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Partenariats pour la réussite
Sommaire
Bienvenue dans le webinaire Partenariats pour la réussite, du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à établir des partenariats pour assurer la réussite de votre destination. Plus spécifiquement, le webinaire vise à développer les compétences suivantes :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées au tourisme dans votre région.
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire.
- Expliquer aux entreprises et acteurs touristiques l’importance que revêt le tourisme culinaire pour répondre aux besoins des visiteurs.
Vous apprendrez aussi à :
- Expliquer pourquoi l’établissement de partenariats est particulièrement important pour le tourisme culinaire.
- Expliquer l’éventail de partenaires du tourisme culinaire, en citant à titre d’exemples diverses ressources auxquelles les partenaires peuvent contribuer
- Décrire les éléments à la base d’un partenariat solide en matière de tourisme culinaire, avec des exemples précis à l’appui; et
- Reconnaître les enjeux et les occasions associés aux partenariats en matière de tourisme culinaire.
Transcription
Bienvenue dans le webinaire Partenariats pour la réussite, du programme Enrichir l’expérience canadienne.
Programme
Avant de commencer, veuillez noter la section qui se situe dans la barre latérale de votre écran. Tout au long du webinaire, vous y trouverez des feuilles de travail, des ressources et des études de cas à télécharger.
Nous aimerions aussi prendre cette opportunité pour reconnaître l’incroyable apport des peuples autochtones à l’industrie du tourisme de partout au Canada. Les terres et territoires traditionnels des Premières Nations, des Métis et des Inuits sont le lieu d’expériences culinaires uniques qui améliorent grandement l’expérience touristiques dans toutes les destinations canadiennes.
Grâce aux efforts concertés de plusieurs organisations, y compris de l’Association touristique autochtone du Canada et de l’Indigenous Culinary of Associated Nations, l’art culinaire autochtone a gagné en popularité et est devenu un réel moteur du développement du tourisme au Canada.
Enrichir l’expérience canadienne
Le secteur du tourisme est un joueur clé dans l’économie canadienne. Les occasions d’en tirer le meilleur parti ne manquent pas, c’est-à-dire d’étaler aux touristes, tant ceux du Canada que de l’étranger, tout notre savoir-faire en matière d’art culinaire, et d’élargir nos offres de produits et expériences durant la saison hivernale et intermédiaire.
Financé par le gouvernement du Canada, le programme Enrichir l’expérience canadienne a été conçu pour aider les organisations de marketing de destination et les entreprises touristiques à développer des stratégies visant à stimuler le tourisme culinaire, ainsi que le tourisme hivernal et intermédiaire à travers le Canada.
Résultat d’un travail d’équipe, le programme a permis de mener des études approfondies et des discussions sur des questions communes. Le but était de dégager des stratégies pour permettre à l’industrie de continuer de s’épanouir comme pilier de l’économie au Canada.
Partenariats pour la réussite : Objectifs du webinaire
Le but de ce webinaire est de vous fournir de l’information utile et des stratégies pratiques pour vous aider à établir des partenariats pour assurer la réussite de votre destination. Plus spécifiquement, le webinaire vise à développer les compétences suivantes :
- Faire la distinction entre le tourisme culinaire et d’autres formes de tourisme, en donnant notamment des exemples d’expériences culinaires liées au tourisme dans votre région.
- Décrire la portée et la diversité des entreprises qui participent au tourisme culinaire, notamment en cernant les différentes parties prenantes de la chaîne de valeur du tourisme culinaire.
- Expliquer aux entreprises et acteurs touristiques l’importance que revêt le tourisme culinaire pour répondre aux besoins des visiteurs.
Vous apprendrez aussi à :
- Expliquer pourquoi l’établissement de partenariats est particulièrement important pour le tourisme culinaire.
- Expliquer l’éventail de partenaires du tourisme culinaire, en citant à titre d’exemples diverses ressources auxquelles les partenaires peuvent contribuer
- Décrire les éléments à la base d’un partenariat solide en matière de tourisme culinaire, avec des exemples précis à l’appui; et
- Reconnaître les enjeux et les occasions associés aux partenariats en matière de tourisme culinaire.
Module 1 : Introduction au tourisme culinaire
Avant de vous lancer dans la création de partenariats à proprement parler, il importe d’abord que vous et votre entreprise ou destination soyez conscients du creux qui existe entre l’industrie de la restauration et celle du tourisme. De la sorte, vous serez mieux positionné pour créer des ponts entre ces deux industries, pour les emmener à la table, pour ainsi ouvrir de nouvelles portes pour le développement d’expériences culinaires attrayantes pour les touristes au Canada.
Convier les industries du tourisme et de la restauration à la même table
Même si les restaurateurs ne se considèrent pas comme des entreprises touristiques, il est essentiel que l’industrie de la restauration soit ouverte et prête à l’idée de répondre aux besoins des touristes.
À l’inverse, ce ne sont pas toutes les entreprises touristiques qui accordent de l’importance à l’art culinaire locale et à sa valeur comme produits et services touristiques.
Prenons les musées en exemples. On y vend très souvent de la nourriture, mais cette nourriture n’a bien souvent rien à voir avec le site touristique.
Cette situation est répandue partout dans le monde, pas seulement au Canada. En fait, partout dans le monde, des sites touristiques continuent de proposer des aliments qui correspond à ce qu’ils croient que les touristes veulent. Selon nos recherches, il existe néanmoins une très forte demande des consommateurs pour des expériences culinaires de haute qualité qui reflètent la destination.
Vous vous demandez peut-être ce que ça donne au juste de convier ces deux industries à la même table pour développer ainsi le tourisme culinaire?
En bref, ça permet d’offrir des expériences à grande valeur et multisensorielles qui sont authentiques et qui sont à l’image de la destination. Ça permet aussi de stimuler la demande touristique et de renforcer les retombées économiques pour votre entreprise ou destination touristique.
Dans le contexte actuel, les deux industries ont tout intérêt à adopter une approche axée sur le tourisme culinaire afin de renforcer leur résilience et la viabilité du tourisme au Canada, notamment en prévision de l’après-COVID.
Maintenant que nous sommes conscients de l’écart qui existe entre ces deux industries, prenons quelques minutes pour définir ce qu’est le tourisme culinaire. On entend par tourisme culinaire toute expérience culinaire qui suppose une interaction avec des aliments et des boissons qui reflètent l’histoire, le patrimoine ou la culture d’un lieu.
Le tourisme gourmand et le tourisme gastronomique sont d’autres façons de désigner le tourisme culinaire. Certaines destinations privilégient néanmoins un terme plutôt qu’un autre, comme « tourisme gastronomique » en Europe.
Peu importe le terme employé, l’important est de nous rappeler que le tourisme culinaire suppose une relation significative entre l’alimentation et le lieu.
La gamme d’activités et d’expériences qui peuvent être associées au tourisme culinaire est infinie. En voici quelques exemples :
- cueillette de pommes dans une ferme ou un verger local
- manger de la tire d’érable pendant une randonnée en hiver
- faire un pique-nique, composé de produits de saison et locaux dans une zone à l’écart ou un site de conservation
En étant conscients de la portée et de la diversité des expériences associées au tourisme culinaire, vous comprendrez ainsi que les expériences culinaires, c’est bien plus que des aliments et des boissons. En effet, il existe toute une gamme d’expériences culinaires entrelacées, dont vous avez tout intérêt à tenir compte parce qu’elles contribuent à attirer les touristes gourmands dans votre destination.
Chaîne de valeur dans le tourisme culinaire
Une vaste gamme d’entreprises touristiques peuvent se servir des produits et des expériences culinaires pour tirer parti de la popularité croissante du tourisme culinaire. C’est ce qui a donné lieu au développement de la chaîne de valeur dans le tourisme culinaire. La chaîne de valeur a été conçue précisément pour accroître l’avantage concurrentiel des destinations et entreprises touristiques.
Étant donné la capacité limitée d’un seul fournisseur de service ou d’un seul site touristique, les entreprises ont avantage à collaborer entre elles pour offrir une valeur ajoutée à la clientèle. En collaborant, les entreprises peuvent compter les unes sur les autres : chacune d’entre elles mise sur ce qu’il fait de mieux, mais l’ensemble gagne ainsi en productivité et en efficacité.
L’expérience des visiteurs est alors enrichie, et ce à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Dans ce contexte, les entreprises et organisations du secteur culinaire de votre destination peuvent former des partenariats stratégiques pour offrir des expériences multisensorielles qui dépassent les attentes des visiteurs.
Par chaîne de valeur, nous entendons donc n’importe quelle entreprise touristique qui propose la découverte d’un lieu ou d’une expérience culinaire, y compris :
- les lieux d’hébergement;
- les attractions touristiques;
- les producteurs de boissons;
- les écoles culinaires;
- les fermiers et marchés fermiers;
- les festivals et événements;
- les maraîchers, les producteurs et les fournisseurs;
- les restaurants;
- les commerces de détail; et
- les voyagistes.
Qui est le touriste gourmand?
À la question « Qui est le touriste gourmand? » nous vient souvent une image commune un peu caricaturale. C’est-à-dire l’image d’une personne attablée dans un restaurant chic, prenant des photos de son repas pour son compte Instagram ou écrivant un billet sur ses expériences culinaires pour un blogue de foodies.
Cette personne est un touriste gourmand, mais ce type de tourisme et de touristes ne représente qu’une toute petite partie du très vaste segment de marché du tourisme culinaire. En effet, le profil des touristes gourmands est très diversifié. Les touristes gourmands voyagent pour vivre des expériences et sont en quête de vrais liens avec les lieux visités.
En somme, le touriste gourmand est un « touriste qui planifie ses voyages, en partie ou en totalité, en raison de son désir de découvrir les saveurs locales ». Il peut s’agir d’une personne qui cherche exclusivement des expériences dînatoires dans de grands restaurants, mais tout aussi bien d’une autre personne qui souhaite découvrir la gastronomie de la rue et les étals du marché. On trouve aussi parmi eux les touristes en milieu rural qui veulent plus particulièrement retourner aux sources de la chaîne alimentaire.
Les expériences culinaires peuvent être la principale motivation d’un voyage, mais tous les voyageurs vivent des expériences culinaires de manière tout à fait spontanée.
Autrement dit, souvenez-vous que tous les touristes sont des touristes gourmands, qu’ils se qualifient comme tel ou pas.
Après tout, quel que soit le but du voyage, on doit tous se nourrir. Si nous laissons de côté le stéréotype du touriste gourmand de type « foodie », alors nous découvrons une foule d’occasions pour attirer de nouveaux clients dans les destinations.
Futur du tourisme culinaire
Avant la COVID, le tourisme expérientiel était en plein essor. Selon les études, cette tendance n’est pas prête de disparaître une fois que nous aurons passé à travers de la pandémie.
Nous savons en effet qu’il y a, en ce moment, une demande refoulée de la part des touristes et des consommateurs en ce moment et nous savons que dès qu’ils le pourront, ils partiront à la recherche de contacts humains comme jamais auparavant. Et le tourisme culinaire leur proposera précisément des expériences concrètes et multisensorielles dans des entreprises et sites locaux, qui leur permettront de connecter avec les destinations de manière bien plus réelles.
Comme nous en sommes témoins depuis quelque temps, et notamment dans le contexte de la pandémie, les consommateurs sont de plus en plus conscients du système alimentaire au niveau local. Et les voyageurs au Canada ne font pas exception : ils veulent savoir d’où proviennent les aliments qu’ils consomment.
Les touristes gourmands sont très friands d’expériences concrètes qui leur permettent d’interagir avec les gens et avec l’histoire des lieux qu’ils visitent. Pour eux, c’est une façon de mieux découvrir ces lieux.
À cause de la pandémie, les voyages en voiture seront privilégiés par rapport aux voyages en avion, notamment pour les voyages culinaires. Cela nous donne l’occasion de cibler les voyageurs canadiens qui voyageraient normalement à l’étranger, mais qui cherchent aujourd’hui des destinations plus près de chez eux.
La question de la sécurité est aussi très importante dans la prise de décision relative à la destination, aux dates de voyage, à la raison du voyage et à la façon de voyager pour le loisir. Sachant cela, les entreprises doivent développer des stratégies de communication pour renseigner les voyageurs sur leurs protocoles sanitaires.
En outre, dans le contexte de la COVID, les attraits ou sites en plein air, à l’écart des foules, seront plus attrayants pour les voyageurs. Voilà tout autant de facteurs à prendre en considération dans le développement d’expériences touristiques culinaires au niveau régional.
Module 2 : Fondements du partenariat
Définition
Alors, la grande question maintenant : en quoi consiste un partenariat? Pour comprendre les bases du partenariat dans le contexte du tourisme culinaire au Canada, définissons d’abord ce que l’on entend par partenariat. Ce faisant, nous verrons les différents types de partenariat et les avantages de la collaboration entre les entreprises de l’industrie du tourisme.
La clé du partenariat est que toutes les parties concernées jouissent des retombées de la mise en commun des ressources, quelles soient financières ou autres, et qu’elles puissent ainsi atteindre leurs objectifs communs. Le partenariat peut donner accès à de nouveaux marchés, donner lieu à la création de nouveaux produits ou services, et aider à atteindre une productivité accrue ou à faire des économies d’échelle.
Formes de partenariat
Quelles formes peut prendre le partenariat?
Selon l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies, il existe sept formes de partenariat à considérer dans le contexte du développement du tourisme culinaire. D’emblée, précisons que les bourses, les acquisitions, les contributions uniques ou les fusions ne constituent pas des partenariats, pour la simple raison que le partenariat repose sur le partage des risques et des retombées par toutes les parties concernées.
La première forme de partenariat est la mise en commun de ressources pour en tirer des avantages auxquels les parties n’auraient pas accès individuellement autrement, comme la capacité à développer de nouveaux produits, services et expériences.
C’est ce qu’on appelle un partenariat de consortium.
La deuxième forme de partenariat consiste à réunir le savoir-faire ou les ressources des entreprises afin d’explorer une nouvelle opportunité. C’est ce que l’on appelle la coentreprise. Dans ce type d’initiatives, on forme normalement une entité distincte.
La troisième forme de partenariat consiste généralement en une entente à long terme visant à atteindre des objectifs communs. C’est le partenariat par alliance stratégique. On qualifie ce partenariat de « stratégique » parce que les objectifs des partenaires sont au cœur de la stratégie d’affaires et de la stratégie de développement du marché.
La quatrième forme de partenariat consiste le plus souvent en une entente visant à mettre en marché les produits ou services des partenaires par des activités de promotion croisée. C’est le partenariat par le marketing coopératif. En règle générale, on se sert de cette forme de marketing pour optimiser la distribution dans les réseaux des divers partenaires. Cela permet d’élargir le marché respectif des parties.
La cinquième forme de partenariat a généralement lieu quand les entreprises sont issues de différentes industries, mais qu’elles partagent un savoir-faire complémentaire ou relié qui peut constituer une valeur ajoutée. Dans cette forme de partenariat fondé sur la chaîne de valeur, on trouve généralement plusieurs activités reliées entre elles qui concernent différentes facettes de l’entreprise.
La sixième forme de partenariat consiste en la création d’une alliance entre plusieurs entreprises qui visent à collaborer et à développer des initiatives pour atteindre des objectifs communs. C’est ce que l’on appelle le partenariat de réseau.
La dernière forme de partenariat repose sur le besoin de faire appel à un fournisseur de services tiers pour fournir des services secondaires. C’est de la sous-traitance, ou un partenariat de réseau.
Pour en savoir plus sur les formes de partenariat, veuillez consulter les ressources proposées dans la barre latérale.
Avantages du partenariat
Voyons maintenant quels sont les avantages du partenariat.
Dans un premier, le partenariat permet de mettre en commun des ressources avec des partenariats de façon à amplifier les efforts visant à atteindre un objectif ou encore à réduire le coût de tels efforts.
Le partenariat vous permet aussi de pallier les manques de votre entreprise en établissant des partenariats avec des entreprises qui proposent un produit, un service ou une expérience qui correspond aux besoins de votre marché cible. Autrement dit, votre partenaire propose quelque chose que vous n’offrez pas vous-même à vos clients, que ce soit à cause d’un manque de capacité, de ressources ou de temps.
Un autre avantage du partenariat est le fait de pouvoir bénéficier de l’expertise de vos partenaires et d’en profiter pour apprendre d’eux et de leurs aptitudes, de manière à améliorer votre rendement et votre bassin de compétences.
Le partenariat est aussi une excellente stratégie pour renforcer la crédibilité de votre entreprise. En établissant des partenariats avec des entreprises et des organisations dont la réputation et la marque sont reconnues au sein de l’industrie, vous aurez l’occasion de renforcer l’image de votre propre entreprise.
Le partenariat permet de créer des campagnes de marketing collaboratif, ce qui est une bonne façon de rejoindre plus de consommateurs et d’augmenter la visibilité de votre entreprise ou de votre marque.
Le partenariat peut aussi être l’occasion de promouvoir ou de favoriser la créativité et l’innovation au sein de votre entreprise. En collaborant avec une entreprise qui propose des choses différentes de la vôtre, il est beaucoup plus facile de cerner de nouveaux produits et expériences uniques à développer, ainsi que de les développer pour consolider votre proposition de valeur.
Enfin, vous pouvez aussi ainsi contribuer à de plus grandes retombées économiques au niveau local. En établissant un partenariat avec des entreprises locales, vous soutenez non seulement l’économie locale, mais vous veillez aussi à ce que chaque dollar investi dans le tourisme culinaire reste dans la destination.
Outre les retombées financières, le partenariat avec des entreprises locales renforce le sentiment de fierté et d’appartenance. Cette fierté et appartenance améliore les expériences de tourisme culinaire, parce que les touristes peuvent la ressentir.
Module 3 : Cocréation de valeur
Huit formes d’investissement
En établissant plusieurs partenariats, votre entreprise peut cocréer une valeur. Il existe différentes stratégies de cocréation de valeur. Avant de conclure des partenariats, il importe donc de cerner les formes d’investissement qui font défaut dans votre entreprise et de comprendre les formes d’investissement que vous et vos partenaires êtes en mesure de fournir dans le cadre d’un partenariat pour créer une valeur.
En 2009, des experts ont établi une liste de huit formes d’investissement. Cette liste permet de cerner les modèles d’apport de ressources à travers le monde et comprendre ainsi la diversité des interactions et transactions en cours à l’échelle mondiale.
En somme, le modèle reconnaît ainsi qu’il existe d’autres formes d’investissement que les investissements en capitaux et que la croissance du capital financier se fait souvent au détriment d’autres attributs. Un exemple est la perte de ressources naturelles au profit d’un gain en capital.
Le modèle des huit formes d’investissement a été développé par Ethan Roland et Gregory Landua, auteurs de Regenerative Enterprise: Optimizing the Multi-Capital Abundance, developed the 8 forms of capital. Les huit formes d’investissements sont :
- Capital social
- Capital matériel
- Capital en argent
- Capital en ressources organiques
- Capital intellectuel
- Capital expérience
- Capital spirituel et culturel
Ces huit formes d’investissement peuvent être échangées dans le cadre d’échanges intracapitaux ou intercapitaux. Par exemple, dans le cadre d’un échange intercapital, une entreprise peut échanger du capital spirituel contre du capital matériel, et dans le cadre d’un échange intracapital, une entreprise peut échanger son capital spirituel contre le capital spirituel d’une autre entreprise.
À mesure que nous décrirons, dans les prochaines minutes, les huit formes d’investissement, songez aux formes d’investissement que vous pouvez offrir à des partenaires potentiels et à celles que pourraient vous offrir vos partenaires.
Le capital social correspond à l’influence, au réseau d’affaires ou au réseau de relations. Supposons par exemple qu’une personne veut percer dans le monde de la restauration, mais qu’elle n’a aucune relation d’affaires dans le milieu. Elle cherche alors une personne qui a de bonnes relations dans le milieu et qui a des contacts clés qui sont nécessaires pour se lancer en affaires. Elle crée ainsi un partenariat fondé sur le capital social.
On entend par capital matériel, toute chose physique et inanimée, comme les matériaux bruts, les produits, les infrastructures et la technologie.
En guise d’exemple, mentionnons une entreprise qui fournit du capital matériel dans le contexte d’un festival culinaire. Plutôt que de louer ou d’acheter des tentes et des tables, le festival s’associe à cette entreprise qui fabrique le matériel nécessaire, soit les tentes et les tables. Il s’ensuit que le fabricant de matériel fait connaître ses services, et que le festival réduit les coûts de participation au festival.
Le capital en argent désigne la monnaie ou les devises qui favorisent l’échange des marchandises et services. Cette forme d’investissement comprend aussi les monnaies virtuelles, comme les Bitcoins.
Parmi les exemples courants de forme d’investissement en argent, mentionnons le besoin d’un petit restaurant d’obtenir de l’argent pour financer la rénovation de sa cuisine ou remplacer les appareils. En raison de contraintes financières, le restaurateur cherche des partenaires pour investir dans le restaurant ou lui consentir un prêt.
Le capital en ressources organiques comprend l’accès à de la terre, à de l’eau, à des animaux et à des plantes, et à la santé humaine ou à celle d’autres organismes. Cela comprend finalement toutes les choses organiques liées à l’activité humaine qui existe dans l’écosystème.
Voici l’exemple d’un restaurant qui souhaite offrir une expérience culinaire en pleine nature. Il établit un partenariat avec une organisation ou une personne dont le mandat est la conservation de la nature, qui lui fournit un accès à un site naturel. Le restaurant a ainsi accès à un capital en ressources organiques.
Le capital intellectuel désigne les idées, les concepts ou le savoir que l’on acquiert à l’école, au collège ou à l’université. Il peut s’agir de « propriété intellectuelle ». Cela relève essentiellement de l’esprit. C’est une ressource qui possède une très grande valeur dans notre société.
Disons, par exemple, que le restaurateur de notre exemple précédent veut s’instruire sur la façon d’offrir son expérience culinaire en plein air. Il trouve un partenaire qui possède une expertise dans ce domaine, ce qui lui permet d’avoir accès aux connaissances de ce partenaire ou d’acquérir auprès de lui les connaissances naissances pour développer son idée.
Le capital expérience est le savoir-faire ou l’expérience d’une personne qui permet de passer à l’action.
Reprenons l’exemple du restaurateur qui souhaite créer une expérience en plein air. Comme c’est une toute nouvelle expérience, le restaurateur ne connaît pas très bien les techniques de préparation et de cuisson en plein air. Mais plutôt que de chercher du capital intellectuel dans ce cas-ci, soit des connaissances, il va plutôt établir un partenariat avec un chef spécialisé dans la préparation de repas gastronomique en plein air. C’est du capital expérience.
Le capital spirituel correspond à la foi, au karma, à la réflexion ou à la prière. On le définit comme une relation interne avec une entité spirituelle ou une prise de conscience d’un ensemble plus vaste que soi. Cela suppose souvent un ensemble de relations complexes avec le contexte culturel.
Les partenariats fondés sur le capital spirituel pourraient concerner des repas halal ou kasher. Par exemple, si notre restaurateur veut s’assurer que les viandes servies ont été chassées dans le respect de l’animal, tout comme les poissons qui ont été pêchés, et que les produits qui ont cueillis l’ont été dans le respect de la nature, il peut s’associer, dans le cadre d’un partenariat fondé sur le capital spirituel, avec un boucher local ou un site de conservation local de manière à avoir un approvisionnement en ingrédients éthiques.
Enfin, la dernière forme d’investissement est le capital culturel, c’est-à-dire l’histoire, les légendes, le folklore musical ou les arts. Il s’agit d’expériences à la fois internes et externes que partage un groupe de personnes. C’est le produit d’échanges complexes alliant diverses formes d’investissements ayant lieu au sein d’une collectivité, d’un village, d’une ville, d’une région, voire d’un pays dans son ensemble.
Dans notre exemple, l’expérience culinaire en plein air pourrait se conclure par la présentation d’œuvres locales qui tissent un lien entre l’expérience, les saveurs qu’elle a mises en scène et la communauté où elle a eu lieu. Pendant le repas, on peut aussi inviter des locaux à raconter l’histoire de chaque plat et le lien entre ces plats et la région, de même que des légendes.
L’établissement de partenariats avec des entreprises, des organisations ou des personnes, comme des artistes ou des historiens, permet d’avoir accès à du capital culturel.
Module 4 : Création de solides partenariats
Composantes clés
Voyons ensuite les composantes clés d’un solide partenariat en matière de tourisme culinaire.
Pour créer un solide partenariat, vous devez d’abord fixer des buts et objectifs précis. Cela comprend de déterminer les rôles et responsabilités de chaque partenaire, ainsi que les activités qui leur incombent.
Il importe de noter que les responsabilités et activités peuvent changer tout au long de l’entente de partenariat en raison de changements dans le marché. Par conséquent, nous vous recommandons de définir clairement les rôles, dans une entente écrite, dans un protocole d’entente ou dans un accord quelconque.
Le deuxième élément est la communication ouverte et soutenue entre les partenaires. Il est important que vous entreteniez un dialogue continu avec votre partenaire en lui demandant son avis et ses impressions sur les décisions prises dans le cadre du partenariat. La communication ouverte favorise le partage et les échanges d’idées novatrices, mais aussi des préoccupations de manière constructive.
Il importe également de prendre en considération des facteurs comme le moment opportun de la communication, l’efficacité de la communication, ainsi que la quantité d’informations qu’un partenaire parvient à assimiler à la fois. Par exemple, quand vous communiquez avec un partenaire dont la langue dominante n’est pas la même que la vôtre, il y a un risque de malentendu ou de mauvaise interprétation. Fournir trop d’information en même temps peut donner lieu à de la confusion et à des opportunités manquées.
La troisième composante clé de la création de solides partenariats est le renforcement des capacités par l’apprentissage continu. Dans les partenariats prolongés, on arrive à cerner les forces et les faiblesses des parties concernées, ce qui permet de combler les lacunes de connaissances et tirer parti de l’expertise de chacun.
En outre, à mesure que le partenariat progresse et que des facteurs externes changeants exercent une influence sur le partenariat, de nouvelles lacunes en matière de connaissances, qui sont essentielles à la viabilité du partenariat, peuvent surgir. Pour assurer la viabilité du partenariat à long terme, il sera alors essentiel de combler ces lacunes dès qu’on en prend conscience. En guise d’exemple, pensons à l’évolution rapide des nouvelles technologies et des outils. Les entreprises qui ne s’adaptent pas ou n’apprennent pas à utiliser la technologie avancée risquent de perdre leur marque et leur place dans le marché.
La quatrième composante consiste à définir des indicateurs et des mesures de base pour évaluer l’efficacité du partenariat. Les indicateurs et mesures permettent de déterminer, de manière objective, si l’investissement a eu des retombées positives, tant sur le plan financier que non financier.
Il peut s’agir d’indicateurs et de mesures quantitatifs ou qualitatifs, pourvu qu’ils reflètent les objectifs du partenariat.
Un autre avantage des indicateurs et mesures est qu’ils fournissent aux potentiels investisseurs des données fiables sur le rendement de votre entreprise et de vos partenariats.
La cinquième composante pour créer de solides partenariats est l’accès à des ressources adéquates. Assurez-vous de la disponibilité suffisante des ressources humaines et financières pour la réalisation des buts et objectifs fixés.
Dans certains cas, malgré leur intérêt et volonté à faire prospérer le partenariat, les partenaires se retrouvent bien souvent confrontés aux impératifs des tâches quotidiennes à exécuter. C’est alors plus difficile pour eux d’accomplir leurs responsabilités ou de renforcer les capacités comme prévu dans l’entente de partenariat. Pour assurer la réussite du partenariat, il faut donc veiller à disposer de ressources suffisantes, comme du temps ou du capital financier, pour assumer pleinement vos responsabilités.
La sixième et dernière composante pour créer de solides partenariats est la planification et la gestion des ressources. Comme le secteur du tourisme culinaire est soumis à de nombreux facteurs externes et imprévisibles – pensons à la pandémie de la COVID –, il est essentiel de planifier les changements éventuels et de cerner les mécanismes de gestion de risques.
Le vieil adage est alors de mise : soyez proactifs plutôt que réactifs en ce qui a trait au développement de partenariats stratégiques. Voilà pourquoi il importe que chaque partenaire fasse preuve d’ouverture et d’honnêteté à l’égard de leurs capacités, ainsi qu’aux risques constants associés à leurs activités.
Les partenariats qui évaluent tant les risques que les occasions, et ce, de manière continue, sont mieux outillés pour faire face aux perturbations externes qui affectent l’industrie du tourisme.
Module 5 : Enjeux et occasions du partenariat
Cinq principaux enjeux
Dans la section précédente, nous avons vu qu’il existe plusieurs enjeux communs en matière de partenariat dans le secteur du tourisme. Or, ces enjeux peuvent devenir des occasions. Voici comment.
Le premier grand enjeu à relever lorsque l’on forme des partenariats est l’établissement d’un lien de confiance entre les partenaires. Une bonne stratégie pour y parvenir consiste à maintenir une communication ouverte et honnête avec vos partenaires quant aux idées et aux occasions à saisir, mais aussi quant aux enjeux auxquels vous êtes confrontés.
Le deuxième enjeu courant porte sur la fiabilité de votre partenaire en ce qui a trait au respect des engagements. Afin d’atténuer les risques à ce chapitre, chaque partenaire doit demeurer réaliste quant aux attentes qu’il a envers l’autre.
À cette fin, veillez à bien comprends les ressources et le temps que chaque partenaire est en mesure de fournir et servez-vous de ces paramètres pour fixer les objectifs. N’oubliez pas qu’être un partenaire fiable renforce non seulement votre crédibilité en tant que partenaire, mais favorise aussi un climat de confiance.
Le troisième enjeu porte sur la flexibilité au sein de votre partenariat. En effet, il importe de faire preuve de souplesse dans le cadre de votre partenariat afin de pouvoir faire face aux facteurs externes changeants qui ont une influence sur le tourisme et qui peuvent par conséquent avoir une incidence tant sur votre entreprise que sur les buts et objectifs du partenariat.
Pour surmonter cet enjeu, nous vous recommandons d’être proactif dès le début du partenariat. Si vous et vos partenaires fixez à l’avance des rencontres régulières, cela vous permettra de passer en revue vos actions et de les ajuster lorsque nécessaire.
Le quatrième enjeu est de stimuler l’innovation et la créativité. Stimuler l’innovation et la créativité est essentiel à la croissance de votre entreprise et au développement du partenariat. Il importe donc que votre partenariat ait une certaine tolérance à la prise de risques afin qu’on puisse considérer des approches ou des outils à la fois nouveaux et innovants.
Par exemple, on peut envisager d’intégrer de nouveaux participants au partenariat, d’ajouter de nouveaux produits ou services à votre offre ou d’explorer de nouveaux marchés à exploiter. Lorsqu’on cerne les lacunes du partenariat, cela nous donne l’occasion de développer des solutions créatives et novatrices. Pour en récolter les avantages potentiels, toutes les parties doivent néanmoins être en mesure de prendre des risques calculés.
Le cinquième enjeu à relever lors de la formation de partenariats est de garder les canaux de communication ouverts. Établir un lien de confiance, faire preuve de souplesse, être fiable, ainsi que stimuler l’innovation et la créativité nécessite le maintien d’une excellente communication entre tous les partenaires.
Comme mentionné précédemment, une communication ouverte et honnête est indispensable à tout partenariat; un manque de communication peut nuire à la réussite du partenariat.
Module 6 : Conclusion
Dans cette dernière section, nous proposons de réfléchir à ce que nous avons appris et plus particulièrement à la façon d’appliquer ces connaissances dans le contexte de votre entreprise. Utilisez la feuille de travail accessible dans la barre latérale pour noter vos réflexions.
Plus particulièrement, répondez aux questions suivantes :
- Quels types de partenariats ai-je déjà conclus?
- Y a-t-il certains aspects de ces partenariats qui pourraient faire l’objet de discussion avec mes partenaires en vue de les améliorer?
- Y a-t-il de nouvelles opportunités de partenariat que je devrais explorer?
- Y a-t-il du capital que je pourrais investir dans une nouvelle opportunité de partenariat?
Cinq étapes pour passer à l’action
Enfin, pour conclure ce webinaire, nous vous proposons cinq étapes pour passer à l’action et créer de solides partenaires.
La première consiste à déterminer vos capacités d’investissement en capital et le type d’investissement que vous êtes en mesure d’offrir dans le cadre d’un partenariat.
La deuxième consiste à répertorier les partenariats actuels et à en déterminer l’efficacité. Veillez à avoir un regard critique sur les points forts de votre entreprise et ce qu’il y a lieu d’améliorer, puis discutez de ces aspects avec votre partenaire afin de déterminer de quelle manière renforcer le tout.
La troisième étape consiste à cerner les lacunes et obstacles de vos offres et services actuels. Relevez tous les aspects à améliorer ou besoins à combler en vue d’assurer la réussite de votre entreprise ou organisation.
Après avoir cerné les lacunes liées aux offres et services actuels, la prochaine étape est de répertorier les occasions pour les combler. Bien souvent, il est possible de transformer une lacune ou un obstacle en opportunité. N’ayez pas peur d’explorer de nouvelles avenues et d’innover.
Enfin, la dernière étape consiste à répertorier les entreprises et organismes locaux avec lesquels un partenariat pourrait être établi.
En formant des partenariats avec d’autres entreprises ou organisations de la communauté, vous soutiendrez non seulement la communauté locale en contribuant à la rétention des capitaux dans la région, mais vous proposerez aussi une valeur ajoutée à vos offres et services qui seront locaux et favoriseront un sentiment de fierté.
Remerciements
Merci de votre participation! Nous vous invitons à consulter les autres webinaires sur le tourisme culinaire, accessibles sur la plateforme Enrichir l’expérience canadienne.
Pour toute question ou demande d’information, rendez-vous sur le site culinarytourismalliance.com.