de la destination doivent faire front commun pour développer avec succès l’agrotourisme au niveau régional.
Une région où les exploitations, les entreprises touristiques et le gouvernement collaborent est une région qui a un climat propice à l’innovation et à la croissance. La collaboration permet de définir clairement les composantes individuelles de la destination, telles que les règles, les politiques et les messages de vente et de marketing.
Pour résumer, le développement de l’agrotourisme signifie établir des liens entre :
- Les agriculteurs;
- Les voyagistes;
- Les agents de développement économique;
- Les décideurs politiques;
- Les guides;
- Les comités liés à l’alimentation.
La collaboration est un élément clé pour assurer la réussite du développement de l’agrotourisme. C’est pourquoi une relation solide entre les exploitants de l’agrotourisme et les organismes de marketing de destinations est extrêmement utile.
Forger des liens forts permet aux parties prenantes de mieux cerner les occasions et les enjeux du développement de l’agrotourisme, en plus de mettre en évidence d’autres facteurs à considérer, notamment :
- Les politiques d’utilisation et d’aménagement du territoire;
- Les contraintes saisonnières;
- La disponibilité des produits;
- La mobilité dans la destination et les régions avoisinantes;
- La masse critique des entreprises ou la saturation du marché;
- Le besoin d’offres touristiques supplémentaires.
Module 6 : Conclusion
Futur de l’agrotourisme
Le futur de l’agrotourisme est prometteur au Canada. Les destinations rurales et les entreprises touristiques peuvent établir des liens avec les visiteurs en offrant des expériences agrotouristiques uniques qui mettent en scène les personnes, les places et les processus qui façonnent l’agrotourisme.
Un développement réussi et durable de l’agrotourisme passe par la mise en place d’un processus décisionnel inclusif qui favorise la coopération et les initiatives ascendantes entre tous les niveaux de gouvernance, soit local, régional, provincial et fédéral.
Les entreprises et destinations qui envisagent de se lancer dans l’agrotourisme doivent avoir des compétences en entrepreneuriat, et évaluer et concevoir leur projet comme elles le feraient pour toute autre entreprise commerciale. Elles devront également être conscientes des différences entre la gestion d’une exploitation agricole et celle d’une entreprise touristique.
Étant donné la valeur qu’accordent les touristes en milieu agricole à l’expérience et à l’authenticité, la réussite du développement de l’agrotourisme passe par la garantie de la qualité du service et des produits.
En 2017, le gouvernement fédéral a publié la Nouvelle vision du tourisme du Canada. La mesure 15 (croissance du tourisme culinaire) souligne la possibilité d’associer la croissance du tourisme alimentaire à la croissance de l’agrotourisme. Et pour lier la qualité des expériences à la croissance de l’agrotourisme et du tourisme culinaire, le gouvernement a annoncé l’élaboration d’une stratégie nationale pour le tourisme culinaire.
Objectifs du webinaire
Voilà qui conclut le webinaire Cultiver l’agrotourisme. Vous êtes maintenant en mesure de :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées à votre région;
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire;
- Expliquer l’importance que revêt le tourisme culinaire pour les entreprises dont le mandat premier est de répondre aux besoins des visiteurs.
Vous avez aussi appris à :
- Établir un lien entre l’agrotourisme et le tourisme, en expliquant pourquoi le concept ne fait pas l’objet d’une définition universelle;
- Décrire le touriste en milieu agricole et ses caractéristiques, ainsi que les types d’activités associées à l’agrotourisme;
- Défendre l’utilisation de l’agrotourisme comme stratégie de diversification économique pour les communautés agricoles en milieu rural;
- Expliquer les enjeux et occasions en matière de développement de l’expérience agrotouristique.
Remerciements
Merci de votre participation. Nous vous suggérons de consulter les différents webinaires sur le tourisme culinaire disponibles sur la plateforme Enrichir l’expérience canadienne.
Pour plus d’information ou pour toute question, veuillez visiter le site culinarytourismalliance.com.
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Développement des expériences multisensorielles
Sommaire
Bienvenue dans le webinaire Développement des expériences multisensorielles du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à établir des partenariats pour assurer la réussite de votre destination. Plus spécifiquement, le webinaire vise à développer les compétences suivantes :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées au tourisme dans votre région.
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire.
- Expliquer aux entreprises et acteurs touristiques l’importance que revêt le tourisme culinaire pour répondre aux besoins des visiteurs.
Vous apprendrez aussi à :
- Enrichir le lien entre le tourisme expérientiel et le tourisme culinaire
- Faire la distinction entre les expériences touristiques et les produits touristiques et expliquer en quoi les produits enrichissent les expériences touristiques
- Repérer les occasions de développer de nouvelles expériences de tourisme culinaire ou d’enrichir les expériences existantes grâce aux aliments et boissons
- Cerner des changements et des améliorations à mettre en place pour répondre aux normes en matière d’expérience multisensorielle
- Mettre en place un plan de développement de l’expérience multisensorielle
Transcription
Bienvenue dans le webinaire Développement des expériences multisensorielles du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Programme
Avant de commencer, veuillez noter la section qui se situe dans la barre latérale de votre écran. Tout au long du webinaire, vous y trouverez des feuilles de travail et d’autres ressources à télécharger.
Nous aimerions aussi prendre cette opportunité pour reconnaître l’incroyable apport des peuples autochtones à l’industrie du tourisme de partout au Canada. Les terres et territoires traditionnels des Premières Nations, des Métis et des Inuits sont le lieu d’expériences culinaires uniques qui améliorent grandement l’expérience touristique dans toutes les destinations canadiennes.
Grâce aux efforts concertés de plusieurs organisations, y compris de l’Association touristique autochtone du Canada et de l’Indigenous Culinary of Associated Nations, l’art culinaire autochtone a gagné en popularité et est devenu un réel moteur du développement du tourisme au Canada.
Enrichir l’expérience canadienne
Le secteur du tourisme est un joueur clé dans l’économie canadienne. Les occasions d’en tirer le meilleur parti ne manquent pas, c’est-à-dire d’étaler aux touristes, tant ceux du Canada que de l’étranger, tout notre savoir-faire en matière d’art culinaire, et d’élargir nos offres de produits et expériences durant la saison hivernale et intermédiaire.
Financé par le gouvernement du Canada, le programme Enrichir l’expérience canadienne a été conçu pour aider les organisations de marketing de destination et les entreprises touristiques à développer des stratégies visant à stimuler le tourisme culinaire, ainsi que le tourisme hivernal et intermédiaire à travers le Canada.
Résultat d’un travail d’équipe, le programme a permis de mener des études approfondies et des discussions sur des questions communes. Le but était de dégager des stratégies pour permettre à l’industrie de continuer de s’épanouir comme pilier de l’économie au Canada.
Développement des expériences multisensorielles : Objectifs du webinaire
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à établir des partenariats pour assurer la réussite de votre destination. Plus spécifiquement, le webinaire vise à développer les compétences suivantes :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées au tourisme dans votre région.
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire.
- Expliquer aux entreprises et acteurs touristiques l’importance que revêt le tourisme culinaire pour répondre aux besoins des visiteurs.
Vous apprendrez aussi à :
- Enrichir le lien entre le tourisme expérientiel et le tourisme culinaire
- Faire la distinction entre les expériences touristiques et les produits touristiques et expliquer en quoi les produits enrichissent les expériences touristiques
- Repérer les occasions de développer de nouvelles expériences de tourisme culinaire ou d’enrichir les expériences existantes grâce aux aliments et boissons
- Cerner des changements et des améliorations à mettre en place pour répondre aux normes en matière d’expérience multisensorielle
- Mettre en place un plan de développement de l’expérience multisensorielle
Module 1 : Introduction au tourisme culinaire
Avant de vous lancer dans le développement de l’agrotourisme à proprement parler, il importe d’abord que vous et votre entreprise ou destination soyez conscients du fossé qui existe entre l’industrie de la restauration et celle du tourisme. De la sorte, vous serez mieux positionné pour créer des ponts entre ces deux industries, pour les emmener à la table, pour ainsi ouvrir de nouvelles portes pour le développement d’expériences culinaires attrayantes pour les touristes au Canada.
Convier les industries du tourisme et de la restauration à la même table
Même si les restaurateurs ne se considèrent pas comme des entreprises touristiques, il est essentiel que l’industrie de la restauration soit ouverte et prête à l’idée de répondre aux besoins des touristes. À l’inverse, ce ne sont pas toutes les entreprises touristiques qui accordent de l’importance à l’art culinaire locale et à sa valeur comme produits et services touristiques.
Il s’ensuit que dans des sites touristiques, comme des musées, on vend très souvent de la nourriture qui n’a bien souvent rien à voir avec la destination touristique.
Cette situation est répandue partout dans le monde, pas seulement au Canada. En fait, partout dans le monde, des sites touristiques continuent de proposer des aliments qui correspondent à ce qu’ils croient que les touristes veulent. Selon nos recherches, il existe néanmoins une très forte demande des consommateurs pour des expériences culinaires de haute qualité qui reflètent la destination.
Vous vous demandez peut-être ce que ça donne au juste de convier ces deux industries à la même table pour développer ainsi le tourisme culinaire?
En bref, ça permet d’offrir des expériences à grande valeur et multisensorielles qui sont authentiques et qui sont à l’image de la destination. Ça permet aussi de stimuler la demande touristique et de renforcer les retombées économiques pour votre entreprise ou destination touristique.
Dans le contexte actuel, les deux industries ont tout intérêt à adopter une approche axée sur le tourisme culinaire afin de renforcer leur résilience et la viabilité du tourisme au Canada, notamment en prévision de l’après-COVID.
Maintenant que nous sommes conscients de l’écart qui existe entre ces deux industries, prenons quelques minutes pour définir ce qu’est le tourisme culinaire. On entend par tourisme culinaire toute expérience culinaire qui suppose une interaction avec des aliments et des boissons qui reflètent l’histoire, le patrimoine ou la culture d’un lieu.
Le tourisme gourmand et le tourisme gastronomique sont d’autres façons de désigner le tourisme culinaire. Certaines destinations privilégient néanmoins un terme plutôt qu’un autre, comme « tourisme gastronomique » en Europe.
Peu importe le terme employé, l’important est de nous rappeler que le tourisme culinaire suppose une relation significative entre l’alimentation et le lieu.
La gamme d’activités et d’expériences qui peuvent être associées au tourisme culinaire est infinie. En voici quelques exemples :
- cueillette de pommes dans une ferme ou un verger local
- manger de la tire d’érable pendant une randonnée en hiver
- faire un pique-nique, composé de produits de saison et locaux dans une zone à l’écart ou un site de conservation.
En étant conscients de la portée et de la diversité des expériences associées au tourisme culinaire, vous comprendrez ainsi que les expériences culinaires, c’est bien plus que des aliments et des boissons. En effet, il existe toute une gamme d’expériences culinaires entrelacées, dont vous avez tout intérêt à tenir compte parce qu’elles contribuent à attirer les touristes gourmands dans votre destination.
Chaîne de valeur dans le tourisme culinaire
Pour mieux comprendre, pensez à la manière dont le tourisme rural est mis en valeur lorsqu’il est combiné à une expérience de tourisme culinaire, comme une tournée des vignobles locaux en VR — avec un conducteur désigné, bien entendu!
N’oubliez pas aussi comment le tourisme culinaire peut rehausser les aventures en plein air. Par exemple, songez à une expédition de pêche qui se termine par un pique-nique sur la grève, préparé par un chef local à partir d’ingrédients saisonniers provenant des producteurs alimentaires de la région.
Une vaste gamme d’entreprises touristiques peuvent se servir des produits et des expériences culinaires pour tirer parti de la popularité croissante du tourisme culinaire. C’est ce qui a donné lieu au développement de la chaîne de valeur dans le tourisme culinaire. La chaîne de valeur a été conçue précisément pour accroître l’avantage concurrentiel des destinations et entreprises touristiques.
Étant donné la capacité limitée d’un seul fournisseur de service ou d’un seul site touristique, les entreprises ont avantage à collaborer entre elles pour offrir une valeur ajoutée à la clientèle. En collaborant, les entreprises peuvent compter les unes sur les autres : chacune d’entre elles mise sur ce qu’il fait de mieux, mais l’ensemble gagne ainsi en productivité et en efficacité.
L’expérience des visiteurs est alors enrichie, et ce à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Dans ce contexte, les entreprises et organisations du secteur culinaire de votre destination peuvent former des partenariats stratégiques pour offrir des expériences multisensorielles qui dépassent les attentes des visiteurs.
Par chaîne de valeur, nous entendons donc n’importe quelle entreprise touristique qui propose la découverte d’un lieu ou d’une expérience culinaire, y compris :
- les lieux d’hébergement;
- les attractions touristiques;
- les producteurs de boissons;
- les écoles culinaires;
- les fermiers et marchés fermiers;
- les festivals et événements;
- les maraîchers, les producteurs et les fournisseurs;
- les restaurants;
- les commerces de détail; et
- les voyagistes.
Qui est le touriste gourmand?
À la question « Qui est le touriste gourmand? » nous vient souvent une image commune un peu caricaturale. C’est-à-dire l’image d’une personne attablée dans un restaurant chic, prenant des photos de son repas pour son compte Instagram ou écrivant un billet sur ses expériences culinaires pour un blogue de foodies.
Cette personne est un touriste gourmand, mais ce type de tourisme et de touristes ne représente qu’une toute petite partie du très vaste segment de marché du tourisme culinaire. En effet, le profil des touristes gourmands est très diversifié. Les touristes gourmands voyagent pour vivre des expériences et sont en quête de vrais liens avec les lieux visités.
En somme, le touriste gourmand est un « touriste qui planifie ses voyages, en partie ou en totalité, en raison de son désir de découvrir les saveurs locales ». Il peut s’agir d’une personne qui cherche exclusivement des expériences dînatoires dans de grands restaurants, mais tout aussi bien d’une autre personne qui souhaite découvrir la gastronomie de la rue et les étals du marché. On trouve aussi parmi eux les touristes en milieu rural qui veulent plus particulièrement retourner aux sources de la chaîne alimentaire.
Les expériences culinaires peuvent être la principale motivation d’un voyage, mais tous les voyageurs vivent des expériences culinaires de manière tout à fait spontanée. Autrement dit, souvenez-vous que tous les touristes sont des touristes gourmands, qu’ils se qualifient comme tel ou pas.
Après tout, quel que soit le but du voyage, on doit tous se nourrir. Si nous laissons de côté le stéréotype du touriste gourmand de type « foodie », alors nous découvrons une foule d’occasions pour attirer de nouveaux clients dans les destinations.
Futur du tourisme culinaire
Avant la COVID, le tourisme expérientiel était en plein essor. Selon les études, cette tendance n’est pas prête de disparaître une fois que nous aurons passé à travers de la pandémie.
Nous savons en effet qu’il y a, en ce moment, une demande refoulée de la part des touristes et des consommateurs et nous savons que dès qu’ils le pourront, ils partiront à la recherche de contacts humains comme jamais auparavant. Et le tourisme culinaire leur proposera précisément des expériences concrètes et multisensorielles dans des entreprises et sites locaux, qui leur permettront de connecter avec les destinations de manière bien plus réelles.
Comme nous en sommes témoins depuis quelque temps, et notamment dans le contexte de la pandémie, les consommateurs sont de plus en plus conscients du système alimentaire au niveau local. Et les voyageurs au Canada ne font pas exception : ils veulent savoir d’où proviennent les aliments qu’ils consomment.
Les touristes gourmands sont très friands d’expériences concrètes qui leur permettent d’interagir avec les gens et avec l’histoire des lieux qu’ils visitent. Pour eux, c’est une façon de mieux découvrir ces lieux.
À cause de la pandémie, les voyages en voiture seront privilégiés par rapport aux voyages en avion, notamment pour les voyages culinaires. Cela nous donne l’occasion de cibler les voyageurs canadiens qui voyageraient normalement à l’étranger, mais qui cherchent aujourd’hui des destinations plus près de chez eux.
La question de la sécurité est aussi très importante dans la prise de décision relative à la destination, aux dates de voyage, à la raison du voyage et à la façon de voyager pour le loisir. Sachant cela, les entreprises doivent développer des stratégies de communication pour renseigner les voyageurs sur leurs protocoles sanitaires.
En outre, dans le contexte de la COVID, les attraits ou sites en plein air, à l’écart des foules, seront plus attrayants pour les voyageurs. Voilà tout autant de facteurs à prendre en considération dans le développement d’expériences touristiques culinaires au niveau régional.
Module 2 : Que sont les expériences multisensorielles?
Avant d’apprendre comment élaborer des expériences multisensorielles, définissons d’abord ce que sont les expériences touristiques. Ce sont notamment :
- des produits touristiques;
- des expériences touristiques;
- leurs neuf composantes qui en font des expériences multisensorielles.
Produit touristique
Qu’est-ce qu’un produit touristique dans le contexte d’une expérience multisensorielle?
L’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies a défini le produit touristique comme une combinaison d’éléments matériels et immatériels faisant partie de l’offre marketing d’une destination. La nourriture et les boissons ou les structures et les installations sont des éléments matériels, tandis que les pratiques culturelles, les ressources naturelles et humaines et les activités qui présentent un intérêt spécifique pour les consommateurs sont des éléments immatériels.
Le produit touristique est ce qui joue sur la fibre émotionnelle des voyageurs potentiels. Il contribue en effet à l’expérience globale du visiteur, surtout lorsqu’on le jumelle à d’autres offres. Du coup, ce sont souvent les organismes de marketing de destination qui font la promotion de produits en forfaits, et les entreprises et les attraits locaux bénéficient des efforts de marketing communs.
Offerte par Visit Sweden, l’expérience gastronomique The Edible Country est un bel exemple de produit touristique qui combine des éléments matériels et immatériels aux pratiques culturelles et expériences en plein air.
Le produit jouit d’un territoire de 100 millions d’acres de territoires pour offrir des expériences gastronomiques exclusives par un total de 23 tables réparties dans différentes régions du pays. On peut réserver une table sur une plateforme en ligne et les menus varient en fonction des aliments disponibles, du paysage, des liens culturels et des personnes avec lesquelles les visiteurs interagissent.
Ce qu’il importe de retenir est la valeur ajoutée de ce produit. Il permet aux consommateurs d’explorer la nature, de découvrir l’histoire et le paysage de la région, et de rencontrer les personnes qui forment le tissu de la communauté, tout en profitant d’une expérience culinaire unique et mémorable.
Expérience touristique
Dans ce webinaire, nous définissons l’expérience touristique comme une activité proposée aux visiteurs dans une destination par une entreprise. L’expérience touristique peut avoir pour objectif d’instruire ou de procurer du plaisir. Dans ce contexte, le lieu ou la plateforme visité contribue également à l’expérience globale.
De manière générale, ce sont les entreprises d’une région qui développent et exploitent les expériences touristiques. Des entreprises choisissent de se regrouper de manière à offrir des offres plus attrayantes. On propose fréquemment plusieurs expériences touristiques dans le cadre d’un seul produit touristique, cela contribue à définir une marque pour la destination et ses attraits auprès des visiteurs potentiels.
Repensez à l’expérience The Edible Country. Les tables exclusives, les excursions dans la nature pour trouver de la nourriture et les séances de cuisine en plein air sont les expériences touristiques qui forment le produit.
Mentionnons également que les expériences touristiques ont un prix, sont vendues par le biais de différents canaux de distribution et ont généralement une durée de vie — la saisonnalité peut avoir une incidence sur l’offre entre autres.
Pour mieux comprendre l’expérience touristique, imaginez la visite d’une cabane à sucre qui comprend des dégustations accompagnées d’autres produits locaux comme du fromage, de la bière artisanale et du vin.
La Sucrerie de la Montagne propose une telle expérience qui permet aux visiteurs de découvrir les traditions liées à la production du sirop d’érable, de se sucrer le bec et de goûter à divers produits qui mettent en valeur les traditions culinaires québécoises. Cette expérience fait partie des Expériences signatures du Canada et n’est disponible que de février à avril.
Pour développer des expériences multisensorielles, vous devez adopter une approche générale en termes de conception, de marketing et d’organisation d’événements. Ces expériences devraient faire appel aux cinq sens pour mieux sensibiliser les consommateurs à leur environnement et créer une expérience plus mémorable d’un produit, d’un événement ou de l’environnement.
Dans le cas du tourisme, cela signifie intégrer la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût dans les expériences qui distinguent votre région.
La plupart des destinations optent pour les offres de tourisme culinaire puisqu’elles sont une très belle occasion pour offrir des expériences multisensorielles. La simple action de manger implique l’odorat, la vue, le toucher et le goût. Cependant, il est également possible d’intégrer les sens à des expériences qu’on ne considère généralement pas comme étant multisensorielles.
Pour mieux comprendre, nous prendrons en exemple le modèle commun de l’expérience multisensorielle dans l’interprétation muséale et le tourisme.
Composantes d’une expérience multisensorielle
En ce qui concerne l’apprentissage transformationnel et l’interprétation muséale, le modèle de la tête, du cœur et des mains fait partie de la planification et de l’offre d’expériences transformatrices, comme l’apprentissage.
Lorsqu’on transpose cet exemple dans le contexte de l’interprétation de sites, nous devons absolument comprendre le rôle de la tête, du cœur, des mains et du ventre dans la planification et l’offre d’expériences multisensorielles.
Dans le modèle d’interprétation muséale, la tête désigne la stimulation de l’esprit.
Le modèle souligne ensuite la nécessité de favoriser la réflexion critique et une connexion avec les émotions. Cela est représenté par le cœur.
Puis, il faut offrir aux consommateurs la possibilité de participer activement à une expérience. C’est le symbole des mains.
Dans le contexte d’une expérience touristique, il faut également répondre à des besoins comme la faim. C’est pourquoi on inclut le ventre dans ce modèle.
Les expériences multisensorielles, c’est bien plus qu’un texte ou un message malin qui fait réfléchir les consommateurs. Elles sont plus que des échantillons gratuits qui leur permettent de goûter et plus aussi que la possibilité d’essayer quelque chose en mettant la main à la pâte.
Ce qui rend une expérience multisensorielle, c’est la combinaison de plusieurs éléments différents qui sont liés à la tête, au cœur, aux mains et au ventre. Chaque sens informe l’autre, ce qui permet aux visiteurs de vivre une expérience plus complète.
Prenons l’exemple suivant :
Si Georges et Susan visitent une fromagerie qui ne permet aux clients que de regarder les différents fromages à travers une vitre, ils ne vivront pas une véritable expérience multisensorielle. Mais si on leur permet d’interagir avec la nourriture d’une manière stimulante ou si on leur montre le processus de fabrication du fromage, l’expérience multidimensionnelle donnera toute sa valeur à l’expérience et en fera une expérience mémorable.
Dans le deuxième scénario, Georges et Susan peuvent voir, toucher et goûter les ingrédients, en plus de découvrir le processus grâce à un guide. Une fois encore, la stimulation d’un ensemble de sens offre aux consommateurs une expérience touristique unique.
Module 3 : Bonnes pratiques
Étude de cas : L’art de la fabrication du whiskey, distillerie Ballindalloch
Examinons maintenant une étude de cas qui met en évidence quelques bonnes pratiques pour développer des expériences multisensorielles. La distillerie Ballindahlloch de Speyside, en Écosse, est une petite entreprise familiale spécialisée dans l’art de la fabrication du whiskey. La distillerie offre plusieurs expériences qui comprennent des éléments multisensoriels sur place ou en ligne, notamment des dégustations de whisky, ainsi que des visites et événements privés.
L’expérience d’un jour « L’art de la fabrication du whiskey » offerte par la distillerie Ballindalloch permet aux visiteurs de découvrir le processus de fabrication du whisky. La distillerie est construite dans une ancienne ferme liée au domaine du château Ballindalloch, dont la construction date de 1500. Les visiteurs ont ainsi la possibilité de découvrir une partie de l’histoire de la région et de participer activement à la distillation du whiskey.
La distillerie appartient aux membres d’une famille assez jeunes qui se définissent comme des « experts de whisky non conventionnels », c’est-à-dire qu’ils préfèrent utiliser un processus de production manuel. Grâce à une offre d’expériences multisensorielles aux visiteurs, la famille est en mesure de faire valoir son lien avec l’artisanat, le patrimoine et la région. Elles offrent ainsi un produit hors du commun.
L’expérience « L’art de la fabrication du whiskey » commence à 8 h et se termine à 16 h. Au cours de la visite, les visiteurs peuvent travailler avec Colin, Ian et Davey, les distillateurs de Ballindalloch. L’expérience aborde tous les aspects de la fabrication, de la meunerie à l’entreposage, et comprend également un dîner qui reflète la culture locale. Le coût de la participation est de 175 livres, environ 300 dollars canadiens.
Ce genre d’expériences multisensorielles immersives crée un engouement et la distillerie Ballindalloch n’est que l’une des nombreuses distilleries qui proposent aux clients de s’instruire auprès des artisans. Pour ceux qui opèrent sur le marché de la fabrication et de la consommation de boissons, cet exemple montre plus spécifiquement les bonnes pratiques à prendre en compte lorsque vous développez vos propres offres multisensorielles.
Pour en savoir davantage sur la distillerie Ballindalloch, consultez leur site Web en cliquant sur le lien dans la barre latérale.
Saisir l’occasion
Nous allons maintenant examiner deux activités touristiques qui peuvent offrir une expérience multisensorielle plus complète. Après chaque exemple, nous vous demanderons de cerner des stratégies pour rendre ces offres encore plus multisensorielles. Rappelez-vous qu’en matière d’expérience multisensorielle, tout sens non stimulé est une occasion de développement. Nous vous invitons à noter vos idées sur la feuille de travail qui est disponible dans la barre latérale.
Le premier scénario est une visite d’un musée typique d’histoire locale. Les clients sont accueillis à la réception, reçoivent une carte du musée et sont invités à assister à la projection d’un court documentaire sur l’histoire de la région. Avant le début du film, la salle est silencieuse et les lumières sont allumées. Lorsque le film commence, les lumières s’éteignent et on invite les visiteurs à s’asseoir sur les chaises pliantes mises à leur disposition.
Durant le reste de la visite, les visiteurs regardent des objets d’exposition qui sont accompagnés de descriptions et d’informations pertinentes à leur sujet. Certains éléments intègrent des éléments tactiles. Les visiteurs peuvent ainsi toucher les outils et matériaux utilisés par les générations d’antan.
À la fin de la visite, les visiteurs quittent le musée en passant par une boutique où ils peuvent acheter des souvenirs et du miel et des confitures produits localement.
Prenez le temps de réfléchir à des stratégies pour enrichir cette expérience.
Pour cet exemple :
- Est-il possible d’intégrer une composante sonore à cette expérience?
- Est-il possible d’améliorer cette expérience au moyen d’une composante gustative?
- À quel moment dans le parcours devrait-on ajouter ces expériences sensorielles?
Comme deuxième scénario, examinons comment une excursion de randonnée et de kayak en après-midi peut être transformée en expérience multisensorielle.
Les clients entrent dans une boutique qui est bordée de buissons de mûres et située au bord de la rivière. L’accueil est chaleureux. Un des membres du groupe examine les formalités pendant que les autres explorent la boutique. Ensuite, on montre aux participants où se trouve l’équipement et on leur présente le guide pendant qu’on attend l’arrivée des autres participants à l’activité.
Pendant l’attente de dix minutes des autres participants, le guide explique qui il est et depuis combien de temps il pratique ce sport. Dès que tout le groupe est réuni, le guide explique les mesures de sécurité et l’utilisation de l’équipement, notamment la manière de tenir correctement la pagaie et d’enfiler la veste de flottaison individuelle.
Les participants reçoivent un sac contenant des barres tendres, de l’eau et une pomme pour la petite pause qui aura lieu à l’aire de repos avant d’entamer la courte randonnée. Après avoir regardé la présentation, enfilé leur équipement et reçu leur sac à collation, le groupe se dirige vers la rivière.
Encore une fois, réfléchissez à la manière d’enrichir cette expérience.
Pour cet exemple :
- Est-il possible d’intégrer une composante tactile à cette expérience?
- Est-il possible d’améliorer cette expérience au moyen d’une composante gustative?
- À quel moment dans le parcours devrait-on ajouter ces expériences sensorielles?
Module 4 : Normes des expériences multisensorielles
Fondements de base
Lorsque vous développez une expérience multisensorielle, vous devez absolument réfléchir aux quatre points suivants :
- L’expérience incorpore-t-elle des activités, des récits et des produits qui sont particuliers à la destination et l’environnement?
- L’expérience met-elle en valeur les aspects uniques de l’entreprise et crée-t-on un lien entre elles et ses objectifs et son but?
- Surprend-on les visiteurs en surpassant leurs attentes?
- Crée-t-on une conscience multisensorielle du produit et de la destination?
Comme mentionné précédemment, une expérience enrichie stimule plusieurs sens et propose aux visiteurs des activités uniques qui ne sont offertes que dans votre destination. Ces types d’expériences offrent une valeur ajoutée à un prix plus élevé et incitent les voyageurs à faire plus, à voir plus, à goûter plus et à visiter plus.
En stimulant les sens des consommateurs, on les rend plus conscients de la manière dont ils interagissent avec le caractère unique de la destination, soit par le toucher, le son, l’odeur, le goût ou une combinaison de ces sens.
Fixer des objectifs pour votre expérience
Pour vous guider dans le développement d’expériences multisensorielles, réfléchissez aux questions suivantes :
- En quoi votre entreprise se distingue-t-elle aux yeux des voyageurs?
- Quels aspects uniques offrez-vous?
- Que peut-on obtenir dans votre entreprise qu’on ne peut obtenir ailleurs?
- Est-ce un produit spécifique ou un excellent service à la clientèle?
Lorsque vous aurez clairement défini ce qui rend votre entreprise et vos offres uniques, vous devrez décider comment répondre aux besoins des visiteurs et développer votre entreprise.
Votre entreprise peut-elle faire appel aux sens pour répondre aux besoins des voyageurs?
Un excellent moyen de trouver réponse à ces questions est de consulter des organisations de marketing de destination qui visent des marchés similaires à celui de votre entreprise. Elles seront en mesure de mettre à profit leurs connaissances sur les attentes des touristes dans des destinations similaires à celle dans laquelle vous exploitez vos activités.
Grâce à cette information, vous serez en mesure de développer des expériences multisensorielles de manière stratégique.
Pour finir, demandez-vous ce sur quoi vous pouvez vous appuyer pour créer une expérience multisensorielle complète, par exemple l’environnement, l’histoire, les personnes et les aspects uniques de votre expérience touristique.
Ensuite, en fonction des besoins des voyageurs et des offres créées pour y répondre, déterminez quels éléments ou à quel moment de la visite stimule-t-on les cinq sens du visiteur?
Il est aussi question du moment où un client potentiel est informé de votre expérience, soit avant la visite, ainsi que du moment où il quitte votre établissement et, on l’espère, des souvenirs qu’il en gardera une fois de retour à la maison.
Ingrédients clés
Nous allons maintenant répondre plus directement à quelques questions posées dans ce qui précède et discuter de la manière de réunir les ingrédients clés de l’expérience multisensorielle. Il s’agit en fait de comprendre quels sont les facteurs favorables au développement réussi de l’expérience, comme :
- les collaborations;
- les expériences concrètes;
- le volet d’apprentissage;
- la connexion personnelle;
- les saveurs.
Comme mentionné précédemment, nous savons que le terme multisensoriel signifie « plusieurs sens », mais d’autres éléments importants entrent également en jeu.
Les partenariats et les collaborations sont essentiels pour créer des expériences uniques liées à plusieurs sens ou atouts de votre destination, tout en proposant aux visiteurs un plus grand choix d’activités à faire lorsqu’ils explorent la ville, la région ou la province.
Nous vous suggérons de penser aux attributs suivants de l’expérience. Ils sont en quelque sorte la recette secrète de l’expérience multisensorielle inoubliable.
- Immersive?
- Active?
- Significative?
- Engageante?
Dans ce qui suit, nous examinerons ces éléments un par un à l’aide de quelques exemples.
Une expérience immersive amène un visiteur directement dans un processus ou une pratique culturelle– physiquement, mentalement, et parfois même émotionnellement. Il peut s’agir de suivre un producteur, un chef ou un propriétaire d’entreprise pour découvrir son travail et ses méthodes.
L’entreprise terre-neuvienne Codsounds se spécialise dans les excursions de cueillette et les expériences culinaires. Leur atelier en plein air Wild Game Cookery, Fur and Feathers initie les participants à l’apprêtage, au nettoyage (dépouillement et plumage), au désossage et à la cuisson du gibier sauvage.
Ainsi, les clients vivent une expérience mémorable dans un cadre unique, mais ce n’est pas tout : ils repartent également avec de nouvelles compétences et connaissances acquises pendant l’expérience.
Les composantes actives sont très importantes pour créer des expériences multisensorielles. La composante active peut être des activités pratiques où les visiteurs observent et participent directement à l’expérience. Le tourisme culinaire est presque toujours actif et expérientiel, car en goûtant une boisson ou en mangeant un aliment, les visiteurs participent activement à l’activité.
Un souper homard de type Kitchen Party dans la Péninsule acadienne, accompagné de musique et de récits par les habitants et les propriétaires d’entreprises est un bon exemple d’activités actives.
Quand on repense à une expérience significative, on se souvient des émotions et des souvenirs que l’on a éprouvés en participant à une activité spéciale. Cela peut avoir été créé par l’intimité du cadre, l’authenticité et la richesse des récits partagés, ou les personnes, les lieux et le processus liés à l’expérience.
Un exemple d’une expérience significative est une cérémonie du thé lors d’un voyage à Kyoto, au Japon. Les visiteurs ont l’occasion d’en apprendre davantage sur la culture et l’historique de la cérémonie du thé, tout en participant directement à la cérémonie traditionnelle, avec port du kimono.
À la base, une expérience engageante attire et retient l’attention, puis elle crée des souvenirs grâce à un contenu ou des activités agréables et utiles.
Ce type d’expériences encourage les visiteurs à participer mentalement, physiquement et émotionnellement à une activité touristique. Un consommateur peut, par exemple, s’instruire sur l’histoire d’un groupe particulier, puis réfléchir à sa propre expérience et à ses connaissances préalables sur ce groupe.
Prenons l’exemple de l’expérience gastronomique Han Wi Moon Dinner au parc patrimonial Wanuskewin à Saskatoon. Dans cette expérience, les visiteurs peuvent :
- Parcourir le site historique;
- Apprendre la signification culturelle du site et son histoire autochtone;
- Déguster un souper composé d’aliments cueillis à la main ou produits localement;
- Écouter un conteur traditionnel raconter des récits locaux devant le soleil se couchant sur les prairies.
Module 5 : Déployer une expérience multisensorielle
Approche en sept étapes
Pour développer et mettre en œuvre une expérience multisensorielle, suivez les sept étapes suivantes :
- Dressez l’inventaire des expériences touristiques existantes et évaluez-les
- Cernez les opportunités de développement de nouvelles expériences ou d’amélioration des expériences existantes
- Développez un concept
- Menez une étude de faisabilité
- Concevez et développez l’expérience
- Mettez à l’essai l’expérience nouvelle ou améliorée
- Mettez en place le marketing et la commercialisation
Ces étapes ne doivent pas nécessairement se dérouler dans un ordre chronologique précis; vous pouvez explorer plusieurs points en même temps.
Nous allons maintenant explorer chacune de ces étapes et quelques questions clés connexes.
La première étape consiste à dresser l’inventaire de vos expériences touristiques existantes et à les évaluer. Au cours de cette étape, posez-vous les questions suivantes :
- En quoi consiste mon offre ou mon service?
- Quel est mon marché actuel et quels marchés aimerais-je attirer?
- Que proposent les entreprises de ma région ou d’autres destinations semblables?
Lorsque vous évaluez vos expériences touristiques actuelles, pensez à la personnalité de votre entreprise et à la manière dont chacune de vos offres stimule les sens. N’oubliez pas que chaque expérience doit être immersive, significative, active et captivante.
La deuxième étape consiste à cerner les opportunités de développement de nouvelles expériences ou d’amélioration des expériences existantes. Les questions importantes à explorer sont les suivantes :
- En quoi consistent les expériences multisensorielles existantes?
- Peut-on les améliorer en y intégrant une ou plusieurs composantes sensorielles?
- Quelles nouvelles expériences peut-on créer?
- Peut-on établir des partenariats avec des entreprises locales ou des fournisseurs d’expérience?
La troisième étape consiste à concevoir une idée ou développer un concept à l’aide des questions suivantes :
- En quoi consiste l’idée?
- S’agit-il de développer une nouvelle expérience ou d’améliorer une expérience existante?
- Quelles sont les ressources disponibles dans la région ou province?
- Qui sont les partenaires potentiels, y compris pour l’approvisionnement, la prestation, le marketing et la promotion?
Ensuite, nous passons à l’étape d’études de marché et d’évaluation de la concurrence. Cette étape prend plus de temps, mais sachez qu’une étude de marché approfondie vous aidera à mieux comprendre vos marchés cibles et à cerner le caractère unique de votre expérience par rapport aux autres offres, et à le mettre en valeur.
Cela implique d’en savoir plus sur les expériences similaires qui sont offertes, vos concurrents et les bonnes pratiques dans des destinations semblables à la vôtre. Par l’étude de marché, on souhaite aussi en savoir plus sur les clients actuels ainsi que d’autres segments de consommateurs pertinents.
Réfléchissez aux questions suivantes :
- Qui sont les principaux clients à l’heure actuelle?
- Quels sont les besoins de ces clients?
- De quelle manière l’idée répond-elle à ces besoins?
- En quoi l’expérience est-elle différente des autres expériences offertes dans la région ou les destinations similaires?
Lors de votre étude de marché, veillez à explorer au moins trois expériences similaires qui sont offertes dans des destinations canadiennes ou internationales. Posez-vous alors les questions suivantes :
- Quelles leçons peut-on tirer de ces expériences et destinations?
- Que demandent les compétiteurs pour cette expérience?
- Quel sera le coût de la prestation des nouvelles expériences?
- Combien puis-je demander dans mon marché?
- Quel est le coût de viabilité de l’expérience, y compris la prise en compte des risques?
La plupart des organismes de marketing provinciaux peuvent vous fournir de précieuses ressources, comme les profils de segments du marché de Tourism Saskatchewan ou les profils de Quotient Explorateur de Destination Canada. Il importe néanmoins de communiquer avec les organismes de marketing provinciaux pour savoir comment ils ont segmenté les marchés.
Pour consulter les segments du marché de Tourism Saskatchewan et les profils de Quotient Explorateur de Destination Canada, cliquez sur les liens dans la barre latérale.
Après avoir étudié le marché, les besoins des visiteurs, les opportunités et les ressources, vous devrez concevoir et développer l’expérience. Cela comprend une série d’activités telles que la modélisation commerciale, la structure des prix, le calendrier, la logistique, la formation, etc.
Durant ce processus, vous devrez également définir quelles sont les histoires pertinentes à associer à l’expérience et les possibilités de mise en valeur d’autres entreprises ou de collaboration. Voici quelques questions pour vous guider dans cette étape :
- Quelles sont les principales activités de l’expérience?
- Quelles en sont les composantes sensorielles spécifiques? Cela comprend le goût, la vue, l’odorat, le toucher et l’ouïe, ainsi que la tête, la main, le cœur et le ventre.
- À quels moments de l’expérience raconte-t-on une histoire? Cela comprend des histoires personnelles, celle de l’entreprise ou l’histoire de la région.
- À quel moment peut-on mettre de l’avant d’autres entreprises de la région?
- Sur la base de l’étude de marché et de mes coûts d’exploitation, combien peut-on demander pour l’expérience?
- De quelles ressources ou capacités a-t-on besoin? Par exemple, pour de l’équipement personnel ou du soutien financier.
N’oubliez pas que le marketing doit être au cœur de chacune de vos réponses à ces questions et qu’il doit par conséquent faire partie de vos réponses et stratégies.
Lorsque vous avez déterminé le déroulement de votre expérience, que vous avez préparé votre personnel et que vous avez réuni les ressources nécessaires, il est temps de mettre à l’essai votre expérience. Cette étape consiste à tester l’expérience avec vos proches et avec quelques visiteurs qui savent que l’expérience est en phase pilote.
La partie la plus importante de cette étape est de recueillir les commentaires et de déterminer les éléments à améliorer. Réfléchissez aux questions suivantes :
- Comment l’expérience se déroule-t-elle concrètement?
- Qu’est-ce qui fonctionne bien?
- Les moments sensoriels wow correspondent-ils à ce qui a été prévu?
- Que faut-il changer?
- À quels moments l’engagement des visiteurs est-il faible et à quels moments peut-il être augmenté?
Pour commercialiser votre expérience, vous devez cerner les canaux, c’est-à-dire là où les clients potentiels recherchent des informations, et vous devez être présent dans ces espaces. Vous devez également créer du contenu et le mettre à jour, avoir le personnel nécessaire pour soutenir le niveau d’activités de votre entreprise, ainsi que tout mettre en œuvre pour transformer vos visiteurs en ambassadeurs de votre marque grâce à des expériences uniques et mémorables.
En vous alignant sur les plateformes de marketing collectif de votre région celles des organisations de marketing de destination ou des provinces, vous pourrez tirer parti de l’image globale de votre destination et faire connaître votre expérience aux consommateurs nationaux et internationaux.
Nous vous proposons quelques questions pour guider votre réflexion au sujet de la commercialisation :
- Où les marchés cibles se renseignent-ils?
- L’information sur la nouvelle expérience est-elle à jour sur les sites Web et les réseaux sociaux de l’entreprise?
- Lorsqu’applicable, est-il facile de réserver l’expérience en ligne?
- De quelle manière peut-on tirer parti de partenariats promotionnels?
- Existe-t-il des initiatives communes de marketing dans la région ou destination?
Pour plus d’informations à ce sujet, veuillez consulter le webinaire Attirer les touristes gourmands qui est disponible dans le site dont le lien est fourni dans la barre latérale.
Remerciements
Merci de votre participation. Nous vous suggérons de consulter les différents webinaires sur le tourisme culinaire disponibles sur la plateforme Enrichir l’expérience canadienne.
Pour plus d’informations ou pour toute question, veuillez visiter le site : culinarytourismalliance.com.
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Renforcer le tourisme en saison hivernale et intermédiaire au Canada
Sommaire
Bienvenue au webinaire Renforcer le tourisme en saison hivernale et intermédiaire présenté par le programme Enrichir l’expérience canadienne. Dans ce webinaire, nous présentons la question du tourisme en saison hivernale et intermédiaire au Canada et, ce faisant, nous soulignons les opportunités et stratégies à envisager pour votre entreprise ou région. Y sera aussi question des enjeux communs auxquels font face les destinations et les entrepreneurs touristiques, ainsi que de conseils pratiques pour les surmonter.
Transcription
Bienvenue au webinaire Renforcer le tourisme en saison hivernale et intermédiaire présenté par le programme Enrichir l’expérience canadienne.
Programme
Dans ce webinaire, nous présentons la question du tourisme en saison hivernale et intermédiaire au Canada et, ce faisant, nous soulignons les opportunités et stratégies à envisager pour votre entreprise ou région. Y sera aussi question des enjeux communs auxquels font face les destinations et les entrepreneurs touristiques, ainsi que de conseils pratiques pour les surmonter.
La durée des modules est indiquée au début de chaque module. Au début de chaque module, une table des matières vous permet également d’accéder à des chapitres spécifiques. Vous pourrez ainsi parcourir le webinaire à votre rythme.
Durant le webinaire, nous vous proposerons des feuilles de travail et des ressources dans la barre latérale. Nous vous encourageons à remplir ces feuilles durant le webinaire à l’aide d’un lecteur PDF ou en les imprimant. Par la suite, ces feuilles ainsi remplies pourront être de précieux plans de travail pour le développement du tourisme hivernal et intermédiaire dans votre destination.
Cliquez sur la feuille de travail qui apparaît à l’écran pour accéder à la première série de questions.
Module 1 : Introduction au programme Enrichir l’expérience canadienne
Objectifs
Le programme Enrichir l’expérience canadienne fournit des outils aux entreprises touristiques qui contiennent une foule de renseignements utiles pour développer des opportunités, des produits, des services et des forfaits dans le but de renforcer le tourisme hivernal et intermédiaire au Canada. Par l’entremise de ce programme, nous souhaitons ainsi inciter les voyageurs à se rendre dans plus de destinations rurales et éloignées au Canada.
Le programme soutient les entreprises touristiques, les organisations de marketing de destination et différentes parties prenantes du tourisme en cernant de nouvelles opportunités à explorer pour répondre aux différents intérêts des marchés en basse saison.
Avant de poursuivre, définissons ce que sont les saisons touristiques au Canada. La saison de pointe est l’été, soit les mois de juin, de juillet et d’août. Durant cette saison, 85 % des visiteurs se rendent en Ontario, en Colombie-Britannique ou au Québec et 75 % d’entre eux visitent Toronto, Vancouver et Montréal.
Au Canada, la saison hivernale s’échelonne de novembre à février et les saisons intermédiaires correspondent au printemps, soit de mars à mai, et à l’automne, c’est-à-dire septembre et octobre.
Mentionnons que seul 1 % des activités des touristes n’ont lieu qu’en hiver. Cela signifie qu’il y a un grand potentiel de renforcement du tourisme intermédiaire.
Une approche en 6 étapes
Au début de ce programme, nous avons mené des recherches approfondies visant à mieux comprendre paysage actuel du Canada et les facteurs contribuant à l’offre et à la demande touristiques en saison hivernale et intermédiaire. Ce faisant, nous avons interrogé des touristes canadiens, américains et britanniques afin de déterminer leurs attentes en matière de voyage hors saison.
À partir de cette recherche préliminaire, nous avons élaboré des documents de soutien pour les ateliers du programme et un cadre directeur pour l’élaboration d’une trousse d’outils nationale pour le tourisme hivernal et intermédiaire. Une série de 48 ateliers ont été organisés dans 24 lieux à travers le Canada, dans le cadre desquels les participants ont discuté des enjeux et des opportunités liés au développement du tourisme hivernal et intermédiaire au pays.
Par la suite, les rétroactions et les observations issues de ces ateliers ont contribué à la rédaction de la trousse d’outils nationale. Cette trousse offre aux destinations canadiennes des idées et un soutien pour développer et renforcer le tourisme hors saison.
Pour finir, nous avons développé un ensemble de stratégies pilotes pour quatre régions en collaboration avec les organisations de marketing de ces destinations. Il s’agit de Yarmouth et la Côte acadienne, en Nouvelle-Écosse, de Charlevoix, au Québec, de Windsor/Essex, en Ontario, et de la Sunshine Coast, en Colombie-Britannique.
Dans la barre latérale, vous trouverez un lien pour accéder à la trousse d’outils nationale, qui est accessible gratuitement à partir de la plateforme Enrichir l’expérience canadienne.
Tourisme en temps de crise
Le programme Enrichir l’expérience canadienne a été lancé avant la pandémie. Malgré les grands bouleversements qu’a connus le secteur touristique dans ce contexte, l’Association de l’industrie touristique du Canada a choisi d’aller de l’avant avec le programme afin de renforcer le tourisme hivernal et intermédiaire au Canada, qui est plus important maintenant que jamais.
L’incidence continue de la COVID-19 a forcé les entreprises touristiques et les destinations à faire preuve d’innovation et à trouver des solutions à long terme, notamment la création de partenariats avec des opérateurs clés, la proposition d’offres flexibles et de forfaits de produits et services attrayants. Par exemple, le programme Food Island de l’Île-du-Prince-Édouard s’est appuyé sur son programme touristique existant et avéré pour promouvoir les expériences culinaires de l’île auprès des habitants, soutenant ainsi plusieurs entreprises et propriétaires locaux.
Module 2 : Nature saisonnière du tourisme
Enjeux mondiaux
Avant de poursuivre, notez qu’une deuxième feuille de travail est disponible dans la barre latérale. Nous vous encourageons à répondre aux questions de cette feuille à mesure que vous visionnez le contenu du module 2.
Les enjeux particuliers auxquels sont confrontés les entreprises touristiques et les destinations varient d’une région à l’autre, ainsi que selon les produits et services offerts et les expériences uniques proposées. Il existe néanmoins trois questions communes en ce qui a trait aux enjeux de la saisonnalité. Il s’agit de :
- L’incidence financière de la saisonnalité;
- De l’incidence opérationnelle de la saisonnalité; et
- De l’incidence sur les visiteurs et les communautés
Relever ces enjeux n’est pas seulement bénéfique pour la destination et ses entreprises touristiques, mais c’est aussi un moyen efficace pour stimuler le soutien financier de la part des parties prenantes et des investisseurs.
Parmi les incidences financières de la saisonnalité, mentionnons l’infrastructure inutilisée, c’est-à-dire dont l’offre est particulièrement forte en l’été, qui présente un potentiel en saison hivernale et intermédiaire, sans ce que ce potentiel soit exploité.
Comme l’entretien de l’infrastructure demeure nécessaire hors saison, la rentabilité totale de l’investissement est réduite si l’infrastructure n’est pas utilisée à l’année. Il faut donc se demander :
- Par quels moyens puis-je prolonger la saison de pointe?
- Comment puis-je accroître l’exploitabilité de l’infrastructure pour optimiser leur rendement?
D’un point de vue opérationnel, un accès limité aux ressources et aux infrastructures et une réduction de la main-d’œuvre constituent les principaux enjeux opérationnels liés à la nature saisonnière du tourisme.
En général, il y a un énorme contraste entre l’attraction élevée de la main-d’œuvre durant la saison de pointe et le chômage durant la saison hivernale et intermédiaire, alors que la sous-utilisation des ressources et des installations limite l’expansion des produits et services.
Lorsque les attraits populaires sont fermés, que les parcs et les sentiers ne sont pas entretenus et que les offres sont réduites, il est évidemment difficile de soutenir le développement du tourisme hors saison.
La perception qu’ont les voyageurs de la saison hivernale et intermédiaire dans la destination est également un enjeu courant. À ce sujet, posez-vous les questions suivantes :
- Croit-on que votre destination est agréable à visiter hors saison?
- Quels sont les produits et services manquants hors-saison par rapport à la saison de pointe?
- Les attraits principaux sont-ils ouverts ou accessibles hors saison?
- Quelles présomptions les voyageurs ont-ils sur votre destination durant la saison hivernale et intermédiaire?
Parmi les enjeux opérationnels liés à la saisonnalité figurent la fatigue et l’épuisement des ressources après la saison de pointe.
L’épuisement des entrepreneurs et de leur personnel après un été chargé provoque une réduction de la capacité de charge en termes d’utilisation humaine. Autrement dit, il y a moins de personnes disponibles pour travailler dans le tourisme en saison hivernale et intermédiaire.
Le surachalandage dans les communautés, en particulier dans les zones urbaines, est également un facteur important. Les foules et l’achalandage dans les restaurants, les musées et les sentiers de randonnée peuvent réduire la qualité des expériences et nuire à l’image de la marque. Les préoccupations en ce qui a trait aux répercussions sur l’environnement sont un enjeu supplémentaire de la saisonnalité dans le tourisme.
Causes de la saisonnalité
Plusieurs facteurs expliquent la saisonnalité. Ces facteurs relèvent principalement de l’une des quatre catégories suivantes :
- Les conditions météorologiques;
- Les effets du calendrier et moments de la prise de décisions;
- Les intérêts des parties prenantes;
- L’information sur la destination, la marque et la disponibilité des expériences.
Les conditions météorologiques provoquent la saisonnalité de bien des façons. La saison hivernale peut être moins propice aux déplacements pour des raisons de sécurité et d’accessibilité et le mauvais temps réduit la qualité des expériences offertes aux visiteurs durant les saisons intermédiaires.
Les recherches indiquent que les voyageurs internationaux croient parfois que les conditions météorologiques en saison intermédiaire sont carrément un frein aux voyages. Malgré qu’on les perçoive comme des limites, les conditions météorologiques peuvent parfois, au contraire, améliorer l’expérience des visiteurs.
Il est par conséquent nécessaire de sensibiliser les visiteurs sur les avantages des voyages en saison hivernale et intermédiaire, en mettant l’accent sur les produits, services et expériences qui sont offerts au-delà de la saison de pointe.
Le calendrier et le moment où les voyageurs prennent des décisions de voyage influencent également la saisonnalité dans le tourisme. Par exemple, pendant l’année scolaire, soit de septembre à la mi-juin, les parents ont moins de temps pour voyager et la plupart des personnes travaillent à temps plein et ont déjà utilisé tous leurs jours de vacances pendant la saison de pointe.
Il ne faut pas non plus oublier les bouleversements engendrés par la COVID-19 en 2020. Le télétravail et l’enseignement à distance sont désormais des pratiques répandues. Par conséquent, un accès fiable à la technologie pourrait être un facteur clé lors de la prise de décisions sur les voyages.
La question est donc de savoir comment positionner sa région en tant que destination où l’on peut travailler, s’instruire et voyager simultanément.
La saisonnalité peut également être causée par le manque d’intérêt des parties prenantes, des propriétaires d’entreprises et des destinations pour développer le tourisme hivernal et intermédiaire.
Ils peuvent en effet manquer d’intérêt après une forte saison de pointe ou exceptionnellement exigeante. Une main-d’œuvre épuisée et des ressources réduites deviennent alors les principaux défis pour les destinations et les entreprises. Certains disent qu’il n’y a pas de demande après la saison de pointe et que l’ouverture en continu n’est donc pas justifiée. D’autres pensent que les entreprises touristiques sont une source de revenus d’appui et que les entrepreneurs touristiques ferment après la saison de pointe pour des raisons liées au mode de vie.
Utilisez les résultats des études à votre avantage. Autrement dit, prenez le temps de comprendre la demande existante et potentielle du tourisme en saison hivernale et intermédiaire et déterminez quand et comment votre destination ou votre entreprise peut répondre aux besoins ainsi cernés.
La quatrième cause de la saisonnalité concerne l’information sur les impressions des voyageurs et la disponibilité des expériences, des marques, des produits et des services.
À ce sujet, posez-vous ces questions :
- Les consommateurs connaissent-ils les expériences offertes durant la saison hivernale et intermédiaire?
- Les voyageurs croient-ils que les attraits populaires sont fermés hors saison?
- Qu’est-ce que la saison hivernale et intermédiaire n’offre pas aux visiteurs, par rapport à la saison estivale?
Quatre facteurs qui influent sur les affaires
Certains facteurs font en sorte que les voyageurs hésitent davantage à voyager en saison hivernale et intermédiaire.
On pense d’abord à l’insécurité. Quand les voyageurs ignorent ce à quoi ils peuvent s’attendre d’une destination en saison hivernale et intermédiaire, ils éprouvent un sentiment d’insécurité et sont par conséquent incapables de prendre une décision. L’effet McDonald entre alors en jeu et les voyageurs se rabattent sur ce qu’ils connaissent et qui leur convient le mieux. En matière de tourisme, cela signifie s’en tenir à leur comportement habituel de voyage en saison de pointe, plutôt que d’essayer une expérience nouvelle qui les décevra peut-être.
Le droit de se vanter joue également un rôle, c’est-à-dire quand des personnes se rendent dans des destinations ou entreprises simplement parce qu’elles sont populaires. Ces personnes vont donc ignorer les destinations et entreprises moins connues, même si elles proposent des offres semblables. En somme, les voyageurs ne connaissent pas toujours l’offre touristique ou ils ont au contraire l’impression de tout savoir à cause de l’incertitude qui accompagne le tourisme hors saison.
Le syndrome FOMO ou l’anxiété de ratage clôt cette liste. Certains voyageurs ont peur que des produits et expériences ne soient offerts qu’en été. Le syndrome FOMO les pousse donc à privilégier la saison de pointe.
Module 3 : Enjeux liés à la saisonnalité au Canada
Aperçu de la situation au Canada
Afin de comprendre la saisonnalité et les habitudes de voyage des Canadiens à l’échelle provinciale et nationale, l’Association de l’industrie touristique du Canada a mené une enquête d’opinion auprès du public en mars et en avril 2020. Les données sont accessibles à partir du lien dans la barre latérale.
Deux éléments se dégagent de cette enquête. D’abord, l’étude a été menée dans le contexte ou la COVID-19 émergeait comme une menace sérieuse pour les voyageurs et leur bien-être en voyage. Ensuite, malgré les risques et les restrictions en place, la demande de voyages au Canada et dans le monde entier reste très forte.
S’ajoute à cela le fait que le comportement des consommateurs a changé de façon radicale. On ne consomme plus de la même façon : on achète des produits différemment, on recherche des produits différemment et on interagit dans l’espace social et numérique différemment.
L’enquête a également mis en évidence plusieurs autres facteurs qui influent sur la saisonnalité :
- Les taux d’occupation dans les grandes villes atteignent des sommets en juin, en juillet et en août.
- Seul 1 % des produits, services et expériences touristiques au Canada ont lieu en hiver;
- Le surpeuplement géographique et saisonnier peut avoir une incidence négative sur l’expérience touristique.
- La majorité du tourisme au Canada est concentrée en Ontario, en Colombie-Britannique et au Québec.
- Toronto, Vancouver et Montréal sont les villes les plus visitées au Canada.
Courbe en cloche du Canada
La saisonnalité au Canada suit une courbe en cloche typique. Elle s’applique à la plupart des entreprises et destinations au pays. On remarque que la moyenne mensuelle du nombre d’arrivées au Canada augmente et diminue légèrement pendant la saison hivernale et intermédiaire, et atteint son maximum pendant les mois d’été.
Nous avons abordé les raisons de cette saisonnalité dans le module précédent. Il n’en reste pas moins que beaucoup pensent que la saison touristique au Canada commence au long week-end de la fête de Victoria et se termine à la Fête du Travail ou à l’Action de grâces, selon les conditions météorologiques automnales. Non seulement les voyageurs ont cette idée, mais plusieurs destinations et entreprises aussi. Autrement dit, ce ne sont pas juste des facteurs environnementaux qui influent sur la saisonnalité du tourisme. Il y a aussi des obstacles opérationnels au sein même du secteur.
C’est pourquoi le programme Enrichir l’expérience canadienne vise précisément à défaire cette tendance en cloche et à changer fondamentalement notre approche du tourisme en saison hivernale et intermédiaire. Mais pour cela, il faut commencer par modifier nos propres perceptions au sein du secteur du tourisme. Seulement ainsi pourra-t-on élaborer des offres stratégiques qui stimulent réellement les voyages hors saison.
Facteurs liés au tourisme intermédiaire
Un sondage de 50 questions a été mené auprès de voyageurs du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni. On leur demandait entre autres de définir la saison hivernale et intermédiaire au Canada. Ils ont déclaré que la saison intermédiaire avait lieu de mars à mai, soit vers la fin de l’hiver et le début du printemps, ainsi qu’en septembre et en octobre, soit à l’automne.
Les résultats du sondage indiquent aussi les motivations à visiter le Canada hors saison. La principale est que les destinations populaires sont moins fréquentées et que les prix sont potentiellement plus bas. Enfin, les résultats montrent que le profil des touristes hors saison est similaire à celui des touristes de la saison forte.
Facteurs liés au tourisme intermédiaire
À l’opposé, les résultats mettent aussi en évidence les obstacles perçus par rapport aux voyages hors saison au Canada. Ces obstacles comprennent le risque de mauvaises conditions météorologiques et la croyance que plusieurs produits, services, attraits et entreprises ne sont pas accessibles hors saison.
On note aussi que les parents sont moins enclins à voyager durant l’année scolaire, soit du début de septembre à la mi-juin. Cela dit, en dehors de la pandémie, on observe généralement un afflux touristique durant les vacances prolongées de la saison hivernale et intermédiaire, comme la semaine de relâche ou le congé de Noël.
Au chapitre des activités les plus courantes des touristes au Canada, on note la visite de sites touristiques populaires, les expériences culinaires uniques, telles que la visite de vignobles ou de brasseries artisanales, et surtout, dans le contexte de la pandémie et des mesures de distanciation sociale, la visite de parcs nationaux et de zones de conservation, ainsi que l’observation de la faune.
On en conclut que les visiteurs recherchent des expériences complètes de type circuit qui leur permet de tout voir, de tout goûter et de tout faire.
Destination axée sur la saison de pointe
Nous avons aussi sondé les marchés de voyageurs du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni sur leurs prochaines destinations pour les grandes vacances, ainsi que la période de l’année où ils voudraient visiter un certain nombre de destinations, comme le Canada, les États-Unis, l’Espagne, le Mexique et la France. On leur a également demandé s’ils souhaitent visiter ces endroits pendant la saison de pointe, la saison intermédiaire ou hors saison.
Les résultats démontrent clairement que le Canada est une destination prisée en saison de pointe. En effet, près de la moitié des répondants voudraient visiter le Canada pendant l’été. La saison intermédiaire arrive en deuxième lieu et la saison hivernale est considérée comme la moins attrayante des saisons pour le tourisme au Canada.
Deux autres observations clés se dégagent des résultats du sondage :
- Il est possible de prolonger les offres de la saison intermédiaire pendant les mois de l’hiver.
- Pour développer le tourisme en saison hivernale, il faut une meilleure sensibilisation sur les produits, services et attraits offerts hors saison.
Module 4 : Tourisme en saison hivernale et intermédiaire
Pourquoi choisir le Canada?
Nous avons également sondé les répondants du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni sur la raison pour laquelle ils choisiraient de voyager au Canada en saison intermédiaire. Parmi les réponses proposées, mentionnons vivre des expériences uniques qui ne sont pas disponibles pendant la saison de pointe ou bénéficier de prix réduits dans les attraits populaires. Dans les trois marchés de visiteurs, la réponse la plus populaire est l’achalandage réduit pendant la saison intermédiaire.
Plus spécifiquement, les Canadiens sont motivés par un hébergement abordable et les Britanniques par des vols abordables. Ce sont aussi des facteurs importants pour les Américains, mais ces derniers ont un plus grand éventail de raisons de choisir le Canada comme destination.
Fait notable, 16 % des Américains considèrent que l’accueil au Canada est meilleur pendant la saison intermédiaire, alors que seulement 5 % des Canadiens et 7 % des Britanniques accordent de l’intérêt à cet aspect.
Pour consulter les résultats complets de l’enquête, ouvrez les ressources qui figurent dans la barre latérale.
Obstacles au tourisme au Canada
Les répondants ont relevé trois principaux obstacles au tourisme au Canada pendant la saison intermédiaire. Les deux réponses les plus fréquentes sont les mauvaises conditions météorologiques et la fermeture des attraits populaires. Le troisième, qui arrive néanmoins loin derrière les deux premiers, est l’impossibilité de voyager en raison d’obligations professionnelles ou scolaires.
Nous n’avons aucun contrôle sur les conditions météorologiques, mais nous pouvons agir sur la perception que les commerces et les parcs soient fermés à partir de la Fête du Travail ou de l’Action de grâces. Dans la réalité, il est vrai que bon nombre de sites sont fermés hors saison, mais cela pourrait changer, notamment si on démontre aux destinations et autres entreprises, au moyen d’analyses de rentabilité, comment elles peuvent augmenter les recettes et compenser le coût des produits inactifs grâce au tourisme hors saison.
Destinations populaires au Canada
Nous avons ensuite demandé aux répondants canadiens d’indiquer les destinations qu’ils envisageaient de visiter durant la saison hivernale et intermédiaire. En haut de la liste figurent des destinations de premier niveau, comme Banff, Victoria, Toronto et Halifax, ainsi que plusieurs lieux moins populaires ou destinations de deuxième niveau, selon nos paramètres de recherche.
Les résultats montrent que les destinations de marque ayant une forte notoriété en saison de pointe sont les plus susceptibles d’être visitées en saison hivernale ou intermédiaire.
S’en dégage aussi le fait que, malgré un manque de notoriété, de nombreuses destinations moins connues sont considérées comme une solution de remplacement intéressante, notamment Charlottetown à l’Île-du-Prince-Édouard, Cap-Breton en Nouvelle-Écosse et St. John’s à Terre-Neuve-et-Labrador.
Activités populaires au Canada
Lorsqu’on les interroge sur les activités les plus intéressantes à faire pendant la saison hivernale et intermédiaire, les voyageurs canadiens, américains et britanniques répondent les visites guidées, y compris les activités comprises dans un itinéraire qui permet de visiter différents sites et attraits tout au long du voyage. Un bel exemple est un circuit en moto ou en autobus.
La scène culinaire locale est particulièrement populaire auprès des Canadiens et des Américains. Le Canada offre des expériences culinaires sans pareil qui constituent un puissant moteur de l’ensemble de l’industrie touristique pendant la saison hivernale et intermédiaire.
C’est vrai pour les entreprises du sous-secteur de la restauration, mais également pour un grand nombre d’entreprises d’autres secteurs qui peuvent inclure ou combiner à leurs expériences des produits et services offerts par des restaurants, des brasseries et des vignobles locaux dans le contexte d’itinéraires qui sont très attrayants pour les visiteurs.
La visite des parcs nationaux et provinciaux ainsi que de zones de conservation est une autre activité très populaire auprès des répondants américains et britanniques. Le Canada abrite de grandes étendues d’espaces extérieurs spectaculaires qui sont un puissant attrait pour les voyageurs internationaux hors saison.
L’observation de la faune et les contacts privilégiés avec la nature sont particulièrement prisés des Britanniques pendant la saison intermédiaire. Le développement de circuits nature et d’autres activités de plein air mérite une attention particulière. Il s’agit en effet d’un bon filon pour prolonger le tourisme au-delà de la saison estivale.
Points de réflexion
Avant de passer au prochain module, répondons aux quelques questions suivantes pour mieux cerner votre destination, notamment ses enjeux, ses possibilités et ses marchés cibles, ainsi que la manière dont vous pouvez en tirer parti pour renforcer le tourisme en saison hivernale et intermédiaire.
Module 5 : Planification stratégique
Questions stratégiques liées à la saisonnalité
La présente section porte sur les occasions de développement et d’enrichissement du tourisme en saison hivernale et intermédiaire. Nous vous proposerons entre autres quelques idées que vous pourrez soumettre aux parties prenantes de vos destinations.
Mais dans un premier temps, posez-vous les questions suivantes :
- Quel est l’objectif de la destination?
- Quelles sont les principales causes de la saisonnalité?
- Les parties prenantes de la destination sont-elles intéressées à renforcer le tourisme hors saison?
- Les conditions sont-elles favorables au reconditionnement de l’offre?
- Existe-t-il une demande de la part des visiteurs dont peut tirer parti la destination?
- Quelle sera l’incidence sur le contexte actuel?
- Quels sont les enjeux à long terme?
Dans la barre latérale, vous trouverez une feuille de travail pour y noter vos réponses.
Déterminer l’objectif de la destination est l’une des questions les plus importantes. L’objectif peut être de sensibiliser les résidents d’une ville sur l’intérêt de renforcer le tourisme hors saison, de rediriger le tourisme vers des zones plus rurales, de limiter le surchalandage touristique ou d’élaborer de nouvelles offres pour améliorer l’expérience touristique durant la saison hivernale et intermédiaire.
Il convient également de déterminer votre capacité à positionner la région comme une destination touristique à l’année. Si vous n’êtes pas en mesure de le faire, il vaut peut-être mieux miser sur la prolongation de la saison de pointe de quelques semaines ou mois.
Précédemment, nous avons vu les causes de la saisonnalité. La saisonnalité varie néanmoins d’une destination canadienne à l’autre.
En effet, chaque destination a sa propre saisonnalité et ses propres facteurs de la saisonnalité, qui ont un effet sur les défis spécifiques de la destination. En cernant la saisonnalité de la destination, vous pourrez trouver des solutions adaptées au contexte.
À l’instar de l’adhésion de la communauté au développement du tourisme en saison hivernale et intermédiaire, il faut déterminer si l’ensemble des parties prenantes et des entreprises touristiques adhèrent au projet.
Demandez-vous s’il existe un consensus entre les planificateurs et exploitants du tourisme, les fournisseurs d’hébergement, les guides touristiques et autres fournisseurs de services à développer le tourisme hors saison?
Si les parties prenantes ne s’entendent pas, il pourrait être difficile de soutenir le tourisme hors saison à long terme, ainsi qu’élaborer des forfaits ou circuits qui attirent les visiteurs hors saison.
En l’absence de consensus, il faudra trouver des solutions qui auront une incidence positive sur chaque partie prenante.
Il faut ensuite déterminer si les conditions sont propices au développement ou à l’expansion du tourisme dans la destination. Selon les objectifs et les besoins de la destination, des ressources supplémentaires pourraient être nécessaires pour développer le tourisme en saison hivernale et intermédiaire.
Il peut s’agir de besoins en matière d’infrastructure et de main-d’œuvre, de soutien financier, de développement de l’intérêt des parties prenantes ou de la création d’offres nouvelles et attrayantes.
En ce qui concerne les conditions de marché favorables, il faut d’abord définir les besoins spécifiques des consommateurs et la manière dont la destination peut y répondre. Si leurs besoins actuels sont déjà satisfaits, il faudra alors trouver une façon de stimuler la demande à l’aide d’offres nouvelles.
Pour ce faire, on peut examiner des marchés similaires ayant des offres comparables à celles de votre destination et cerner les principaux moteurs du tourisme hors saison dans ces marchés. Par exemple, si vous déterminez que leurs entreprises de ces marchés proposent une expérience inédite, tentez de reproduire cette expérience dans votre destination serait une stratégie à envisager pour créer de nouvelles offres et stimuler la demande.
Après avoir déterminé les stratégies pour améliorer la proposition de la destination, vous devez absolument vous interroger sur votre capacité à mettre en œuvre cette proposition de manière réaliste, en tenant compte de vos ressources.
Le développement du tourisme en saison hivernale et intermédiaire peut avoir toute sorte d’incidence sur vos marchés. Un examen minutieux est donc requis afin d’éviter toute incidence négative, notamment au niveau de l’environnement, des communautés et de contraintes financières potentielles.
Il faut également évaluer comment l’augmentation du tourisme hors saison affectera les produits, services et expériences pendant la saison de pointe. On ne souhaite pas en effet que le développement du tourisme hors saison ait une incidence quelconque sur les offres estivales.
Enfin, cernez quels sont les enjeux potentiels à long terme pour le maintien du tourisme en saison hivernale et intermédiaire dans la destination.
Pensez à des défis liés à la gestion du personnel ou au transport, à des circonstances économiques uniques et à des changements inattendus sur le marché, ou à des contextes économiques et politiques, comme des réglementations ou des politiques qui nuisent au développement d’activités touristiques en saison hivernale et intermédiaire.
Six idées pour stimuler le tourisme intermédiaire
Voici six idées pour vous aider à stimuler le tourisme intermédiaire. Notez toutefois qu’il ne s’agit pas d’une liste exhaustive et applicable en toute circonstance. Ces idées visent plutôt à susciter une réflexion sur le développement de la saison hivernale et intermédiaire dans votre destination.
La première idée consiste à prolonger la saison de pointe. Sachant que les visiteurs canadiens sont motivés par des attraits et hébergements plus abordables durant la basse saison, on peut très bien prolonger la saison de pointe en réduisant les prix dans les mois qui précèdent et qui suivent l’été.
On peut aussi déplacer des attraits et événements populaires qui ont lieu pendant l’été vers la saison intermédiaire ou en créer de nouveaux. Pourquoi ne pas commencer la saison des festivals en mai ou en avril ou la prolonger jusqu’en octobre? Pour éviter les problèmes liés aux conditions météorologiques imprévisibles du printemps et de l’automne, envisagez la création d’événements adaptés, comme des festivals artistiques et culturels pouvant être organisés à l’intérieur.
Optimisez ensuite cette approche en faisant de ces attraits et événements des points d’attraction centraux et en élaborant toute une gamme d’expériences connexes pour les participants. Par exemple, vous pouvez développer des formules avec des entreprises locales, des restaurants et des fournisseurs d’hébergement ou créer des itinéraires qui mettent en valeur la destination.
La troisième idée consiste à repenser la destination en changeant son image, ses marchés et ses infrastructures pour attirer de nouveaux publics.
Dans le matériel promotionnel du tourisme en saison hivernale et intermédiaire, on voit souvent des ciels ensoleillés et des paysages pittoresques. Mais en réalité, hors de la saison de pointe, on doit plutôt s’attendre à la boue, à des ciels nuageux, à du froid et à de la glace. Donc, au lieu de donner une fausse image de la destination, misez sur les points forts de la basse saison.
Célèbre pour ses immenses tempêtes hivernales, la municipalité de Tofino, en Colombie-Britannique, en fournit un excellent exemple. Au lieu de se battre contre les conditions météorologiques, les entreprises touristiques de Tofino misent sur elles en invitant les voyageurs à observer les tempêtes. Les fournisseurs d’hébergement, les restaurants et les prestataires de services locaux ont uni leurs efforts pour créer des forfaits uniques d’observation de tempêtes hivernales. Le tourisme saisonnier en a ainsi grandement bénéficié.
Parallèlement, donner une nouvelle image unique ou prestigieuse à la destination vous permettra d’attirer les voyageurs qui souhaitent vivre une expérience nouvelle et différente. Essayez de proposer des offres hivernales et intermédiaires qui créent un sentiment d’empressement et tirez parti du syndrome FOMO en positionnant vos attraits comme étant exclusifs ou rares.
Un bon exemple est l’observation des icebergs le long des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador. La meilleure période pour les observer est le printemps et le début de l’été, soit durant la saison intermédiaire. Les entreprises touristiques peuvent dont tirer parti de cette expérience unique pour donner à la destination une image de destination unique et prestigieuse.
Une autre idée pour stimuler le tourisme intermédiaire est de développer une deuxième saison de pointe, surtout si votre destination a déjà réussi à prolonger la saison principale pendant l’automne ou le printemps. En misant sur des expériences hors saison, y compris l’hébergement, les festivals et des activités ponctuelles comme les couleurs de l’automne et la cuisine saisonnière, vous commencerez à bâtir une saison intermédiaire solide.
Si votre destination ne peut pas soutenir une deuxième saison de pointe au printemps ou en automne, existe-t-il des moyens de développer une forte saison hivernale pour complémenter les mois d’été ou vice-versa?
Enfin, demandez-vous si vous pouvez proposer des attraits originaux qui ne sont pas souvent vus ou vécus par les touristes dans d’autres destinations du Canada.
Répondre aux besoins du consommateur
Pour développer du tourisme en saison hivernale et intermédiaire, on peut s’appuyer sur de grands moteurs, ainsi qu’une stratégie solide visant à faire coïncider les besoins des consommateurs et les produits et services de la destination. Les cinq facteurs principaux à prendre en compte sont :
- Les prix et les forfaits
- La diversification de la destination et des produits
- La diversification du marché
- L’infrastructure de la destination
- L’infrastructure et le milieu
Le premier moteur est les prix et les forfaits, à savoir des stratégies incluant des rabais ou des forfaits hors saison et des itinéraires pour des occasions spéciales. La deuxième stratégie consiste à diversifier les produits et attraits de la destination pour offrir aux consommateurs des expériences multiples pendant leur visite. Cela comprend également le développement de produits, d’événements et de forfaits spécialisés pour diversifier vos créneaux d’offres.
En ce qui a trait à la diversification du marché, il est possible de renforcer le tourisme en saison hivernale et intermédiaire en attirant de nouveaux marchés vers votre destination. Votre stratégie d’attraction pourra être fondée sur des considérations géographiques ou les intérêts spéciaux de différents segments de consommateurs.
L’infrastructure de la destination fait référence aux campagnes de marketing mises en place pour promouvoir la destination hors saison. Rappelez-vous qu’il est essentiel d’harmoniser le contexte de la saison hivernale et intermédiaire à votre positionnement et à vos offres afin de développer une expérience touristique authentique.
Pour finir, les améliorations apportées à l’infrastructure et au milieu sont un autre moteur du tourisme saisonnier, y compris la construction ou la modernisation de centres de conférence et de lieux de loisirs en plein air ou l’entretien des routes en hiver et d’autres services publics pour faciliter les séjours.
Module 6 : Études de cas et points à retenir
Étude de cas : Laponie, Finlande
Pour vous aider à comprendre les meilleures pratiques en matière de développement du tourisme hivernal et intermédiaire, nous vous présentons deux destinations internationales qui ont réussi à renforcer le tourisme hors saison. Un point commun de ces deux destinations est l’adhésion complète du gouvernement, des parties prenantes, des entreprises touristiques et des résidents au projet. Cela démontre l’importance d’adopter une approche globale en matière de tourisme hivernal et intermédiaire.
La première destination est la Laponie, en Finlande. Demandez au Canadien moyen où vit le père Noël et il vous répondra au Pôle Nord. C’est peu dire, Postes Canada a même créé une adresse postale au Pôle Nord pour le père Noël. Cependant, ailleurs dans le monde, on vous répondra plutôt que le père Noël vit en Laponie, dans le nord de la Finlande.
La Laponie était généralement connue comme une destination estivale pour les voyageurs finlandais à la recherche d’expériences sensationnelles en plein air. Pourtant, la région regorge d’atouts hors saison et son contexte est très favorable à l’expansion du tourisme hors saison. Les entreprises touristiques de cette région ont donc décidé de mettre en place une stratégie à long terme visant à créer une deuxième saison touristique de pointe.
Pendant plusieurs années, le gouvernement local, les groupes autochtones, les compagnies aériennes, les fournisseurs d’hébergement, les organisateurs de voyages et les sites d’attraction ont collaboré pour promouvoir la Laponie comme le pays du père Noël.
Ce faisant, ils ont créé des forfaits d’expériences hivernales uniques basés sur cette thématique. Le but était d’aider les visiteurs à planifier leurs voyages. Les activités proposées comprennent la visite du village du père Noël, des promenades en traîneau à chiens dans un décor hivernal, des activités de ski de fond, des événements après-ski et l’observation des aurores boréales.
Outre ces expériences, l’un des éléments clés du succès de la Laponie a été son partenariat avec Finnair. Compte tenu de sa situation géographique, la compagnie aérienne propose la route la plus rapide entre l’Europe et l’Asie. Finnair ayant aussi un partenariat avec Japan Airlines, la Laponie a pu attirer l’attention des touristes japonais.
Une fois le marché asiatique établi, les marchés de la Russie, de l’Allemagne et du Royaume-Uni ont rapidement suivi, créant ainsi une solide deuxième saison de pointe en Laponie.
Étude de cas : Islande
L’Islande est souvent une destination prisée des voyageurs canadiens à cause du nombre de vols directs offerts vers cette destination à des tarifs très raisonnables. Les prix vers Reykjavik, capitale de l’Islande, étant moins élevés que d’autres vols vers des destinations européennes, l’Islande est un excellent moyen d’aller en Europe depuis le Canada.
La saison estivale y est néanmoins devenue tellement populaire que Reykjavik a atteint sa limite de capacité. Pendant l’été, les hébergements et les compagnies de location de voitures affichaient complet, et les restaurants et les entreprises étaient bondés. À défaut de pouvoir accueillir plus de voyageurs à Reykjavik durant la saison de pointe, l’Islande avait besoin d’encourager les touristes à se rendre dans d’autres régions du pays et de développer sa saison hivernale et intermédiaire afin d’aplatir sa courbe en cloche de l’affluence touristique.
Les entreprises touristiques, les fournisseurs d’hébergement et les services aériens de l’Islande ont donc adopté une stratégie semblable à celle de la Laponie afin de niveler les arrivées. Comme pour la Laponie, il s’agit d’une approche globale à laquelle a pris part l’ensemble de l’industrie pour diversifier le tourisme hors saison et élaborer des offres et forfaits attrayants dans les régions à l’extérieur de Reykjavik.
Enjeux
Comme mentionné précédemment, les études que nous avons menées et la rétroaction des participants aux ateliers que nous avons analysée ont mis en évidence les causes et les enjeux communs de la saisonnalité du tourisme, c’est-à-dire :
- Les conditions météorologiques qui sont mauvaises ou imprévisibles durant la saison hivernale et intermédiaire
- La disponibilité de la main-d’œuvre
- Les ressources limitées pour le développement des nouveaux produits et expériences
- Le marketing authentique et la notoriété de la marque
- Le transport, l’accès et l’infrastructure
- Les partenariats, le réseautage et les stratégies collaboratives
Le soutien à l’entrepreneuriat constitue un autre enjeu important. Pour élaborer de nouveaux produits et expériences, il faut créer un environnement qui réponde aux besoins des entrepreneurs et qui favorise la croissance de nouvelles perspectives commerciales.
Opportunités et passage à l’action
Les études et la rétroaction ont aussi permis de cerner cinq catégories principales d’opportunités à explorer pour le développement du tourisme en saison hivernale et intermédiaire au Canada.
La première opportunité à explorer est l’élaboration d’une stratégie claire. Il faut d’abord fixer des objectifs et des priorités pour la destination, en cerner les avantages uniques et établir des partenariats collaboratifs pour atteindre ces objectifs. Il faut également comprendre les tendances de fréquentation de la région afin de déterminer comment lier les besoins des voyageurs aux messages et offres de marketing.
Le développement de produits et expériences est une autre opportunité à explorer, puisque cela crée de nouveaux services et attraits pour la destination. Cela implique d’évaluer les offres actuelles de la saison hivernale et intermédiaire et de les associer aux différents groupes de visiteurs nationaux et internationaux. Il faut également cerner les intérêts de ces visiteurs et développer de nouveaux produits en conséquence, tout en créant des forfaits et circuits autour de ces intérêts.
Le service à la clientèle est sans doute l’une des opportunités à explorer les plus importantes. Il est nécessaire d’évaluer les normes de service de votre destination et de veiller à ce que la qualité des offres soit à la hauteur des attentes des consommateurs. Il faut ensuite élaborer une stratégie de service à la clientèle permettant aux entreprises touristiques de traiter les obstacles et les problèmes potentiels de manière proactive.
Ce ne sont pas les stratégies et actions qui manquent pour promouvoir la destination comme un lieu prisé pour la saison hivernale et intermédiaire. Mentionnons par exemple :
- Proposer des prix de saison;
- Développer du contenu saisonnier;
- Élaborer un message attirant et authentique;
- Adapter l’image de la destination ou de la marque pour refléter la réalité de l’expérience saisonnière.
Une fois le plan de marketing élaboré, vous devrez y harmoniser votre stratégie de communication avec les parties prenantes et les entreprises touristiques concernées. Cela permet d’éviter un décalage entre ce que les consommateurs attendent de votre destination et ce qu’ils obtiennent auprès des entreprises touristiques.
La dernière opportunité à explorer concerne le leadership dont doivent faire preuve les destinations, attraits et exploitants touristiques pour développer le touristique saisonnier. Cela implique d’avoir une vision et un plan d’action clairs, et de favoriser la collaboration et le partage des ressources pour créer et promouvoir de nouvelles offres. Il faut également fournir une formation pertinente aux entreprises et soutenir l’évolution des besoins des petites et moyennes entreprises et des entrepreneurs au niveau régional.
Remerciements
Voilà qui conclut le webinaire Renforcer le tourisme en saison hivernale et intermédiaire au Canada du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les stratégies visant à renforcer le tourisme hivernal et intermédiaire au Canada, téléchargez la trousse d’outils nationale, les résultats des études et les exemples d’études de cas. Avant de fermer votre session, sauvegardez vos feuilles de travail afin de pouvoir les consulter lors de l’élaboration de votre stratégie pour le tourisme hivernal et intermédiaire.
Merci de votre attention.